L’armée de Marie se reconnaîtra à ce signe: sa fidélité à Rome et au Pape.
Raoul Auclair, La Dame de tous les Peuples,
Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1967, p. 31;
cf. VA III, 25; VA III, 398
Et cette Armée de Marie se reconnaîtra à ce seul signe: «sa fidélité à Rome et au Pape».
Marie-Paule, texte intitulé «L’Armée de Marie»
et signé le 7 septembre 1971, dans la revue L’Armée de Marie,
volume 1, numéro 1, septembre 1971, p. 4 (p. 15 du volume relié);
cf. VA VIII, 71; VA VIII, 75
[Le contexte immédiat de la phrase de Raoul Auclair (1967), reprise par le Ciel et Marie-Paule (1971), est marqué par la publication de l’encyclique Humanae vitae du Pape Paul VI, sur le mariage et la régulation des naissances (25 juillet 1968). Dans le volume III de Vie d’Amour, en août 1968, Marie-Paule donna son appui à cet enseignement de Paul VI en faveur d’«une vérité si contestée par la plupart des hommes d’aujourd’hui» (VA III, 24). Dès la page suivante (VA III, 25), Marie-Paule cite la phrase de Raoul sur la fidélité à Rome et au Pape, qui sera le trait distinctif de l’Armée de Marie fondée le 28 août 1971.]
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[L’image à la une de cet article est la page 307 du Lignum Vitae, d’Arnold de Wion, où a été publiée pour la première fois la Prophétie des Papes attribuée à l’archevêque irlandais saint Malachie d’Armagh. Source: Wikipedia.]
Afin de faciliter la compréhension de la présente analyse, j’ai fait un tableau contenant la liste des 111 devises de la Prophétie des Papes. La section violacée correspond à la Papauté d’Avignon (1309-1378), avec l’intervention de sainte Catherine de Sienne. La section verdâtre correspond au Grand Schisme d’Occident (1378-1417). Peu de temps après interviendra, en France, sainte Jeanne d’Arc, en faveur du Roi Charles VII. Les sections finales (bleu pâle et rouge pâle) contiennent les huit dernières devises de la Prophétie des Papes, en lien avec la période nommée: la «Fin des Temps», le «Jour de Yahvé», l’«Apocalypse» (1917-2033). La section rouge pâle coïncide plus spécifiquement avec l’Église de Jean, grâce à l’intervention de Mère Paul-Marie, dans le contexte apocalyptique. Les numéros de devise suivis d’un astérisque correspondent aux antipapes.
Ce tableau peut être téléchargé en format pdf (cliquer sur les liens).
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Un saint homme était l’archevêque d’Armagh, dans l’Irelande médiévale, autour de l’année 1135. Son nom en moyen irlandais est rendu en français par Malachie, qui est aussi le nom du dernier prophète de l’Ancien Testament. Malachie d’Armagh était un ami proche de Bernard de Clairvaux. En 1138, Malachie fit un pèlerinage à Rome (en ces temps, un pèlerinage était souvent un voyage très long, épuisant et même périlleux). En passant par la cité de York, en Angleterre, il rencontra des moines Cisterciens, et c’est ainsi qu’il entendit parler de Bernard, la figure la plus influente de cet ordre religieux. Malachie fit donc un détour dans la direction de Clairvaux, en France, et eut son premier contact avec ce grand esprit, qui sera connu comme le Docteur Melliflue (c’est-à-dire celui dont la doctrine possède la douceur et la suavité du miel). En revenant de Rome, Malachie s’est arrêté à Clairvaux une deuxième fois et serait resté là, mais le Pape Innocent II a voulu qu’il retourne à sa mission en Irlande.
Dix ans plus tard, en 1148, Malachie voulut rencontrer le Pape Eugène III, qui était alors en visite officielle en France. Au moment où Malachie débarqua sur le sol français, le Pape était déjà reparti pour l’Italie. Il décida donc de continuer son voyage jusqu’à Rome, mais non sans faire de nouveau une visite à Clairvaux. Il y arriva en octobre complètement épuisé, avec une violente fièvre, et il mourut finalement dans les bras de son ami Bernard, le 2 novembre 1148.
