«Le Paul, c’est toi!»

[À l’occasion du troisième anniversaire du décès de Mère Paul-Marie (25 avril 2018), ma bien-aimée Fondatrice et Mère spirituelle, j’offre ce texte en lien avec la récente sortie d’un film dédié à la figure de l’apôtre saint Paul, intitulé Paul, Apostle of Christ.]

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8Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la race de David, selon mon Évangile. 9Pour lui je souffre jusqu’à porter des chaînes comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas enchaînée. /…/ 11Elle est sûre cette parole: Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. [2 Tm 2, 8-9.11]

6Quant à moi, je suis déjà répandu en libation et le moment de mon départ est venu. 7J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. [2 Tm 4, 6-7]

16La première fois que j’ai eu à présenter ma défense, personne ne m’a soutenu. Tous m’ont abandonné! Qu’il ne leur en soit pas tenu rigueur! 17Le Seigneur, lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens. Et j’ai été délivré de la gueule du lion. [2 Tm 4, 16-17]

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Le vendredi 23 mars 2018, à la veille d’entrer dans la Semaine Sainte, le film Paul, Apostle of Christ prit l’affiche sur les écrans de cinéma en Amérique du Nord. Au Québec, seuls 4 cinémas le présentèrent (Cineplex Forum, Cineplex Laval, Cineplex Kirkland, cinéma Le Clap), dans la version originale anglaise.[1] Je suis allé le voir le 26 mars, à Laval, en compagnie de deux confrères, le Père Gilles Devaux et Martin-Paul Boissonneault, ancien religieux frère Fils de Marie.

Paul, Apostle of Christ a été réalisé et co-scénarisé par Andrew Hyatt, né en 1982, de milieu catholique (c’est son quatrième film). En 2015, un autre film à caractère biblique, intitulé Full of Grace, sortait des mains de ce metteur en scène, «the first film in history to focus on the final days of Mary of Nazareth» («le premier film dans l’histoire à se concentrer sur les derniers jours de Marie de Nazareth») (biographie d’Andrew Hyatt sur IMDb). À l’instar de Full of Grace, le film Paul, Apostle of Christ met l’accent sur les derniers jours de la vie de Paul, tout en étant le premier film à avoir comme sujet principal la figure de ce grand apôtre (alors qu’il existe d’autres films sur la Vierge Marie).

Paul (joué par James Faulkner) est alors «prisonnier» (2 Tm 1, 8)[2] à «Rome» (2 Tm 1, 17), dans les mois ou années qui ont suivi le grand incendie de la capitale impériale en l’an 64, sous l’empereur Néron (qui régna de 54 à 68).[3] Il est visité dans son cachot par Luc (joué par Jim Caviezel), le «cher médecin» (Col 4, 14), l’un de ses précieux «collaborateurs» (Phm 24). Luc nous transmettra le souvenir de Paul dans le livre qu’il a écrit sur les Actes des Apôtres.[4] La communauté des chrétiens de Rome est alors confiée aux bons soins du couple Priscilla et Aquila (interprétés par Joanne Whalley et John Lynch). Le film, dans sa représentation du tandem Paul-Luc, prend appui particulièrement sur le passage suivant de la Deuxième Lettre à Timothée (dont j’ai mis quelques versets également en ouverture du présent article):

9Hâte-toi [Timothée] de venir me rejoindre au plus vite, 10car Démas m’a abandonné par amour du monde présent. Il est parti pour Thessalonique, Crescens pour la Galatie, Tite pour la Dalmatie. 11Seul Luc est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est précieux pour le ministère. 12J’ai envoyé Tychique à Éphèse. 13En venant, apporte le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpos, ainsi que les livres, surtout les parchemins. [2 Tm 4, 9-13; nous soulignons]

[Petter T. Chattaway propose une analyse fort intéressante des sources bibliques du film Paul, Apostle of Christ, incluant plusieurs clips vidéo. On peut également trouver des clips vidéo sur IMDb et sur Cinema Clock.]

Le site web Rotten Tomatoes (base de données répertoriant des critiques de films) donne une note de 44% sur le Tomatomètre, avec la conclusion suivante:

Critics Consensus: Paul, Apostle of Christ proves a well-intentioned yet disappointingly diffuse interpretation of a Bible story whose flashes of potential never come close to living up to the source material.

Consensus de la Critique: Paul, Apostle of Christ s’avère une interprétation bien intentionnée d’un récit biblique, mais qui déçoit par son caractère diffus, et dont les flèches de potentiel ne parviennent pas à atteindre l’excellence du matériel source [c’est-à-dire ici la Bible comme source d’inspiration et document de base offrant la matière première pour le scénario du film].

Avec un budget de production estimé à 5 millions de dollars, le film a dépassé les 20 millions de dollars au box-office mondial. L’agence de presse Catholic News Service, fondée par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, possède une section d’évaluation et de classement des films, le Media Review Office. Voici un extrait de la capsule review pour le film Paul, Apostle of Christ:

Writer-director Andrew Hyatt’s film works better as an easy and enjoyable introduction to its two central figures’ lives and works than it does considered strictly as a piece of cinema. The somewhat flawed script fleshes out the human details in a believable way, but unwisely presents famous verses and whole passages of Scripture as deriving from Paul’s spontaneous conversation. Valuable chiefly as a catechetical resource, it makes acceptable and worthwhile fare for teens.

Le film du scénariste-réalisateur Andrew Hyatt fonctionne mieux comme une introduction, aisée et agréable, à la vie et aux oeuvres de ses deux figures centrales [saint Paul et saint Luc], mais il réussit moins considéré strictement comme une oeuvre de cinéma. Le scénario, qui comporte quelques défauts, développe les détails humains d’une manière crédible, mais il présente malencontreusement des versets célèbres et des passages entiers de l’Écriture comme provenant de la conversation spontanée de Paul. Appréciable surtout en tant que ressource catéchétique, ce film offre un contenu acceptable et avantageux pour des adolescents.

Une phrase du générique final indique que «this film is dedicated to all who have been persecuted for their faith» («ce film est dédié à tous ceux qui ont été persécutés pour leur foi»), dans une perspective oecuménique et universelle, sans nommer une religion en particulier.

Sources historiques et sources mystiques

15Tenez la longanimité de notre Seigneur pour salutaire, comme notre cher frère Paul vous l’a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. 16Il le fait d’ailleurs dans toutes les lettres où il parle de ces questions. Il s’y rencontre des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens — comme d’ailleurs les autres Écritures — pour leur propre perdition. [2 P 3, 15-16; ce passage de la Deuxième Lettre de Pierre mentionne «notre cher frère Paul»]

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Dans le cas présent, je suis plutôt d’accord avec les remarques de Rotten Tomatoes et du Catholic News Service. Sans faire d’analyse artistique (au-delà de ma compétence), j’aimerais ajouter l’équilibre à maintenir entre contemplation et action. Dans le film Full of Grace, tout se passe en conversations, avec une action virtuellement absente.[5] Paul, Apostle of Christ, tout en bénéficiant d’une plus grande variété de décors et de personnages, relève encore beaucoup de la conversation.

La fin de vie de Paul n’est pas aussi bien documentée que les dernières heures dramatiques de Jésus-Christ sur la terre (magistralement représentées par Mel Gibson dans The Passion of the Christ). Les limites budgétaires et le calendrier serré du film d’Andrew Hyatt n’ont pas permis de mettre en valeur d’autres aspects, pourtant palpitants, de la biographie du célèbre apôtre. De plus en plus, il me semble, les films bibliques devront allier une étude rigoureuse des sources historiques (à commencer par la Bible) conjointement à celle des sources mystiques (je pense particulièrement aux visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich et à celles de Maria Valtorta).[6]

[Les débats ne manquent pas concernant les visions de mystiques. Dans le cas d’Anne-Catherine Emmerich, c’est le poète et écrivain allemand Clemens Brentano qui recueillit ses vision, alors que Maria Valtorta fit l’oeuvre de rédaction elle-même. La part de Brentano semble importante: on parle d’influences, d’emprunts, d’amplifications, de manipulations, de déductions, d’ajouts, de modifications, d’embellissements. Ces interventions du poète, malavisées quoique bien intentionnées, rendent très difficile le discernement du noyau authentique des visions de la bienheureuse stigmatisée (dont le charisme n’est pas remis en question). Malgré tout, ces visions demeurent d’une importance telle qu’on ne doit pas les mettre de côté. Marie-Paule elle-même y a recouru dans ses écrits: cf. par exemple, VA II, 555; VA VIII, 196-197; VA XII, 109-111. Raoul Auclair a écrit le livre Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps (souvent cité par Marie-Paule), dans lequel l’auteur reconnaît en cette mystique «la plus grande visionnaire de tous les temps» (pp. 11, 82). On trouve des références à cette voyante allemande dans presque tous les livres de Raoul, particulièrement dans son chef-d’oeuvre L’Homme Total dans la Terre Totale, ainsi que dans nombre d’ouvrages de Marc Bosquart.[7]]

Le film Paul, Apostle of Christ ne valorise pas le côté surnaturel comme l’a fait The Passion of the Christ. L’exemple le plus éloquent (à mes yeux) est la guérison de la fille de Mauritius (Olivier Martinez), le préfet de l’antique et célèbre Prison Mamertine, connue également sous le nom de Tullianum (les apôtres Pierre et Paul y ont été détenus selon certaines traditions). Devant l’impuissance des médecins et des dieux païens, Mauritius (personnage fictif) se résout à recourir à l’expertise médicale de Luc, lequel est encouragé en ce sens par Paul («they will know us by our love», «love is the only way»). Le récit des Actes des Apôtres rapporte les guérisons miraculeuses opérées par les apôtres ou disciples (Ac 4, 30; Ac 5, 12-16; Ac 8, 7), particulièrement Pierre et Paul.[8] Pierre a même ressuscité une femme à Joppé, du nom de Tabitha, en grec Dorcas (Ac 9, 36-43), et Paul également ressuscita un adolescent à Troas, du nom d’Eutyque (Ac 20, 7-12). Alliant le témoignage de charité envers les païens avec la dimension surnaturelle, j’aurais préféré que le film nous montre Luc apportant un diagnostic précis auquel la médecine ne pouvait plus rien, mais que Paul intervient alors et accomplit le miracle. Au contraire, Luc procure la guérison à la fille de Mauritius uniquement grâce au savoir-faire de sa profession.