Une prophétie des plus célèbres est attribuée au saint évêque Malachie. On la nomme la Prophétie des Papes. Cette prophétie consiste dans une liste de 111 phrases ou devises en latin, lesquelles correspondent aux papes futurs, à commencer par Célestin II, qui succéda à Innocent II le 26 septembre 1143.[1] Certains racontent que, tandis qu’il était à Rome en 1138, Malachie eut une vision prophétique de l’histoire de l’Église à travers la suite des souverains pontifes. D’autres disent qu’il a écrit le texte fameux pendant son séjour à Clairvaux, et que Bernard pourrait en avoir été le premier lecteur. Dans tous les cas, le manuscrit rapportant sa vision a été oublié et perdu, jusqu’à sa redécouverte plus de quatre siècles plus tard. Bien sûr, quelques historiens ou théologiens ont dit que cette prophétie serait en fait une contrefaçon, créée pour influencer l’élection du nouveau pape en 1590. Ainsi le discrédit a été jeté sur la prophétie, jusqu’à ce que des événements postérieurs l’éclairent d’une nouvelle lumière.
Mon but est de vous donner un peu de connaissance à propos de cette prophétie très spéciale, tellement spécial que saint Raoul Auclair lui a consacré un livre entier. Mère Paul-Marie a lu ce livre de Raoul dans l’année même (1969) de sa publication (VA V, 40-41; cf. VA VIII, 275). Elle mentionne la Prophétie des Papes ailleurs en Vie d’Amour et en d’autres de ses écrits. Ce sujet est apparu également dans plusieurs articles présentés dans le journal Le Royaume au fil des ans. Je voudrais puiser, à partir de tous ces écrits de l’Oeuvre, quelques idées maîtresses que nous pouvons y trouver, en vue d’offrir une vision globale de la Prophétie des Papes.
La Prophétie des Papes a donc été publiée pour la première fois en 1595, par un moine bénédictin et historien, nommé Arnold de Wion. Si ce texte était une contrefaçon destinée à influencer l’élection du pape cinq ans plus tôt, tel que mentionné, eh bien, cela n’a pas marché: un autre cardinal a été élu (Niccolò Sfondrato, qui devint Grégoire XIV), et non pas celui escompté (Girolamo Simoncelli) par le faussaire présumé. Mais, comme nous verrons plus tard, les dernières devises de la prophétie, correspondant aux papes modernes, sont si éloquentes qu’elles frappent l’observateur attentif, tel un sceau d’authenticité.
Il ne s’agit pas ici de commenter chacune des 111 devises de la prophétie. Mais il convient de dire un mot sur la toute première de ces expressions énigmatiques. La première devise s’énonce comme suit:
1.
EX CASTRO TIBERIS
(«Du château sur le Tibre»)
[Pape Célestin II (1143-1144)]
Le Tibre est le cours d’eau principal de la ville de Rome, donc le château ou la forteresse sur le Tibre représente l’Église catholique romaine. Associée au Pape Célestin II (1143-1144), cette première devise indique que la Prophétie des Papes tout entière concerne l’Église que le Christ a fondée sur le roc de Pierre.
Raoul Auclair ne commente pas les devises 2 et 3:
2. |
3. |
Nous savons par Vie d’Amour (VA XII, 51) que l’expression «Montagne Sainte» (présente également dans la Bible) correspond au «Jardin des Mystères» ou au «Paradis terrestre», ce «Jardin d’Éden» perdu par nos premiers parents, suite à la faute originelle. Le Nouvel Adam et la Nouvelle Ève (Jésus-Christ Rédempteur et Marie-Paule Co-Rédemptrice) forment le Christ Total et sont représentés par la «pierre rejetée» des bâtisseurs et devenue la «pierre d’angle», la même «pierre» qui brisa le Colosse métallique aux pieds de fer et d’argile dans le Livre de Daniel (Dn 2).
Et la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne qui remplit toute la terre. [Dn 2, 35b]
[Nabuchodonosor avait vu, en songe, une statue colossale représentant la succession de cinq empires. Cette statue avait une tête d’or (empire des Babyloniens), une poitrine et des bras d’argent (empire des Perses), un ventre et des cuisses de bronze (empire des Grecs), des jambes de fer (empire des Romains), et finalement des pieds de fer et d’argile (que Raoul Auclair nomme le «Temps des Nations», ou «l’impossible cinquième empire»). Pour Raoul, la durée totale couverte par la statue symbolique est de 2520 ans, de l’an 602 avant Jésus-Christ jusqu’à l’année 1917. Raoul nomme l’ensemble de cette période le «Temps des Gentils».]