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Mauritius (Oliver Martinez), le préfet de la Prison Mamertine

Sanguis martyrum, semen christianorum («le sang des martyrs, une semence de chrétiens»)

1Voilà donc pourquoi nous aussi, enveloppés que nous sommes d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège, et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée, 2fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus, qui au lieu de la joie qui lui était proposée, endura une croix, dont il méprisa l’infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu. 3Songez à celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle contradiction, afin de ne pas défaillir par lassitude de vos âmes. 4Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché. [He 12, 1-4]

17Au fait, si mon sang même doit se répandre en libation sur le sacrifice et l’oblation de votre foi, j’en suis heureux et m’en réjouis avec vous tous, 18comme vous devez, de votre côté, en être heureux et vous en réjouir avec moi. [Ph 2, 17-18]

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Dans Les Cahiers de 1944, Maria Valtorta relate une vision des premiers martyrs à la Prison Mamertine ou Tullianum (29 février 1944). Très touchant est le témoignage du petit martyr Castulus, «un pauvre enfant d’environ huit ans» (p. 176). L’intérêt de cette vision est d’autant plus grand que l’apôtre Paul y est présent. Ce dernier n’est pas encore lui-même prisonnier. Avec la complicité, semble-t-il, de «soldats romains» et de «gardiens de prison» (p. 180), il visite les chrétiens incarcérés, qui attendent le martyre. Aux yeux des Romains, il se fait passer «pour un fossoyeur, afin d’être en mesure de recueillir le plus grand nombre de corps possible et de les déposer dans une terre sainte» (p. 179). Il s’informe auprès des disciples et leur donne lui-même des nouvelles; entre autres, il leur raconte le martyre, la veille, de Lucina, une jeune fille «qui n’avait pas encore quatorze ans» (p. 179). Enfin, Paul célèbre une messe dans la prison, afin de nourrir du Pain des Forts les valeureux héros de la foi.[9]

Dans le commentaire qui fait suite à cette vision, Jésus apporte une donnée intéressante du point de vue historique, sociologique et statistique. Il donne le chiffre de «dizaines de milliers» de chrétiens martyrisés, pour la seule ville de Rome:

Le sol de Rome est imbibé de ce sang et la ville s’élève sur le sang et les cendres de mes martyrs; je pourrais même dire qu’elle en est cimentée. Les quelques centaines de martyrs que vous connaissez ne sont rien à côté des dizaines de milliers encore ensevelis dans les entrailles de Rome, et des autres dizaines de milliers brûlés sur les bûchers des cirques et devenus cendres dispersées par le vent, ou encore mis en pièces et dévorés par les fauves ou les reptiles puis devenus excréments qui furent balayés et épandus comme engrais. [p. 182]

Les Cahiers de 1945 à 1950 présentent une autre vision de chrétiens dans une prison, qui seront livrés aux jeux du cirque (dévorés par les fauves, achevés par les gladiateurs). Cette vision du 11 février 1945 est similaire à celle du 29 février 1944. Maria Valtorta ne sait pas de quelle prison il s’agit, mais elle pense que «c’est à Rome, à une époque de persécutions» (p. 24). Un prêtre nommé Diomède y célèbre la messe (appelée «le Mystère», pp. 22-23). La voyante le décrit comme «un vieillard au visage effilé et austère» (p. 22). Elle fait ce commentaire:

Ce doit être les tout premiers temps de l’Église, car la messe ressemble plus ou moins à celle de Paul dans le Tullianum. [p. 23; en référence à la vision du 29 février 1944]

Un Alexandre est mentionné (p. 22). Fait intéressant: dans la vision du 29 février 1944, un Diomède (p. 177) et un Alexandre (p. 178) sont aussi mentionnés. Peut-être s’agit-il des mêmes personnes? Dans la vision du 11 février 1945, nous sommes probablement après le martyre de Paul. Autre fait des plus intéressants, le Alexandre en question parle d’une Priscilla, qui pourrait bien être l’épouse d’Aquila:

Priscilla a osé venir, travestie en homme. Elle s’est rasé les cheveux pour avoir l’air d’un fossoyeur. Elle nous a apporté de quoi célébrer le Mystère. [p. 22]

La vision qui suit, datée du 20 février 1945, concerne le martyre de chrétiens en masse, dans un cirque, en présence de César (le contexte laisse entendre que c’est à Rome). Un vieux prêtre, parmi les martyrs, convertit dix gladiateurs et les baptise avec son propre sang (trois sont nommés: Albulus, Dacius et Illyricus). Ces gladiateurs maintenant nouveaux chrétiens renversent les idoles placés au centre du cirque. César ordonne qu’ils soient mis à mort par les autres gladiateurs non convertis. Maria Valtorta ne rattache pas explicitement cette vision à celle du 11 février 1945, mais le vieux prêtre (qu’elle ne nomme pas) pourrait être Diomède.[10]

Enfin, le 24 novembre 1946 contient une «vision longue et terrifiante de martyrs chrétiens» (ainsi décrite dans la table des matières). La scène se déroule dans une cellule de cirque, entre deux programmes de jeux. Une mauvaise gestion des spectacles distribua trop de chrétiens aux fauves, et trop peu au bûcher. Les bêtes, rapidement rassasiées, jouent ensuite avec les victimes plutôt que de les dévorer. Dans une sorte d’entracte, les survivants affreusement blessés sont ramenés dans la cellule, plusieurs sont agonisants. Un soldat converti, nommé Decimus, fait partie du groupe des martyrs. Deux autres soldats viennent visiter leur ancien compagnon d’armes, dans l’espoir de le retirer du milieu des chrétiens. Mais Decimus demeure ferme dans la foi. Les intendants du cirque essaient de recruter «les moins blessés» afin de les conduire au bûcher, qui convient particulièrement comme spectacle nocturne. Les deux soldats finissent par se convertir aussi, touchés de ce qu’ils voient et entendent. Un vieux prêtre, nommé Cletus,[11] les baptise avec le sang qui ruisselle de sa blessure mortelle. Transformés en soldats du Christ, c’est en courant que les deux hommes s’en vont rejoindre les condamnés au bûcher.

Le film Paul, Apostle of Christ contient une scène de chrétiens emprisonnés, se préparant au martyre dans les jeux du cirque. Luc est parmi eux, et leur redonne courage en récitant le Notre Père. Les récits que nous venons d’évoquer de Maria Valtorta auraient pu inspirer et alimenter le scénario du film concernant la mentalité, la sérénité et l’héroïcité des premiers chrétiens face au martyre.[12]

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Luc (Jim Caviezel), parmi des chrétiens emprisonnés dans l’attente d’être livrés aux jeux du cirque

Lapidation d’Étienne (Ac 7, 55-60) et vocation de Paul (Ac 9, 1-19)

17De retour à Jérusalem, il m’est arrivé, un jour que je priais dans le Temple, de tomber en extase. 18Je vis le Seigneur, qui me dit: «Hâte-toi, sors vite de Jérusalem, car ils n’accueilleront pas ton témoignage à mon sujet.» — 19«Seigneur, répondis-je, ils savent pourtant bien que, de synagogue en synagogue, je faisais jeter en prison et battre de verges ceux qui croient en toi; 20et quand on répandait le sang d’Étienne, ton témoin, j’étais là, moi aussi, d’accord avec ceux qui le tuaient, et je gardais leurs vêtements.» 21Il me dit alors: «Va; c’est au loin, vers les païens, que moi, je veux t’envoyer.» [Ac 22, 17-21]

Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé. [Rm 5, 20]

Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? [Rm 8, 31]

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Dans le récit des visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, un chapitre est consacré au «Martyre de saint Étienne», dans lequel nous lisons:

Malgré l’empressement qu’il avait mis à faire lapider Étienne, Saul ne faisait point horreur comme les autres meurtriers, qui pour la plupart n’étaient que des hypocrites envieux. Quant à lui, il agissait poussé par un zèle aveugle mais sincère pour le judaïsme: c’est pourquoi Dieu daigna plus tard l’éclairer.[13]

La visionnaire apporte quelques détails intéressants concernant saint Paul. Elle nous apprend que Paul de Tarse (Cilicie) serait en fait né à Giscala (Haute-Galilée). Un jour, Jésus et ses apôtres se rendirent à Giscala. Jésus leur dit que «Giscala aura produit trois zélateurs»: il y avait d’abord le fondateur du groupe des sadducéens; ensuite le Seigneur prophétisa que viendrait «un grand scélérat» [Jean de Giscala]; et finalement:

«Le troisième, ajouta-t-il, est notre contemporain; chez lui la fureur se changera en amour; il enseignera dans cet endroit même, pour répandre la vérité, et ainsi réparer ses torts.» Ce troisième était Paul, déjà né en cette ville, mais dont les parents étaient allés s’établir à Tarse.[14]

La maison paternelle de Paul à Giscala était alors louée par un officier païen nommé Achias. Jésus s’y rendit, afin de guérir l’enfant muet et paralytique de cet homme. L’enfant, nommé Jephté, deviendra plus tard un disciple de l’apôtre saint Thomas. En quittant l’endroit, Jésus confia à ses apôtres que «de cette maison était déjà sorti un enfant [Paul] qui ferait de grandes choses dans son royaume».[15]

Selon Anne-Catherine, la lapidation d’Étienne et la persécution qui s’ensuivit se situent «un an environ après le crucifiement de Jésus-Christ». La conversion de Saul le persécuteur se produisit «vers ce même temps».[16] La voyante nous révèle cet autre élément saisissant: «Étienne était cousin de Paul: ils étaient fils des deux frères.»[17]

Dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé,[18] le martyre d’Étienne est raconté avec davantage de précision factuelle par Maria Valtorta (tome 10, chapitre 30), de même que dans Les Cahiers de 1944 (7 août 1944).[19] Les Actes des Apôtres spécifient que «Saul, lui, approuvait ce meurtre» (Ac 8, 1). Maria Valtorta nous relate une confrontation verbale entre Saul et Gamaliel qui, de son côté, désapprouve totalement Saul. L’humble mystique fait aussi ce commentaire:

Saul ne prend pas part à la lapidation soit qu’il ait été impressionné par les paroles de Gamaliel, soit qu’il sait qu’il est incapable de viser. [p. 253][20]

Le 16 mai 1947, dans ses commentaires à Maria Valtorta, Jésus affirme ceci sur l’amour des ennemis:

Si seulement tu savais à quel point cet amour que nous portons à ceux qui sont nos ennemis irréductibles — les personnes impossibles à convertir — opère des miracles! Qu’ils soient directs, imputés à eux-mêmes comme le fut l’amour d’Étienne pour Saul amour qui lui obtient de me rencontrer sur la route de Damas , ou indirects. L’amour n’est jamais perdu. Tout acte d’amour, même le plus infime acte de cette monnaie, de ce levain, de ce baume qu’est l’amour, porte du fruit. [p. 391; nous soulignons]

Dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, Étienne est souvent mentionné en compagnie d’Hermas, tous deux disciples de Gamaliel (comme Saul qui deviendra Paul). Étienne et Hermas font partie du groupe des 72 disciples (Lc 10, 1.17). Dans la liturgie, ils sont célébrés respectivement le 26 décembre et le 9 mai. Dans sa Lettre aux Romains, Paul salue Hermas (Rm 16, 14).

Maria Valtorta raconte un fait intéressant (tome 5, chapitre 28), durant la troisième année de la vie publique de Jésus. Accompagné de ses apôtres, ce dernier se rend à Giscala, afin de se recueillir sur la tombe de Hillel, grand rabbi d’Israël.[21] Giscala est un centre important de formation rabbinique. Un groupe de rabbins s’approchent de Jésus et de ses disciples et commencent à les harceler, ils cherchent même à les chasser en leur lançant des pierres. Jésus les subjugue par sa volonté et il leur adresse la parole avec une majesté terrible. La voyante conclut ainsi la scène:

Et il passe lentement au milieu des rabbins paralysés et de leurs élèves et il continue sa route, lent, solennel, dans le silence stupéfait des hommes et des choses. [p. 190]

Parmi les élèves se trouve Saül ou Saul (p. 188), c’est-à-dire le futur saint Paul. C’est le seul endroit dans l’oeuvre de Maria Valtorta où Jésus croise la route de Paul, dont le coeur fume déjà à l’encontre du Christ et de ses disciples.[22]

Concluons la présente section par un très beau passage tiré des Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains, sous la dictée de l’Esprit Saint, «le Doux Hôte», à Maria Valtorta. Il s’agit de la leçon n. 22, du 20 mai 1948, contenant un commentaire sur Rm 7, 14-25.[23] Le texte est disponible en ligne, mais il est bon de le reporter ici intégralement:

La leçon qui va du verset 14 au verset 25 en est une que les maîtres spirituels devraient toujours se répéter à eux-mêmes, et répéter aux pharisiens d’esprit qui voient le grain de poussière dans l’oeil des frères, les condamnent âprement, sans voir la poutre de l’anti-charité qui se trouve dans le leur [Mt 7, 1-5; Lc 6, 37-42], en train d’écraser leur esprit sous le poids de l’égoïsme et de l’orgueil. Elle devrait être répétée aussi aux pauvres âmes qui, après avoir succombé au péché, pleurent en craignant le Seigneur, Juge de leur faiblesse. Ces âmes ont péché mais elles sont moins coupables que celles des pharisiens. Elles regrettent leurs péchés et avouent être pécheresses. L’humilité et le repentir sont déjà une absolution.