Cette «grande montagne», ou «Montagne Sainte», peut donc désigner le Royaume terrestre, où l’accès au Paradis perdu nous sera accordé. Le Temps de l’Église (devise 1: «Du château sur le Tibre») cèdera la place au Temps du Royaume (devise 3: «De la grandeur de la montagne»), alors que Satan, le Prince de ce monde, sera enchaîné pour 1000 ans (devise 2: «L’ennemi expulsé»).[2]
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Faisons ensemble un saut dans l’histoire, quelques siècles plus tard. Plus précisément au temps du Pape Sixte V (1585-1590), à la veille de la publication de la prophétie. Nous sommes à la devise numéro 73, qui est ainsi formulée:
73.
AXIS IN MEDIETATE SIGNI
(«L’axe au milieu du signe»)
[Pape Sixte V (1585-1590)]
Pour Raoul Auclair, «le signe» est la Prophétie des Papes dans son ensemble, et «l’axe» en son «milieu» signifie que le milieu du pontificat de Sixte V divise la Prophétie en deux. Souvenons-nous que la prophétie contient 111 devises. Eh bien, nous trouverons ici de nouveau ce nombre 111, tel un nombre clef dans la structure de la prophétie. Quand l’harmonie des Nombres est présente dans une prophétie, c’est un indice supplémentaire que celle-ci vient de Dieu. La prophétie commence donc en 1143. Si nous ajoutons 444 ans, elle nous amène au milieu du règne de Sixte V (1587). Cela signifie que nous devrions ajouter encore 444 ans, pour arriver à la fin de la prophétie (2031). Étant donné que l’Église est née à la mort de Jésus-Christ en l’année 33, la prophétie nous apporte ce calendrier étonnant:
l’an 33 (naissance de l’Église)
+ 1110 ans (ou 10 × 111)
l’an 1143 (début de la Prophétie des Papes)
+ 444 ans (ou 4 × 111)
l’an 1587 (milieu de la Prophétie des Papes)
+ 444 ans (ou 4 × 111)
l’an 2031 (fin de la Prophétie des Papes)
Selon cette chronologie, la durée de l’Église de Pierre serait de 1998 ans, ou 18 × 111 ou 666 + 666 + 666. La fin de la Prophétie des Papes correspondrait à la fin de l’Église de Pierre, en l’année 2031, une année qui doit être rattachée à l’année 2033, l’année de «la fin des temps», lors du bimillénaire de la Rédemption.[3]
Nous pouvons diviser la Prophétie des Papes en deux groupes de devises. Si nous attachons le pontificat très bref d’Urbain VII (seulement 12 jours en 1590) à Sixte V, le premier groupe contient 74 devises, ce qui laisse 37 devises pour le second groupe, dans un ratio de 2 à 1 (3 × 37 est la seule façon où nous pouvons factoriser le nombre 111). La devise conclusive du premier groupe est:
74.
DE RORE COELI
(«De la rosée du ciel»)
[Pape Urbain VII (1590)]
Le Royaume Terrestre sera la présence sur la terre de «la rosée du ciel», qui est le symbole de la bénédiction de Dieu. C’est là où nous conduisent les devises prophétiques de saint Malachie. De façon intéressante, si nous prenons la première devise du second groupe (celle qui correspond à Grégoire XIV), nous trouvons une autre expression désignant l’Église catholique romaine, qui a d’abord été décrite comme «le Château sur le Tibre». Maintenant, ouvrant le second groupe, nous avons:
75.
EX ANTIQUITATE URBIS
(«De l’antiquité de la ville»)
[Pape Grégoire XIV (1590-1591)]
Rome, la ville éternelle, est le centre de l’Église catholique.[4]
Nous continuerons la prochaine fois…
[Les armoiries de papes présentées sur ce blog proviennent de Wikipedia.]
Notes
[1]La Prophétie des Papes a donc symboliquement 875 ans cette année (le 26 septembre 2018), ou encore 880 ans si l’on considère sa rédaction durant l’année 1138.