Ces douze versets sont une règle pour juger les hommes, et une mesure qui vous fait comprendre la manière dont se fera le jugement de Dieu au sujet des pécheurs repentis.

C’est Paul qui les a écrits. Paul, pharisien, fils de pharisiens, disciple de Gamaliel [Ac 5, 34; Ac 22, 3], de ce Gamaliel qui était une vraie bibliothèque vivante de toute la doctrine d’Israël. Au tout début, Paul persécutait avec férocité ceux qu’il croyait des anathèmes. Par la suite, il est devenu un vase d’élection et de justice, un apôtre parfait, un évangélisateur héroïque, héroïque aussi dans la façon de réprimer son propre moi ancien. Avec la partie supérieure de son âme, il a été digne de monter au troisième ciel et d’y entendre les mystérieuses paroles divines [2 Co 12, 1-4]. Enfin, voilà un homme qui, à cause de l’intransigeance qui caractérise la première période de sa vie, et à cause de l’héroïsme démontré au cours de la deuxième époque de sa vie, pourrait facilement être considéré comme un être qui a toujours été au-dessus des appétits de la chair.

Cependant s’il eût été tel, il n’aurait pas pu devenir l’«Apôtre des Gentils», c’est-à-dire de ceux que les moeurs licencieuses du paganisme transformaient en brutes, un état inférieur à celui des hommes munis d’une raison et d’une conscience. Tout le monde vivait d’une façon païenne, à l’exception d’un petit nombre dont l’esprit était naturellement vertueux. Il n’y a que Jésus, Homme-Dieu, pour comprendre les pécheurs sans être pécheur lui-même. Pour tous les autres maîtres, le fait d’avoir cédé peu ou beaucoup aux tentations du démon, du monde, ou de la chair, c’est un bien, si douloureux soit-il. Le fait d’avoir connu ce que c’est que la force des tentations, et constaté sa propre faiblesse, permet au maître spirituel d’atteindre le niveau de sagesse qui le rend capable d’être maître et médecin: et de diriger ses disciples et ses frères pécheurs.

Je veux que vous observiez attentivement le critère employé par le Maître divin pour choisir les membres de son collège apostolique et ses 72 disciples. Parmi les apôtres il n’y avait que Jean qui était vierge. Des 72 disciples, tous sauf quelques-uns qui étaient presque des enfants au moment de leur choix, avaient déjà mordu au fruit appétissant qui ouvre la porte à toutes les autres faiblesses. C’étaient des hommes, rien de plus. Des fils d’Adam. La concupiscence s’agitait dans leur corps comme un serpent. La concupiscence de la chair était vivante même aux sein des plus justes parmi eux, c’est-à-dire de ceux qui avaient déjà dompté la concupiscence de l’or et l’orgueil de la vie.

Personne n’était sans imperfections. Même Jean, qui était le séraphin des disciples du Maître, n’était pas parfait. Il était porté la colère, comme son frère, et il s’est attiré le surnom de «fils du tonnerre» de la part de Celui qui l’aimait [Mc 3, 17]. L’apôtre de la Charité, parfait dans son amour envers le Maître, est devenu apôtre de la charité en contemplant la mansuétude, la charité, la miséricorde du divin Martyr, le vendredi de Pâques, de l’aube jusqu’au soir. Devant la très-sainte nudité du Roi des rois qui s’est dépouillé même de son immortalité divine pour connaître la mort et sauver l’homme, Jean a déposé pour toujours l’habit de la colère.

En parcourant la Terre, Jésus, qui était Dieu — il aurait pu le faire s’il avait voulu le faire — aurait trouvé parmi les trois continents d’alors,[24] 12 et 72 justes plus justes que les 12 et les 72 qu’il a choisis en Israël. Car Dieu Créateur a mis (et continue à mettre) dans l’âme de chaque être humain un don sublime, qui développe chez les meilleurs une vie de sainteté, indépendamment de leur connaissance de la Divinité: ce don, c’est la loi naturelle. Celui qui la respecte et la reconnaît comme émanant de l’Être suprême, de Dieu, ou de la plus haute divinité de sa religion, peut être considéré comme étant un esprit uni au vrai Dieu, le Dieu Unique et Trine. Donc, par sa simple volonté, le Roi de l’univers aurait pu appeler à lui, depuis les trois continents, les 12 et les 72, de la même façon qu’il avait déjà appelé vers lui les trois Mages par la voix des astres [Mt 2, 1-12]. Cela lui aurait permis d’avoir à son service un Collège de justes. Il ne l’a pas fait.

Il a pris des êtres très humains, une matière à l’état brut, à l’état informe, avec bien des parties impures. Il l’a façonnée. Pendant le processus de formation, Il a souffert à cause des défections et des trahisons de certaines parties de cette matière. Mais au moment de son Ascension, il a laissé une Église enseignante capable de le continuer dans la rédemption du monde. Capable de le faire grâce à sa doctrine, et grâce à l’exemple reçu directement de lui, le Verbe; grâce aussi à l’aide de l’Esprit Saint, reçu une première fois de Jésus ressuscité [Jn 20, 22-23], et une deuxième fois dans le même Cénacle, dix jours après l’Ascension, par l’action directe de l’Esprit Saint selon la promesse divine [Ac 2, 1-4]. Une Église capable de le continuer grâce à la connaissance que chacun d’entre eux avait acquise de sa propre faiblesse humaine et des luttes à soutenir pour se relever des chutes, et se former dans la justice. Une Église capable d’agir en maîtresse, de comprendre, de compatir, de soutenir, de guider ceux qui venaient au christianisme avec toute leur faiblesse humaine, et avec toute leur faiblesse de païens, le paganisme étant une doctrine de matérialité et de plaisirs effrénés. Il fallait que les 12 soient remplis de l’Esprit Paraclet, et qu’ils puissent le transmettre à leurs successeurs dans le ministère sacerdotal.

Voilà le prologue de la leçon tirée des versets que je t’ai indiqués. Je te les expliquerai davantage demain, car ton état physique ne te permet pas de continuer le travail.[25]

Le film Paul, Apostle of Christ consacre quelques minutes, en mode de flashbacks, au martyre d’Étienne, à la persécution des chrétiens par Saul, à la conversion foudroyante de celui-ci sur le chemin de Damas, à son baptême par Ananie. Dans les Actes des Apôtres, il y a trois récits de la conversion-vocation de Paul: Ac 9, 1-19; Ac 22, 4-16; Ac 26, 9-18.

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13Or je vous le dis à vous, les païens, je suis bien l’apôtre des païens et j’honore mon ministère, 14mais c’est avec l’espoir d’exciter la jalousie de ceux de mon sang et d’en sauver quelques-uns. 15Car si leur mise à l’écart fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d’entre les morts? [Rm 11, 13-15; cf. Rm 15, 15-16]

9Mais il m’a déclaré: «Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse.» C’est donc de grand coeur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. 10C’est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et les angoisses endurées pour le Christ; car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. 11Me voilà devenu insensé! C’est vous qui m’y avez contraint. C’était à vous de me recommander. Car je n’ai été en rien inférieur à ces «archiapôtres», bien que je ne sois rien. [2 Co 12, 9-11]

L’ouverture sur le monde païen

15Mais le Seigneur lui [Ananie] dit: «Va, car cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. 16Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom.» [Ac 9, 15-16]

À leur arrivée, ils réunirent l’Église et se mirent à rapporter tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi. [Ac 14, 27]

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On trouvera, sur l’excellent site de Blue Letter Bible, une chronologie liée aux Actes des Apôtres, particulièrement à la figure de Paul. Une chronologie de Paul se trouve sur le site consacré à Maria Valtorta auquel j’ai référé abondamment.

Postulons, symboliquement si ce n’est pas tout à fait exactement, que l’an 33 est l’année de la Mort et de la Résurrection du Christ, l’année de son Ascension au Ciel et de la Descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres et les disciples lors de la Pentecôte.

Le martyre d’Étienne survient donc en l’an 34 («un an environ après le crucifiement de Jésus-Christ», avons-nous vu plus haut). Paul se convertit peu de temps après. Après une période de «trois ans» (Ga 1, 18), passée en Arabie et à Damas, il monte à Jérusalem, disons en l’an 37 (Ac 9, 19-30; Ga 1, 11-24).[26] Ensuite, Paul partira pour Tarse, car les Hellénistes de Jérusalem «machinaient sa perte» (Ac 9, 29), tout comme les Juifs de Damas.[27] Dans sa Lettre aux Galates, Paul précise qu’il retourna à Jérusalem «au bout de quatorze ans» (Ga 2, 1), à l’occasion de l’assemblée de Jérusalem ou concile des apôtres (Ac 15; Ga 2), que nous situerons en l’an 50. Entre-temps, il a accompli son premier voyage missionnaire en compagnie de Barnabé (Ac 13-14), ouvrant la porte de la foi aux païens, sans exiger pour eux la circoncision. Selon l’historien des civilisations Will Durant (1885-1981):

C’est alors que se posa à eux [Paul et Barnabé] le problème le plus crucial de l’histoire du christianisme. En effet, quelques disciples de Jérusalem, parmi les dirigeants, apprenant que les deux prédicateurs acceptaient des convertis païens sans exiger d’eux la circoncision, étaient venus à Antioche «pour avertir les frères que, s’ils ne se faisaient circoncire comme Moïse l’avait prescrit, ils ne pouvaient être sauvés» (Ac 15, 1). Pour les Juifs, la circoncision était moins un rite concernant la santé qu’un symbole sacré de l’antique alliance de Dieu avec son peuple; le Juif devenu chrétien s’épouvantait à la pensée de rompre l’alliance. Pour leur part, Paul et Barnabé comprenaient que, si ces émissaires faisaient prévaloir leurs vues, le christianisme ne serait jamais accepté par un nombre notable de païens; il resterait à l’état d’«hérésie juive» (comme l’appellera Henri Heine), et dans l’espace d’un siècle il disparaîtrait.[28]

Déjà, Dieu avait préparé l’apôtre Pierre à l’ouverture sur le monde païen avec l’épisode du centurion romain Corneille, à Césarée (Ac 10). C’est d’ailleurs par les mains de Pierre que les premiers païens ont été baptisés (Ac 10, 44-48; Ac 15, 7). On trouve un commentaire fort intéressant dans les Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains (leçon n. 42, 24 juillet 1950, pp. 261-262):

Les Actes des Apôtres montrent la profondeur des préjugés juifs, et combien persistante était l’obtusité et cette aversion [pour tout ce qui n’était pas hébraïque], même chez les Apôtres [Ac 10, 1-48; Ac 11, 1-18]. Pendant trois ans Jésus avait expliqué à ses Apôtres que son Royaume n’était pas de ce monde [Jn 18, 36], et avait écarté toutes leurs insinuations visant à faire de lui un «roi» terrestre [Jn 6, 15]. Il les avait réprimandés pour leurs rêves de gloire humaine, jusqu’à provoquer le volte-face de Judas, qui l’a trahi par déception de voir s’évanouir son délire. Et voilà le jour de l’Ascension. Au moment où Jésus doit quitter ce monde pour monter vers le Père, les Apôtres avaient déjà reçu une fois le Saint-Esprit [Jn 20, 22] pour pouvoir comprendre les choses surnaturelles et les choses spirituelles, et ainsi absoudre les péchés grâce à la compréhension des mystères des coeurs et des corps. Eh bien, après que Jésus ait donné sa bénédiction, juste au moment où il s’apprête à quitter la Terre, les Apôtres encore lui demandent: «Vas-tu restaurer maintenant le royaume d’Israël?» [Ac 1, 6]. Ils étaient à tel point israélites vieux-genre qu’ils n’avaient pas encore compris que le Messie était Roi d’un royaume spirituel et éternel.

Des années plus tard, quand Saul était déjà Paul, et que Pierre, Pontife depuis longtemps, était de longue date rempli de l’Esprit Saint, les préjugés contre les Gentils sont encore si puissants que Dieu, pour convaincre Pierre à ne pas repousser le centurion Cornélius de Césarée, est obligé de donner une confirmation et de faire un double miracle [Ac 10, 10-16; Ac 10, 28-33] à la fois pour confirmer Pierre et pour éviter que les autres Apôtres et frères de la Judée ne se précipitent contre Pierre pour le réprimander sur ce qu’il faisait.

Ces épisodes sont authentiques parce qu’ils sont contenus dans une partie complémentaire des Évangiles, une partie que les Pères de l’Église ont acceptée comme étant digne de foi. Ils prouvent combien fortes étaient les préventions des Juifs à l’égard des Gentils, même chez les meilleurs du vieux Israël et chez les saints de la nouvelle Église du Christ.

Pendant ce temps, l’Église d’Antioche est en train de se former, comme on le voit au chapitre suivant des Actes des Apôtres (Ac 11). L’Église-Mère de Jérusalem avait été confiée à l’apôtre Jacques le Mineur,[29] considéré comme le premier évêque de Jérusalem. Suite à la dispersion des disciples survenue lors du martyre d’Étienne, la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus progressa jusqu’en Phénicie, à Chypre et à Antioche (Ac 11, 19). Les disciples ne prêchaient la Parole d’abord qu’aux Juifs. À Antioche cependant, certains s’adressèrent aussi aux Grecs (c’est-à-dire aux païens).

La main du Seigneur les secondait, et grand fut le nombre de ceux qui embrassèrent la foi et se convertirent au Seigneur. [Ac 11, 21]

L’Église de Jérusalem, apprenant cela, envoya Barnabé à Antioche et ce dernier constata avec joie l’action de l’Esprit en cet endroit.

25Barnabé partit alors chercher Saul à Tarse. 26L’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Toute une année durant ils vécurent ensemble dans l’Église et y instruisirent une foule considérable. C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de «chrétiens». [Ac 11, 25-26]

Faisons l’hypothèse que l’Église d’Antioche fut fondée en l’an 38, avec la présence de Barnabé et Paul. Peu de temps après, l’apôtre Jacques le Majeur, le fils de Zébédée et le frère de l’apôtre Jean, se fait décapiter sous Hérode Agrippa[30] et l’apôtre Pierre se fait arrêter (Ac 12). Après sa délivrance miraculeuse, Pierre «descendit à Césarée, où il demeura» (Ac 12, 19). N’étant plus le bienvenu à Jérusalem, on peut penser que Pierre finit par rejoindre Barnabé et Paul à Antioche (en l’an 39). Selon une édition datée de 1864, on peut lire ceci dans les Visions d’Anne-Catherine Emmerich:

Pierre se rendit à Antioche, dont il occupa le siège pendant deux ans. Il alla de là à Rome, et y fonda l’Église romaine, qu’il gouverna durant vingt-cinq ans jusqu’à son martyre.[31]

Prenant appui sur la tradition qui attribue 33 années de règne à saint Pierre, nous situerons le martyre de ce dernier en l’an 66.[32] Pierre fut d’abord le premier évêque d’Antioche (39-41), puis ensuite le premier évêque de Rome (41-66), où il consomma son martyre.[33]

Jésus naquit sous l’empereur Auguste (qui régna de 27 avant J.-C. à 14 après J.-C.) et il mourut sous l’empereur Tibère (14-37). Saint Luc mentionne ces deux empereurs dans son évangile (Lc 2, 1; Lc 3, 1). Nous pouvons lire ceci d’intéressant dans les visions d’Anne-Catherine Emmerich:

Dans la troisième année qui suivit l’Ascension du Christ [donc, selon nos calculs, en l’an 36], je vis l’empereur romain [Tibère] envoyer quelqu’un à Jérusalem pour recueillir les bruits qui circulaient sur la mort et la résurrection de Jésus. L’envoyé emmena avec lui à Rome Nicodème, Séraphia (Véronique) et le disciple Épaphras, parent de Jeanne Chusa. Ce dernier, autrefois attaché au service du Temple, avait vu Jésus ressuscité dans le cénacle et en d’autres lieux.

Je vis Véronique chez l’empereur; il était malade. Son lit était élevé sur deux gradins; la chambre, qui était carrée et pas très grande, n’avait point de fenêtres: le jour venait par en haut. Véronique avait emporté avec elle, outre le suaire, un des linceuls de Jésus. L’empereur était alors seul. Véronique déploya devant lui le suaire, et à sa vue il fut guéri. La face de Jésus s’y était imprimée avec son sang. L’empreinte était plus large qu’un portrait, parce que le suaire avait été appliqué autour du visage. Sur l’autre linge, on voyait l’empreinte du corps flagellé du Sauveur. Je ne vis pas l’empereur toucher ces reliques.

Il voulait retenir Véronique à Rome, et lui donner une maison et des esclaves; mais elle le pria de la laisser retourner à Jérusalem pour mourir au lieu où était mort Jésus. Elle y revint, en effet.[34]

L’empereur Caligula eut un court règne (37-41), pendant lequel s’établissait l’Église d’Antioche en Syrie. Ce fut sous l’empereur Claude (41-54) que Pierre arriva à Rome. Claude est mentionné deux fois dans les Actes des Apôtres:

27En ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 28L’un d’eux, nommé Agabus, se leva et, sous l’action de l’Esprit, se mit à annoncer qu’il y aurait une grande famine dans tout l’univers. C’est celle qui se produisit sous Claude. [Ac 11, 27-28]

Lors de son deuxième voyage missionnaire, Paul rencontra le couple Priscilla et Aquila, au moment de la fondation de l’Église de Corinthe (Ac 18).

1Après cela, Paul s’éloigna d’Athènes et gagna Corinthe. 2Il y trouva un Juif nommé Aquila, originaire du Pont, qui venait d’arriver d’Italie avec Priscilla, sa femme, à la suite d’un édit de Claude qui ordonnait à tous les Juifs de s’éloigner de Rome. Il se lia avec eux, 3et, comme ils étaient du même métier, il demeura chez eux et y travailla. Ils étaient de leur état fabricants de tentes. [Ac 18, 1-3][35]

Cet ordre d’expulsion des Juifs de Rome eut lieu en l’an 49. Ce fut peut-être l’occasion providentielle qui incita Pierre à quitter Rome temporairement et à faire un séjour à Jérusalem, au moment du «concile des apôtres», dans l’Église-Mère placée sous la gouverne de Jacques, «le frère du Seigneur» (Ga 1, 19). Il fallait résoudre la controverse suscitée par certains judéo-chrétiens (chrétiens d’origine juive) à l’égard des pagano-chrétiens (chrétiens d’origine païenne). L’assemblée de Jérusalem se tint donc, en présence de Pierre, sous l’égide de Jacques le Mineur. Paul et Barnabé, accompagnés de quelques autres des leurs (dont Tite, selon Ga 2, 1.3), représentaient l’Église d’Antioche. Tout en maintenant la loi naturelle et morale (exprimée par les dix commandements de Dieu), il a été décidé de ne pas «tracasser» (Ac 15, 19) les païens néo-convertis en leur imposant le «joug» (Ac 15, 10) constitué par les règles ou les prescriptions juridiques de la loi de Moïse (en lien avec la circoncision, le sabbat, le code alimentaire, etc.).[36]

6Et de la part de ceux qu’on tenait pour des notables — peu m’importe ce qu’alors ils pouvaient être; Dieu ne fait point acception des personnes —, à mon Évangile, en tout cas, les notables n’ont rien ajouté. 7Au contraire, voyant que l’évangélisation des incirconcis m’était confiée comme à Pierre celle des circoncis — 8car Celui qui avait agi en Pierre pour faire de lui un apôtre des circoncis, avait pareillement agi en moi en faveur des païens — 9et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques, Céphas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion: nous irions, nous aux païens, eux à la Circoncision; 10nous devions seulement songer aux pauvres, ce que précisément j’ai eu à coeur de faire. [Ga 2, 6-10]

«Chassez le naturel, il revient au galop.» (VA VIII, 136) En effet, célèbre est demeuré ce que l’on peut appeler «l’incident d’Antioche» (Ga 2, 11-14), qui montre encore une fois la force des préjugés. De passage à Antioche, Pierre prenait ses repas avec les pagano-chrétiens. Mais lorsque des gens «de l’entourage de Jacques», des judéo-chrétiens, arrivèrent, Pierre se déroba et se tint à l’écart, «par peur des circoncis» (Ga 2, 12), au point d’entraîner jusqu’à Barnabé dans cette attitude de dissimulation et d’hypocrisie.

Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde: «Si toi qui es Juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser?» [Ga 2, 14]

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La lettre tue, l’Esprit vivifie. [2 Co 3, 6]

Tout est pur pour les purs. [Tt 1, 15]

«Le deuxième Vivant est comme un jeune taureau» (Ap 4, 7)

Puisque l’évangéliste saint Luc joue un rôle majeur dans le film Paul, Apostle of Christ, essayons de glaner les quelques informations disponibles à son sujet dans les visions ou les écrits de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich et de Maria Valtorta.

Luc était né aux environs d’Antioche de païens distingués, mais il avait embrassé le judaïsme. Il savait peindre, et était médecin; il avait beaucoup voyagé, particulièrement en Égypte. En Palestine il s’était lié avec plusieurs disciples, qui lui avaient fait connaître la doctrine de Jésus: dès lors il avait beaucoup modifié ses idées scientifiques. [Visions, tome 3, cinquième partie, chapitre VIII, p. 405 (édition 2013: p. 352); cf. pp. 406-407 (édition 2013: p. 353)]

Anne-Catherine Emmerich fait aussi de Luc l’un des deux disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35; Mc 16, 12-13), aux côtés de Cléophas (le seul des deux qui est nommé dans l’évangile: Lc 24, 18).[37] Voici un autre passage de la bienheureuse stigmatisée, d’autant plus intéressant qu’il y est fait mention de Paul:

Saint Luc, dont les parents appartenaient à la classe moyenne et demeuraient devant Antioche, était vif, gai et gracieux. Il apprit à peindre en Grèce et étudia la médecine. Je ne l’ai jamais vu avec le Seigneur, lorsqu’il était sur la terre. Peu après le baptême de Jésus, il fut lui aussi baptisé par Jean et assista aux prédications du Précurseur. Il allait ordinairement d’un endroit à un autre pour exercer sa profession de médecin, et il n’avait que par intervalles des relations assez courtes avec les disciples. Il était très désireux de s’instruire, portait sur lui des rouleaux et prenait souvent des notes. Luc douta longtemps, et ce ne fut qu’à la rencontre d’Emmaüs que sa foi devint ferme et vive. Je le vis près de Jean, lorsque celui-ci était à Éphèse et aussi près de Marie dans sa maison. Je le vis ensuite accompagnant André, qui était venu d’Égypte pour voir Jean. Plus tard, dans sa patrie, il fit connaissance avec Paul, que dès lors il suivit dans ses voyages.

Paul n’était pas grand, mais ramassé, robuste et très brun. Tout en lui annonçait la fermeté et l’énergie, sans raideur toutefois et sans obstination. Après sa conversion, il devint très doux et très affectueux, mais avec quelque chose d’austère, d’ardent et d’énergique.

Luc écrivit son Évangile sur la demande de saint Paul, et parce qu’il courait plusieurs récits pleins de faussetés sur la vie du Seigneur. Il l’écrivit vingt-cinq ans après l’Ascension, et en grande partie d’après des renseignements fournis par les témoins oculaires. Dès l’époque de la résurrection de Lazare, je l’ai vu visiter les lieux où le Seigneur avait fait des miracles, et s’informer des moindres circonstances. J’appris qu’aucun des évangélistes n’avait connu le travail des autres. Il me fut dit aussi que, s’ils avaient tout écrit, on aurait ajouté moins de foi à leurs récits, et que c’était pour éviter la prolixité qu’ils n’ont pas raconté plusieurs fois les miracles qui se sont répétés. Saint Luc, devenu évêque, fut martyrisé, si je ne me trompe, à Thèbes: il fut attaché à un palmier par le milieu du corps, et tué à coups de lance. Une lance lui ayant percé la poitrine, la partie supérieure du corps tomba en avant; mais après l’avoir relevé et mieux attaché, on continua à le percer. Il fut enseveli en secret pendant la nuit.