[2]Le présent article est publié ce dimanche 23 septembre 2018, alors que la liturgie de l’Église de Jean, en ce jour, est centrée sur le thème de «La Montagne Sainte». À propos de la «pierre rejetée» devenue «pierre d’angle», cf. Ps 118[117], 22-23; Mt 21, 42; Mc 12, 10-11; Lc 20, 17-18; Ac 4, 11; 1 P 2, 7-8. Sur l’enchaînement de Satan pendant «le règne de mille années», cf. Ap 20, 1-3.
[3]Concernant l’année 2033, l’année de «la fin des temps», cf. VA II, 127; VA II, 241; VA IX, 92; 40e vision de la Dame de tous les Peuples (19 mars 1952). Mère Paul-Marie fit ce commentaire:
Très souvent, Raoul nous a précisé que le calcul, en cette matière, peut varier de deux ans en moins ou en plus avec l’année mentionnée, car il s’agit parfois de centaines de siècles dont il tire un exemple fort impressionnant. [L’Hosanna de la Vie!, p. 18]
Dans deux articles publiés dans le journal Le Royaume, Alcide Buteau a réfléchi sur ce sujet: «La Fin “des Temps” selon l’Écriture» (Le Royaume, n. 129, juillet-août 1998, pp. 4-7) [LR-129] et «L’exactitude du calendrier actuel» (Le Royaume, n. 130, septembre-octobre 1998, pp. 7-9) [LR-130]. En distinguant le concept d’«année civile» de celui d’«année liturgique», Alcide Buteau nous a montré qu’il était possible de situer la conclusion de la Prophétie des Papes en 2033 plutôt que 2031. Tout en reconnaissant la validité de ce raisonnement, nous devons aussi retenir l’interprétation de Raoul Auclair, puisqu’elle met en lumière un aspect principal de la structure de la prophétie, basée sur le nombre 111 (cf. La Prophétie des Papes, pp. 86-90). Cf. Mère Paul-Marie, «Les perles du Mystère» (Le Royaume, n. 129, juillet-août 1998, p. 10) [LR-129]; Père Marcel Larouche, «Dessein unique et exceptionnel» (Le Royaume, n. 132, janvier-février 1999, p. 7) [LR-132]; Marc Bosquart, «1983-2033: du bimillénaire de Marie au bimillénaire de la Rédemption» (Le Royaume, n. 14, septembre 1983, pp. 4-5) [LR-014]. Autre référence: Le Royaume, n. 203, mai-juin 2010, p. 7, 4e colonne [LR-203] (il s’agit d’une courte citation d’une lettre non publiée de Raoul Auclair, datée de 1972).
Le nombre 111, considéré comme la «clef» ou le «sésame» pour ouvrir la prophétie, avait déjà été donné par la 20e devise SIGNUM OSTIENSE («Le signe d’Ostie»), qui est la seule à contenir le mot «signe» avec la 73e devise. SIGNUM OSTIENSE commence en 1254, exactement 111 ans après le début de la prophétie en 1143. Dans l’Antiquité, la ville d’Ostie était le port de Rome, situé à l’embouchure du Tibre. Le mot latin «ostium» peut signifier: entrée, ouverture, passage, porte, embouchure d’un fleuve. Il contient la racine «os», signifiant: bouche, orifice, ouverture, embouchure.
[4]Pour plus d’informations concernant cet article en général, cf. Raoul Auclair, La Prophétie des Papes, pp. 84, 86, 91-108; «Pasteur et Timonier» (Le Royaume, n. 39, mars 1986, p. 3) [LR-039]; L’Homme Total dans la Terre Totale, pp. 334-335; L’Apocalypse, vol. III, pp. 53-58; Mère Paul-Marie, L’Hosanna de la Vie!, pp. 18-20.
Mil gracias David por tus maravillosos artículos, eres el instrumento de la Señora para defender la fe y Su fe. Dios y Mamá María, Marie-Paule, te bendigan y colmen de todas Sus Gracias! Gracias! Siempre me maravillan tus santos y sabios escritos.
[image: Mailtrack] Sender notified by Mailtrack 09/24/18, 10:55:39 AM
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Querida Luisa! Espero conservar la sencillez del corazón en mis escritos. ¡Gracias por sus estímulos tan apreciados! Qué Dios le bendiga.
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