[Suit une autre section où il est question du «remède employé de préférence» par Luc: du «réséda mêlé avec de l’huile de palmier». On y apprend que Marie elle-même avait cultivé et employé cette plante.][38]

Ainsi Luc aurait écrit son évangile «vingt-cinq ans après l’Ascension», soit en l’an 58. La Première Lettre à Timothée (1 Tm 5, 18) contient une parole de Jésus rapportée par saint Luc seulement: «L’ouvrier mérite son salaire.» (Lc 10, 7) On peut penser que saint Paul avait à sa disposition l’évangile de saint Luc lorsqu’il écrivit sa lettre à Timothée, «mon coopérateur» (Rm 16, 21). Nous pouvons lire ce commentaire de Jésus dans Les Cahiers de 1945 à 1950:

Deux évangélistes seulement étaient des apôtres. Si on les observe de près, ce sont les évangiles qui me reflètent le mieux; en effet, si le style de Luc est meilleur, son évangile peut être qualifié d’évangile de ma Mère et de mon enfance — dont il rapporte en long et en large des détails que d’autres ne relatent pas — plutôt que d’évangile de ma vie publique, car il se fait davantage l’écho des autres qu’il n’apporte une lumière neuve comme le fait Jean, le parfait évangéliste de la Lumière, qui est le Christ Homme-Dieu. Les évangélistes rapportent des versions de mes paroles très réduites, jusqu’à en être squelettiques: une allusion plus qu’une version. Cela les prive du style littéraire que je leur avais donné. [30 septembre 1947, p. 418]

À la fin de ces mêmes Cahiers, se trouve un long commentaire des quatre premiers chapitres de l’Apocalypse de l’apôtre saint Jean. Ce commentaire, à la différence des autres cahiers, n’est daté que de façon sommaire: de septembre à novembre 1950. Une note précise encore:

En outre, le texte n’est pas introduit par l’habituel «Jésus dit» accompagné de la précision de l’Auteur divin. Il n’est donc pas mentionné et ne parle pas à la première personne comme dans les «dictées». [p. 545]

Cette note est complétée sur le site web par la déduction suivante (en marge de gauche):

Mais certains passages font penser aux Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains dictées à la même époque par l’Esprit Saint. La forme et le contenu des commentaires ci-contre laissent penser qu’il s’agit, là aussi, de l’Esprit Saint.

Les pages 609-622 portent sur le chapitre 4 de l’Apocalypse, spécialement sur la vision des Quatre Vivants (qui représentent les quatre évangélistes).[39] Retenons quelques passages liés à la figure de saint Luc:

Luc, patient et fort comme le boeuf pour compléter, par des recherches patientes jusque sur ce qui avait précédé l’oeuvre apostolique proprement dite du Christ et de ses disciples, l’oeuvre de Dieu pour le salut de l’humanité. [p. 610]

Luc, seul et patient, interrogea et mit aussi par écrit ce que l’on peut qualifier de prologue de l’Évangile, ce qui signifie annonce, si l’on parle de Notre-Dame de l’Annonciation sans laquelle — et sans l’obéissance absolue de laquelle — la rédemption n’aurait pu s’accomplir.

C’est le propre du boeuf de ruminer ce qui a été avalé depuis un certain temps. Luc l’imite. Le temps avait englouti depuis plusieurs années les épisodes préliminaires à la venue du Messie en tant que tel, à savoir comme Maître, Sauveur et Rédempteur. Luc les ramène à la surface. Il nous montre la Vierge comme l’instrument nécessaire pour que nous ayons Jésus Christ, l’Homme-Dieu. [p. 611-612]

Luc qui, en plus d’être évangéliste était médecin, nous présente la Mère après une patiente étude de médecin qui ne s’arrête pas aux faits objectifs et au sujet étudié, mais examine le milieu de vie et l’hérédité dans lesquels le sujet a vécu, dont il a pu prendre les caractères psychophysiques. [p. 613]

[Ayant parlé de Matthieu, pécheur converti par le Christ, le texte poursuit:] Mais il [Matthieu] reste un homme, sans la culture de Luc, sans la sagesse surnaturelle de Jean, sans la force de lion de Marc. Sur l’échelle mystique des évangélistes, on peut placer Matthieu au premier degré, Marc au quart de l’échelle, Luc à mi-hauteur, et Jean au sommet. [p. 618]

Qui nous montre aussi bien que Luc le Christ sauveur et rédempteur qui commence sa Passion par la sueur de sang de Gethsémani? Mais si Luc est l’historien érudit, Marc est l’impulsif qui impose le Christ aux foules païennes en mettant en évidence la puissance surnaturelle, et même divine, de ses miracles de toutes sortes. [p. 619]

Dans le film Paul, Apostle of Christ, le personnage de Luc, compagnon apostolique de Paul, est si important, que le film aurait pu s’intituler Luke the Evangelist. C’est ce personnage (interprété par Jim Caviezel) qui assure le trait d’union entre les trois trames principales de l’histoire: les visites de Paul en prison, la communauté chrétienne de Rome sous la direction de Priscilla et Aquila, la guérison de la fille de Mauritius. Sur l’affiche officielle du film, Paul et Luc figurent côte à côte.

Dans Les Cahiers de 1943, à la date du 8 décembre 1943, Marie appelle Luc: «mon évangéliste» (p. 535).

L’importance de saint Paul dans l’Oeuvre de la Dame

De toutes manières je vous l’ai montré, c’est en peinant ainsi qu’il faut venir en aide aux faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: «Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.» [Ac 20, 35]

 Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver à tout prix quelques-uns. [1 Co 9, 22]

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Dans son livre Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice, Marc Bosquart fait une analyse «onomastique et symbolique» en lien avec les noms de Jésus-Christ et de Marie-Paule (pp. 317-346).[40] Dans son prénom composé, la Co-Rédemptrice porte le nom de l’«Apôtre des Gentils»:[41] en sa version féminine (Marie-Paule) ou en sa version masculine (Paul-Marie). Marc développe le symbolisme lié à Paul aux pages 327 à 336 du livre précité (cf. p. 266).

Saint Paul, Apôtre des Nations, fut donc le principal agent de l’extension du christianisme parmi les nations jusque-là païennes, c’est-à-dire non juives. [Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice, p. 328]

«Paul», et c’est ainsi presque un autre nom pour l’extension du christianisme. [p. 330]

En une longue note en pages 330-331 de son livre, Marc rappelle que le Pape [saint] Jean XXIII fit l’annonce du Concile Vatican II le 25 janvier [1959], en la fête de la Conversion de saint Paul, et ce «nulle part ailleurs qu’en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs». Le Concile Vatican II pavait déjà la voie au «christianisme de demain», qui sera un «christianisme-hors-les-murs», sous la mouvance de la Dame de tous les Peuples et de l’Esprit Véritable. La construction même «hors-les-Murs» de la basilique a quelque chose de prophétique. Et Marc conclut la note en citant un article qu’il avait écrit à propos de l’initiative du Pape [saint] Jean-Paul II en faveur d’«un mouvement mondial de prière pour la Paix»

Saint Paul avait jadis oeuvré pour étendre le message évangélique du peuple juif à ce qui allait devenir les nations chrétiennes; il fut à juste titre appelé «l’Apôtre des Nations». De nos jours, un autre Paul, à la suite du précédent, veut promouvoir un christianisme «hors-les-Murs», et qui s’étende à tous les peuples de la terre et non plus aux seules nations chrétiennes, car le Royaume à venir sera le Royaume de tous les peuples. [souligné dans le texte][42]

Pour sa part, Raoul Auclair, concernant l’apparition de Marie à la Grotte des Trois-Fontaines à Rome, écrivait ceci:

Enfin, comme pour clore son Message et achever l’ouverture de son Mystère, Marie descendit à Rome, là, et nulle part ailleurs, où Jésus voulut que s’établît son Église.

Ce ne fut point pourtant au lieu du martyre de Pierre, mais en celui de l’Apôtre des Nations qu’Elle vint; et là, trois fontaines sourdirent où, trois fois, rebondit la tête de Paul.[43]

Dans une longue lettre au Père Michel Palud, publiée dans le journal Le Royaume,[44] Mère Paul-Marie se réfère à deux reprises à la figure de saint Paul:

Pour certains, il semblerait donc que la théologie dogmatique soit opposée à la théologie mystique. Au contraire, car certaines grandes figures de l’Église nous prouvent que ces deux théologies se complètent et s’unissent. Nous le voyons dans la vie de Paul de Tarse, d’Augustin, des Pères de l’Église. [p. 8, 1ère colonne]

Plus loin, la Maman rappelle l’aveuglement initial de saint Paul, suivi de son illumination par le Christ sur le chemin de Damas. L’intérêt de ce passage réside aussi dans le fait de souligner une forme de martyre moderne, sur le plan moral et psychique: la diffamation et l’atteinte à la réputation (tuer par la langue).

Il te faudra donc conserver ce que tu as acquis par tes études théologiques, mais qui, si souvent, établissent malheureusement des bornes, des limites à l’action de Dieu. C’est précisément pour cela que trop de savants, croyant défendre une cause ou étant blessés dans leur orgueil, donc obnubilés, s’empressent de frapper, de ridiculiser, de tuer la réputation honnête de ceux et celles que Dieu choisit pour ouvrir des voies nouvelles. Il conviendrait de se rappeler l’aventure de Paul de Tarse, un être passionné, qui croyait être au service de Dieu en persécutant les chrétiens qu’il tenait pour hérétiques, les jetant en prison et les mettant à mort. Un jour, en se rendant à Damas, avec pleins pouvoirs et mission des grands prêtres, il fut renversé de son cheval et il entendit une voix: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» — «Qui es-tu, Seigneur?» demanda Saul. — «Je suis Jésus que tu persécutes.» (Ac 26, 9-15) Et Saul, en tombant, est devenu aveugle, nous montrant ainsi quel est l’aveuglement de tous ceux qui persécutent les autres. Trois jours après, Saul qui allait devenir Paul rencontra Ananie, envoyé par le Seigneur afin qu’il recouvre la vue et soit rempli de l’Esprit Saint. Puis il fut baptisé.

Ne trouves-tu pas, Michel, que la lutte qui nous est faite ressemble étrangement à celle qui prévalait en ce temps-là; aujourd’hui encore, les chrétiens fidèles à Dieu et au Pape sont tués, mais dans leur réputation. [p. 9, 2e colonne; souligné dans le texte]

Parmi les lignes de force de la doctrine développée par saint Paul, soulignons sa théologie des trois corps et sa théologie de la résurrection, toutes deux particulièrement liées dans le chapitre 15 de sa Première Lettre aux Corinthiens.[45]

Dans l’article que j’ai publié le 25 janvier dernier, en la fête de la Conversion de saint Paul, afin de souligner le 60e anniversaire de la rédaction du premier volume de Vie d’Amour, nous avons vu que la majeure partie de ce volume a été composé à Scotstown, dont l’église paroissiale est placée sous le patronage de l’apôtre saint Paul. C’est même dans cette église que Marie-Paule reçut l’une des indications fondamentales sur sa mission de Co-Rédemptrice, en tant que seconde incarnation de l’Immaculée:

«Tu sais, mon enfant, que ma Mère bien-aimée est passée sur terre et qu’Elle est montée au Ciel sans mourir! Je dois te dire aujourd’hui qu’Elle s’est incarnée et son regard maternel s’est penché sur toi. C’est toi, Mon enfant, qui souffres ma Passion et qui, au nom de ma Mère bien-aimée, vas redonner le Christ au monde.» [VA I, 326: Jésus à Marie-Paule, le 4 mai 1958; repris en VA II, 42 et VA IX, 86; cf. VA VII, 90-91]

Rappelons enfin que l’Armée de Marie fit un pèlerinage en l’honneur de saint Jean et de saint Paul, en Grèce (dont Athènes et Corinthe) et en Italie, du 27 septembre au 12 octobre 1989 (VA App. IV, 192-205). Le pèlerinage en l’honneur de la Croix Glorieuse, du 3 au 17 septembre 1991, conduira les Chevaliers de Marie en Grèce (dont Athènes), en Turquie (dont Éphèse) et en Italie,

sur les pas de Jean, André, Paul, Pierre, et spécialement axé sur Marie de Nazareth, en ces lieux où l’extraordinaire fécondité du Christianisme avait favorisé un renouvellement de l’homme et de sa finalité, dans une nouvelle et lumineuse perspective que le Christianisme a exaltée à un haut degré d’excellence dans le don de soi, allant même jusqu’au martyre. [VA App. V, 170; cf. VA App. V, 170-195]

Les volumes XII, XIII et XIV de Vie d’Amour s’intitulent respectivement:

«JEAN ET MARIE» [XII]

«MARIE ET JEAN» [XIII]

«JEAN ET MARIE» [XIV]

«Jean», dans le contexte d’alors, représentait Monseigneur Jean-Pierre van Lierde. Ce dernier, en tant qu’évêque, apportait un appui d’autorité à Marie-Paule en sa vie publique, dans le sillage de la fondation de l’Armée de Marie. Monseigneur van Lierde n’étant pas demeuré fidèle à sa mission (rappelons-nous le cadre vide au début du volume X intitulé «Le Pape de Marie»), Marie-Paule est demeurée SEULE. C’est pourquoi le volume XV est intitulé:

«MARIE-PAULE, PAUL-MARIE»

Ayant déjà reçu cette information dans le volume XIV, Marie-Paule s’est d’abord questionnée: «Pourquoi le second PAUL est-il au masculin?» (VA XIV, 95; cf. VA XIV, 234-235). Plus tard, alors que le volume XV est composé à plus de la moitié, Marie-Paule s’interroge toujours: «Où est Paul?» (VA XV, 323) Et au chapitre 49 intitulé «Qui est “PAUL”?», c’est le même questionnement: «Qui est “Paul”?», «Qui sera “PAUL”?» (VA XV, 330) Et le Seigneur lui donne cette réponse:

«LE PAUL, C’EST TOI.»

Le tonnerre serait tombé à mes pieds que je n’aurais pas été davantage surprise! /…/ Je m’asseois sur le bord du lit, terrassée. /…/ Et moi qui croyais être aidée par un «PAUL»! [VA XV, 330][46]

Que Marie-Paule doive «marcher seule» (VA XIII, 70), cela était donc symbolisé dans le titre même du volume XV de Vie d’Amour. C’était «prophétique».[47] Le Ciel le lui annoncera de nouveau en 1985:

«TU SERAS SEULE JUSQU’À LA FIN, JUSQU’AU BOUT, SANS L’APPUI DE L’AUTORITÉ RELIGIEUSE.»[48]

Ce cheminement dans la foi pure, dans la solitude et l’abandon, sans appui humain (y compris de l’autorité religieuse), Marie-Paule l’associe à une autre forme de martyre, sur le plan religieux et spirituel: «le martyre de la conscience».[49]

«MARIE-PAULE, C’EST LE NOM D’UNE PERSONNE, TANDIS QUE PAUL-MARIE INDIQUE LE NOM D’UNE MISSION [nom apostolique].» [LB-IV, 80; souligné dans le texte; cf. VA App. I, 40; LB-III, 173-174]

Notre Mère bien-aimée, la Dame Co-Rédemptrice, a mené à bien sa mission et est allée au bout de son martyre, à l’instar de l’apôtre Paul, dont elle porte le nom. Nous rejoignons ainsi ces quelques versets qui figurent en tête du présent article:

J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. [2 Tm 4, 7]

16/…/ Tous m’ont abandonné! Qu’il ne leur en soit pas tenu rigueur! 17Le Seigneur, lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens. /…/ [2 Tm 4, 16-17]

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«Pour moi, certes, la Vie c’est le Christ et mourir représente un gain.» (Ph 1, 21)

En marche vers la Résurrection

On raconte que Mel Gibson, lorsqu’il a proposé à Jim Caviezel d’interpréter le rôle du Christ pour le film The Passion of the Christ, a averti l’acteur que cela pourrait affecter sa carrière. Jim a accepté de vivre cette expérience unique, quelles que soient les conséquences pour sa carrière, conscient que nous avons tous une croix à porter. De fait, l’acteur connut une certaine forme d’ostracisme dans l’industrie du spectacle, mais il n’a jamais regretté sa décision.

En 2016, Mel Gibson a confirmé à quelques reprises son intention de produire une suite à The Passion, dont le titre pourrait être The Resurrection. En voici un exemple, lors d’une entrevue avec Stephen Colbert (vidéo publié le 2 novembre 2016).

Le 29 janvier 2018, alors que le film Paul, Apostle of Christ allait bientôt sortir sur le grand écran, Jim Caviezel confirmait au USA Today qu’il allait reprendre le rôle du Christ dans une suite au film The Passion of the Christ. Sans révéler aucun détail, Jim a fait cette déclaration: «The film he’s going to do is going to be the biggest film in history. It’s that good.» («Le film que [Mel Gibson] va faire sera le plus grand film de l’histoire. C’est bon à ce point-là.»)

En attendant, nous pouvons apprécier le film Paul, Apostle of Christ, dans lequel Jim reprend pour la deuxième fois un rôle biblique dans le personnage de saint Luc, aux côtés de James Faulkner dans le rôle-titre, Paul, «l’apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu».[50]

Parmi les multiples entrevues disponibles sur le Web, j’en retiens une, courte et simple, dans laquelle Jim Caviezel répond à une jeune fille et où il dit que le message fondamental qu’il aimerait que l’on retienne de ce film, c’est celui du pardon (vidéo publié le 23 mars 2018).

L’amour ne passe jamais. [1 Co 13, 8]

 


Notes

[1]Le site web FaithFilms.ca se consacre aux films ayant une thématique basée sur la foi et qui sont présentés dans les cinémas à travers le Canada (cf. Paul, Apostle of Christ).

[2]Paul se dit «prisonnier» également dans la Lettre aux Éphésiens (Ep 3, 1; Ep 4, 1) et la Lettre à Philémon (Phm 1.9), sans compter la mention de «chaînes» (Ep 6, 20; Phm 10.13). Il fait encore allusion à «ses chaînes» dans la Lettre aux Philippiens (Ph 1, 7.13-14.17) et la Lettre aux Colossiens (Col 4, 18), outre la Deuxième Lettre à Timothée (2 Tm 1, 16; 2 Tm 2, 9).

Après son troisième voyage missionnaire, Paul est arrêté à Jérusalem, puis ensuite transféré à Césarée. Ayant fait appel à la juridiction impériale, il est finalement transféré à Rome. Les Actes des Apôtres se terminent avec cette première captivité romaine de Paul, comparable à une forme de détention à domicile ou de résidence surveillée, avec une liberté relative. Les «lettres de la captivité» mentionnées ci-dessus auraient été composées durant cette période de captivité à Rome, à l’exception de la Deuxième Lettre à Timothée, écrite lors de l’ultime emprisonnement de Paul qui le conduira au martyre (non relaté dans les Actes). La Première Lettre à Timothée, la Lettre à Tite et la Lettre aux Hébreux auraient été rédigées entre l’assignation à résidence, de laquelle Paul sera acquitté, et son emprisonnement final à Rome. C’est lors de ce dernier emprisonnement (beaucoup plus sévère) que le film Paul, Apostle of Christ place l’histoire de Paul.

Mentionnons également que Paul et Silas connurent un emprisonnement dans la ville de Philippes, lors du deuxième voyage missionnaire (Ac 16, 16-40).

[3]Dans son livre Histoire et Prophétie, Raoul Auclair parle de Néron comme d’une préfiguration de l’Antéchrist (pp. 196-199). Il compare même Néron, ce «fou mystique» (p. 196) et ce «monstre» (p. 198), à Hitler: «Hitler qui mit le feu au monde périt suicidé comme périt Néron qui mit le feu à Rome.» (p. 203) Suite à l’incendie de 64, les chrétiens serviront de bouc émissaire à la mégalomanie de Néron.

[4]Luc adresse les Actes des Apôtres, comme d’ailleurs son «premier livre» (c’est-à-dire son évangile), à un certain Théophile (Lc 1, 3; Ac 1, 1). Ce dernier peut désigner soit une personne distincte et concrète, soit l’âme en général qui aime Dieu («Théophile», nom d’origine grecque, signifie «qui aime Dieu», «l’ami de Dieu»).

[5]Ce qui m’a le plus déçu, dans ce film portant sur les derniers jours de la Vierge Marie, c’est l’absence de toute référence à son Assomption au Ciel en corps et en âme. Alors que les apôtres sont réunis au chevet de la Mère de l’Église, le scénario nous montre Pierre donnant l’onction des malades à Marie. Celle-ci n’est pas confiée aux bons soins de Jean, selon la recommandation de Jésus sur la croix (Jn 19 26-27), mais plutôt à une jeune femme nommée Zara (personnage fictif), autrefois orpheline recueillie par la Vierge. Les dialogues en général ne m’ont pas marqué par leur profondeur spirituelle ou leur dimension pragmatique. Pour reprendre des expressions utilisées par Marie-Paule en Vie d’Amour, la Vierge Marie n’avait certainement pas «la tête dans les nuages», mais «dans le Ciel», avec les «deux pieds /…/ bien posés sur la terre» (VA VII, 217).

[6]Une telle rigueur d’approche historico-mystique a été suivie par Mel Gibson pour le chef-d’oeuvre The Passion of the Christ. Rappelons que Mère Paul-Marie, de même que ses religieux Fils et Filles de Marie, se sont déplacés pour aller voir ce film dans les salles de cinéma durant le Carême 2004, sans attendre la sortie en Blu-ray/DVD. Personnellement, je pense que ce film sera encore regardé dans les 1000 prochaines années. Par-delà les aléas de sa vie personnelle (qui n’en a pas?), Mel Gibson témoigne d’une foi profonde, qui transparaît à divers degrés dans sa filmographie en général, et particulièrement dans les 5 films où il est lui-même le réalisateur: The Man Without a Face (1993), Braveheart (1995), The Passion of the Christ (2004), Apocalypto (2006) et Hacksaw Ridge (2016). Une mention spéciale doit être faite aussi au film We Were Soldiers (2002), sur la guerre du Viêt Nam (sous la direction de Randall Wallace); c’est en tournant ce film que Mel Gibson et son équipe ont compris que l’heure était venue de réaliser The Passion of the Christ.

En 1989, l’acteur-réalisateur Mel Gibson et le producteur Bruce Davey ont fondé une société de production cinématographique, sous le nom d’Icon Productions. Sur Wikipedia, on rapporte cette appréciation du réalisateur Atom Egoyan à l’endroit de la société:

«Mel’s dream was to create an alternative to the studio system and make films free of interference. He’s been able to use his celebrity status to set up a really viable company. Icon is able to take risks that studios won’t broach.»

«Le rêve de Mel était de créer une alternative au système de studio et de faire des films sans interférence [indépendance créative]. Il a pu utiliser son statut de célébrité pour mettre en place une entreprise vraiment viable. Icon est en mesure de prendre des risques que les studios n’aborderont pas.»

On y apprend également que le nom de la compagnie vient du mot grec εἰκών («icône»), qui signifie «image», et que son logo officiel représente l’oeil gauche de la Vierge Marie, Mère de Dieu, à partir de l’une des icônes orthodoxes les plus vénérées de Russie, la Théotokos de Vladimir.

Plusieurs photos et vidéos nous montrent Mel arborant avec ostentation une grosse Médaille Miraculeuse, selon le modèle donné par la Vierge Marie lors de ses apparitions de la Rue du Bac à Paris, en 1830. En voici un exemple dans un vidéo où le metteur en scène parle de son magnifique film Hacksaw Ridge.

Et voici les références que j’ai notées dans le journal Le Royaume où il est question du film The Passion of the Christ:

Le Royaume, n. 166, mars-avril 2004 [LR-166]:

  • Jeannine Thiffault-Blanchette, «L’Unité sera un don de Dieu» (p. 8);
  • témoignages d’appréciation du film par l’abbé Robert Gendreau, Jocelyne Cassé, Soeur Jacqueline Desrochers, Valérien Lachance, Soeur Clair Du Cap (pp. 10, 15);
  • Jeannine Thiffault-Blanchette, «Un acteur d’Hollywood qui récite son chapelet» (p. 20);
  • Dominique Poulain, «Un film apocalyptique: “LA PASSION DU CHRIST”» (p. 21);
  • Frère David Lorange, «Chers jeunes, restez unis à la croix» (p. 24).

Le Royaume, n. 167, mai-juin 2004) [LR-167]:

  • Frère David Lorange, «Une Église de l’Eucharistie et de la Pénitence» (p. 3).

Le Royaume, n. 168, juillet-août 2004 [LR-168]:

  • Dominique Poulain, «Un film apocalyptique: “LA PASSION DU CHRIST” (2): Le glaive et le martyre» (pp. 4-5).
  • Jeannine Thiffault-Blanchette, «Concert en l’honneur du 150e anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception» (p. 22).

Le Royaume, n. 169, septembre-octobre 2004 [LR-169]:

  • Sylvie Payeur-Raynauld, «Sur les chemins de la Terre Totale» (p. 11).

Le Royaume, n. 170, novembre-décembre 2004 [LR-170]:

  • Chriss McCarthy, «Lettre à S. Exc. Mgr Sartain» (p. 17).

[7]Cf. également: Sylvie Payeur-Raynauld, «Sur les chemins de la Terre Totale» (Le Royaume, n. 169, septembre-octobre 2004, p. 11) [LR-169]; Père Leander Van Renterghem, «Raoul Auclair et la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich» (Le Royaume, n. 223, septembre-octobre 2013, pp. 14-15) [LR-223]; Bernard Fortin, «Raoul Auclair, Anne-Catherine et la Terre Totale» (Le Royaume, n. 246, mai-juin 2017, pp. 16-17) [LR-246].

Sylvie Payeur-Raynauld, dans l’article référencé ci-dessus, commence son texte ainsi: «Le dimanche 3 octobre 2004, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II a béatifié Anne-Catherine Emmerich, célèbre pour ses visions sur la Passion du Christ qui ont inspiré Mel Gibson pour son récent film consacré aux dernières heures du Christ.»

Concernant l’oeuvre de Maria Valtorta, cf. entre autres:  Mère Paul-Marie, «Maria Valtorta» (Le Royaume, n. 38, février 1986, pp. 8-10) [LR-038]; La Rédaction, «Marie-Paule s’exprime au sujet de “L’Évangile tel qu’il m’a été révélé”, par Maria Valtorta» (Le Royaume, n. 241, juillet-août 2016, pp. 11-12) [LR-241].

[8]Pierre:

  • guérison d’un impotent de naissance au Temple de Jérusalem (Ac 3, 1-10; Ac 4, 1-22);
  • guérison d’un paralytique à Lydda, du nom d’Énée (Ac 9, 32-35).

…à tel point qu’on allait jusqu’à transporter les malades dans les rues et les déposer là sur des lits et des grabats, afin que tout au moins l’ombre de Pierre, à son passage, couvrît l’un d’eux. [Ac 5, 15]

Paul:

  • guérison d’un homme perclus des deux pieds, impotent de naissance, à Lystres (Ac 14, 8-10);
  • guérison du père de Publius, en proie aux fièvres et à la dysenterie, ainsi que d’autres malades, sur l’île de Malte (Ac 28, 8-9).

Dieu opérait par les mains de Paul des miracles peu banals, à tel point qu’il suffisait d’appliquer sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient touché son corps, alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais s’en allaient. [Ac 19, 11-12]

[9]Dans la vision, les fidèles disciples s’informent auprès de Paul: «Et le pape?» (Le mot «pape» est employé.) L’apôtre leur répond: «Il vous adresse son salut et sa bénédiction. Pour l’instant, il est vivant et en sécurité dans les catacombes. Les fossoyeurs font bonne garde. Il serait bien venu, mais Alexandre et Caïus Julius nous ont avisés qu’il est trop connu des gardiens. Rufus et les autres chrétiens ne sont pas toujours de garde. C’est pourquoi je viens, moi qui suis moins connu et citoyen romain.» (p. 178) Je me suis demandé si le «pape» en question n’était pas Lin, successeur immédiat de Pierre, mentionné par Paul dans sa Deuxième Lettre à Timothée (2 Tm 4, 21). Mais il s’agit tout probablement de Pierre, non encore martyrisé, car au début de la vision, Maria Valtorta rapporte qu’elle entend «parler de Pierre et de Paul» (p. 174). De plus, lorsque Paul à son tour demande des nouvelles, il y en a un qui lui dit: «Ils ont conduit Lin avec Urbain et les enfants de ce dernier au Mamertin ou au Cirque, nous l’ignorons.» (p. 178)

Il n’est pas interdit de penser qu’Alexandre et Rufus, dans la vision, correspondent aux deux fils de Simon de Cyrène, mentionnés dans l’évangile de Marc (Mc 15, 21). Dans sa Lettre aux Romains, Paul salue un «Rufus» (Rm 16, 13).

[10]La voyante n’arrive pas non plus à identifier César (titre honorifique donné aux empereurs). Elle le décrit ainsi: «un homme laid, obèse, cynique, couronné de fleurs et vêtu de pourpre», ayant un «visage aplati, l’air vicieux» (p. 30). Peut-être s’agit-il de Néron (qui s’est suicidé en l’an 68), ce qui tendrait à confirmer que la vision se passe peu de temps après la décapitation de Paul. À moins que ce soit l’empereur Domitien (81-96). En effet, dans la vision du 29 février 1944 (sous l’empereur Néron), Paul est accompagné de «deux prêtres» (p. 180), nommés Diomède et Valente (p. 177). Il n’est pas dit que Diomède est jeune ou vieux. S’il est jeune, il pourrait devenir le «vieux prêtre» de la vision du 20 février 1945. Nous serions alors sous l’empereur Domitien, cet autre tyran cruel et paranoïaque, qui déclenchera vers la fin de son règne une autre persécution contre les chrétiens, après celle de Néron. Après tout, sans vouloir faire de jeu de mots, l’empereur en question n’a pas de «nez rond», mais un «visage aplati».

Le beau film du réalisateur Ridley Scott Gladiator (2000) nous donne un aperçu de cette époque pré-constantinienne. Le rôle-titre est incarné par l’acteur Russell Crowe, dont le personnage (fictif) s’appelle Maximus Decimus Meridius, «the general who became a slave, the slave who became a gladiator, the gladiator who defied an emperor» [«le général qui est devenu un esclave, l’esclave qui est devenu un gladiateur, le gladiateur qui a défié un empereur»]. L’histoire débute à la fin du règne de l’empereur Marc-Aurèle (161-180), qui est tué par son fils Commode qui usurpe en quelque sorte le trône. L’histoire a été romancée pour les besoins du film, mais Wikipédia confirme que Commode (180-192) est «un empereur cruel et sanguinaire», à l’instar de Caligula, Néron et Domitien. Le personnage Maximus donne les signes d’une foi religieuse profonde. Il possède l’amour de sa famille et de sa patrie, il voue un culte aux dieux et aux ancêtres, il exemplifie les vertus cardinales de tempérance et de prudence, de justice et de force, vertus citées dans le Livre de la Sagesse (Sg 8, 7).

[11]Peut-on faire un lien avec le pape saint Anaclet ou saint Clet, deuxième successeur de saint Pierre, après saint Lin, et qui serait mort martyr pendant la persécution de Domitien?

[12]Les Cahiers de 1944 contiennent également des visions sur le martyre de sainte Agnès (13 janvier 1944), des saintes Félicité et Perpétue (1er mars 1944), de sainte Phénicule (4 mars 1944), de Justine d’Antioche et de Cyprien (29 mars 1944), de sainte Cécile (23 juillet 1944). Pour leur part, Les Cahiers de 1945 à 1950 contiennent des visions sur le martyre de sainte Irène de Thessalonique (20 avril 1945), de Flore et de Marie de Cordoue, dans l’Espagne du IXe siècle dominée par les Maures (23 juillet 1945), de sainte Martine (4 décembre 1945).

Voici les données bibliographiques concernant les trois volumes intitulés Les Cahiers (1943, 1944, 1945 à 1950): Isola del Liri (Italie), (traduction de l’italien par Yves d’Horrer) Centro Valtortiano Editoriale srl, 2012. Je n’ai pas systématiquement indiqué les pages, car on peut facilement se retrouver avec les dates des visions. J’ai inséré des hyperliens pour les visions qui sont disponibles sur le web.

[13]Visions d’Anne-Catherine Emmerich [désormais: Visions], Paris, (coordination par Joseph-Alvare Duley, traduction de l’allemand par Charles d’Ébeling) Téqui: tome 3, sixième partie, chapitre VI, p. 479 [édition 2013: p. 414].

[14]Visions, tome 2, deuxième année, chapitre XLVIII, pp. 82-83 [édition 2013: p. 75]. Une note dit: «Une ancienne tradition, confirmée par saint Jérôme, atteste ce fait.»

Dans les Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains, l’Esprit Saint dit: «Paul était originaire de Tarse, en Cilicie, et puisque la Cilicie dépendait de Rome, il était citoyen romain. Mais il était juif de la tribu de Benjamin, et par sa naissance, et par la Loi.» (leçon n. 38, 2 juin 1950, p. 243) Données bibliographiques: Isola del Liri (Italie), (traduction de l’italien par Giovanni Liani) Centro Valtortiano Editoriale srl, 2002.

Dans les Actes des Apôtres, Paul dit:

Je suis Juif. Né à Tarse en Cilicie, j’ai cependant été élevé ici dans cette ville [Jérusalem], et c’est aux pieds de Gamaliel que j’ai été formé à l’exacte observance de la Loi de nos pères, et j’étais rempli du zèle de Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui. [Ac 22, 3]

Le mot «originaire» a peut-être une acception plus large que «né» ou «natif». Selon le Wiktionnaire, le mot «natif» est un adjectif qui, au sens premier du terme, «qualifie des personnes, en parlant de la ville, du lieu où elles ont pris naissance, et suppose ordinairement l’établissement fixe des parents, l’éducation, etc.; à la différence de qui peut supposer seulement la naissance accidentelle.» Paul était peut-être encore très jeune lorsque ses parents se sont établis à Tarse, en sorte que c’est là qu’il a vécu principalement son enfance et son adolescence.

[15]Visions, tome 2, deuxième année, chapitre XLVIII, p. 85 [édition 2013: p. 77]. Lors de son dernier séjour à Béthanie, Jésus prophétisa le martyre d’Étienne et la conversion de Paul (sans les nommer), «ajoutant que celui-ci ferait plus à lui seul que beaucoup d’autres» (Visions, tome 3, troisième année, chapitre LVI, p. 81; édition 2013: p. 70). Anne-Catherine Emmerich dira ailleurs: «Le vigoureux Paul fut frappé comme par un coup de foudre.» (Visions, tome 2, deuxième année, chapitre L, p. 105; édition 2013: p. 92)

[16]Visions, tome 3, sixième partie, chapitre VI, pp. 479-480 [édition 2013: p. 414].

[17]Visions, tome 3, cinquième partie, chapitre V, p. 394 [édition 2013: p. 342].

[18]Données bibliographiques: Isola del Liri (Italie), (traduction de l’italien par Félix Sauvage) Centro Valtortiano Editoriale srl, 1985.

[19]Cf. également les commentaires de Jésus au chapitre suivant (tome 10, chapitre 31), de même que dans Les Cahiers de 1944 (8 août 1944).

[20]Cf. dans Les Cahiers de 1945 à 1950 (septembre/novembre 1950): «Saul de Tarse ne tuait pas les chrétiens personnellement /…/.» (p. 594) Dans les Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains, l’Auteur divin appelle Saul «le lapidateur d’Étienne, lapidateur par ses paroles si ce n’est par ses actes» (leçon n. 38, 2 juin 1950, p. 243).

Le 7 septembre 2008, au Festival international du film de Toronto, fut présenté en avant-première mondiale le film The Stoning of Soraya M. (La Lapidation de Soraya M.). Ce film est basé sur le livre La femme lapidée (1990) du journaliste franco-iranien Freidoune Sahebjam (1933-2008). Il s’agit du récit véritable de Soraya Manutchehri (1951-1986), faussement accusée d’adultère et lapidée dans le petit village de Kuhpayeh, en Iran. L’histoire n’est pas sans rappeler celle de Suzanne dans la Bible, même si Soraya (interprétée par Mozhan Marnò) n’échappera pas à sa condamnation injuste. Zahra (Shohreh Aghdashloo) est la tante de Soraya. Tel le prophète Daniel, elle prend la défense de sa nièce martyre. Elle confiera la vérité des faits au journaliste Freidoune Sahebjam (Jim Caviezel).

La séquence de la lapidation dure environ 9 minutes, sur les 116 minutes totales du film. La première partie du film comprend le complot qui aboutira à la condamnation formelle [01:07:25], suivie de la préparation en vue du supplice. De la première pierre [01:31:25] à la dernière pierre [01:40:35], le spectateur est absorbé par le caractère poignant et cruel de ce mode d’exécution, qui fut celui du protomartyr saint Étienne.

À l’instar de Jim Caviezel, le producteur Stephen McEveety et le compositeur de musique John Debney avaient fait partie de l’équipe qui ont réalisé le film The Passion of the Christ (2004). En vue d’épargner le spectateur, divers procédés cinématographiques furent employés par Mel Gibson pour adoucir les séquences de la flagellation (environ 9 minutes) et de la crucifixion (environ 13 minutes). On peut dire que des procédés similaires ont été utilisés également pour la séquence de la lapidation de Soraya.

Le film dénonce l’hypocrisie religieuse, quelle que soit la religion, et sans dénigrer la religion. Jésus pour sa part, dans l’épisode de la femme adultère (Jn 8, 1-11), fait preuve d’une miséricorde qui exclut le recours à la peine de mort pour ce type de péché à caractère sexuel, tout en condamnant le péché (mais non le pécheur). Dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, ayant été confronté à une situation de ce genre, le Seigneur fait cette remarque:

Moi, non seulement je dis que l’adultère consommé est un crime contre Dieu et le prochain, mais je dis: même celui qui a des désirs impurs pour la femme d’un autre est adultère dans son coeur et il commet le péché. Malheur si tout homme qui a désiré la femme d’autrui devait être mis à mort! Les lapidateurs devraient avoir toujours des cailloux à la main. [tome 7, chapitre 166, p. 79]

On peut se reporter également à l’épisode de la femme adultère (tome 7, chapitre 189) et au commentaire subséquent de Jésus (tome 7, chapitre 190).

J’ai vu The Stoning of Soraya M. pour la première fois le 11 juillet 2012. Bien que j’aie vu The Passion of the Christ 19 fois, je n’avais jamais osé regarder de nouveau The Stoning of Soraya M., jusqu’en ce 15 avril 2018. En préparant cet article en lien avec Paul, Apostle of Christ, dont la conversion suppose le martyre d’Étienne, j’ai compris que j’avais la responsabilité de me réinvestir dans l’histoire de Soraya, nouvelle Suzanne contemporaine, belle et chaste, innocente comme Étienne, innocente comme Jésus.

[21]Lors de l’épisode évangélique du «recouvrement de Jésus au Temple», Hillel figurait parmi les docteurs du Temple qui «étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses» (Lc 2, 47). Cf. tome 1, chapitre 68. Le saint vieillard reconnaîtra dans le jeune Jésus, âgé de douze ans, un Prophète de Dieu et lui dira: «Viens, parmi nous, que je te voie de près, ô Enfant! Mon espérance se ravive au contact de ta foi et mon âme s’illumine au soleil de la tienne.» (p. 260) Hillel est le grand-père de Gamaliel (également présent parmi les docteurs).

Concernant le recueillement à la tombe des justes, Jésus fait une réflexion intéressante dans une autre circonstance. C’était à Hébron, lors de la première année de la vie publique. Jésus s’est recueilli à l’emplacement où se trouvait le tombeau de Zacharie, le père de Jean-Baptiste (le tombeau a été saccagé):

Les ossements des justes, même desséchés et dispersés répandent un baume purifiant et des semences de vie éternelle. Paix aux morts dont la vie a été bonne! Paix aux purs qui dorment dans le Seigneur! Paix à ceux qui ont souffert mais n’ont pas voulu connaître le vice! Paix aux vrais grands du monde et du Ciel! Paix! [tome 2, chapitre 41, p. 214]

C’est lors de cet épisode que Jésus rencontre pour la première fois Aglaé, une courtisane qui se convertira.

[22]Cet épisode contribue, à tout le moins indirectement, à confirmer la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich qui fait naître Paul à Giscala.

[23]Les leçons nn. 22-25 portent spécialement sur Rm 7, 14-25. La leçon n. 23 remet en question la théorie évolutionniste. Maria Valtorta nomme l’Esprit Saint: l’Auteur Très-Saint (leçons nn. 1-13, 30), l’Auteur Très-Divin (leçons nn. 14, 19-20), le Très-Divin Auteur (leçons nn. 15-18), le Doux Hôte (leçons nn. 21-26), l’Esprit Saint (leçon n. 27). Ce dernier se nomme lui-même: «moi, Esprit Saint» (leçon n. 16), «moi, l’Amour» et «moi, la Vie, donc Charité» (leçon n. 37). L’humble mystique ne le nomme pas dans les leçons nn. 28-29, 31-48.

[24]C’est-à-dire l’Asie, l’Afrique et l’Europe, sur lesquelles s’étendait l’Empire romain à partir du bassin méditerranéen. Ces trois continents sont représentés par les trois «mages venus d’Orient» (Mt 2, 1), que certaines traditions font aussi des rois: Gaspard (race jaune, encens), Balthazar (race noire, myrrhe) et Melchior (race blanche, or). On peut symboliquement associer aux rois mages les trois fils de Noé (Gn 5, 32): Sem (Europe), Cham (Afrique) et Japhet (Asie). La Genèse dit ceci à propos des fils de Japhet: «À partir d’eux se fit la dispersion dans les îles des nations.» (Gn 10, 5) Pourrait-on voir, dans ces «îles», une référence à l’Amérique et à l’Océanie (comme quoi le peuplement originel de ces contrées se serait fait à partir de l’Asie)? Cf. la page web dédiée aux rois mages sur le site www.maria-valtorta.org.

[25]Le thème de l’«écharde en la chair» (2 Co 12, 7), en lien avec le «troisième ciel» (2 Co 12, 2), se retrouve dans la leçon n. 30 (29 janvier 1950, p. 213), de même que dans Les Cahiers de 1945 à 1950 (septembre/novembre 1950, p. 597). Ce combat entre la chair et l’esprit, entre la loi du péché et la loi de Dieu, décrit par saint Paul en Rm 7, 14-25, Marie-Paule l’a rattaché au thème du «démon du midi» dans un courrier spirituel: revue L’Armée de Marie, rubrique «Minutes d’Amour avec Marie», vol. 1, n. 4, décembre 1971, pp. 8-10 (pp 56-59 du volume I relié); cf. également le courriel spirituel «Un esclavage» (Le Royaume, n. 44, septembre 1986, p. 3) [LR-040]. Cf. également: Père David Lorange, «Ma grâce te suffit» (Le Royaume, n. 216, juillet-août 2012, pp. 3-4) [LR-216]; «Les Apôtres des Derniers Temps» (Le Royaume, n. 195, janvier-février 2009, p. 3) [LR-195].

«Tomber c’est humain, se relever c’est divin»: les apôtres ont dû l’apprendre à la dure, pendant la Passion du Christ, alors que Judas a trahi, Pierre a renié et les autres ont abandonné. Dans la mythologie Star Wars, lors de l’épisode VIII The Last Jedi (Les Derniers Jedi), Yoda, le plus sage de tous les maîtres Jedi, continue de former Luke Skywalker. Il lui communique cette vérité éternelle, fondée en humilité, concernant les maîtres face à leurs élèves:

«Heeded my words not, did you? Pass on what you have learned. Strength, mastery. But weakness, folly, failure also. Yes, failure most of all. The greatest teacher, failure is. Luke, we are what they grow beyond. That is the true burden of all masters.»

«Compte de ce que je dis, tu ne tiens donc pas? Transmets ce que tu as appris. La puissance, la maîtrise. Mais la faiblesse, les folies, les échecs aussi. Oui, l’échec surtout. Le meilleur des maîtres, c’est l’échec. Luke, nous sommes le socle sur lequel ils [les élèves qui nous sont confiés] croissent. C’est le seul véritable fardeau de tous les maîtres.»

[26]Paul a dû quitter Damas de nuit, car les Juifs voulaient le faire périr. «Alors les disciples le prirent de nuit et le descendirent dans une corbeille le long de la muraille [de la ville de Damas].» (Ac 9, 25; cf. 2 Co 11, 32-33) Après son baptême à Damas et un début de prédication, Paul fit un séjour en Arabie (peut-être une sorte de retraite spirituelle), puis il revint à Damas. C’est alors que surviendrait son évasion nocturne.

[27]Dans la Lettre aux Galates, Paul écrit: «Ensuite [après son séjour à Jérusalem], je suis allé en Syrie et en Cilicie.» (Ga 1, 21) Tarse est la capitale de la Cilicie.

[28]William James Durant, Histoire de la Civilisation, tome 9, César et le Christ III, «L’Empire. La Jeunesse du Christianisme», Lausanne (Suisse), (traduction de l’anglais par Jacques Marty) Éditions Rencontre, 1963, pp. 220-221; nous soulignons.

[29]Il s’agit de Jacques fils d’Alphée. Il est le frère de l’apôtre Jude et le cousin du Seigneur. Alphée est le frère aîné de saint Joseph, l’époux de Marie. L’épouse d’Alphée s’appelait aussi Marie: Marie (l’épouse) d’Alphée ou Marie (la fille) de Cléophas. Selon les études valtortiennes, Alphée serait plus âgé que Joseph d’environ une quinzaine d’année. Il avait quatre fils: Jacques, Joseph, Simon et Jude (les «frères» du Seigneur, c’est-à-dire ses cousins). Joseph et Simon, fils d’Alphée, étaient mariés. Leurs épouses étaient donc les «soeurs» du Seigneur, c’est-à-dire ses cousines par alliance. L’épouse de Simon s’appelait Salomé (à ne pas confondre avec Marie Salomé, l’épouse de Zébédée et la mère des apôtres Jacques le Majeur et Jean). Selon Maria Valtorta, Salomé, l’épouse de Simon, avait un frère (qui n’est pas nommé). C’est lui, le frère de Salomé, qui est l’époux des noces de Cana. Nous savons le nom de l’épouse des noces de Cana: Suzanne, dont le nom apparaît une fois dans l’Évangile (Lc 8, 3). C’est ce lien de parenté qui a justifié la présence de Jésus aux noces de Cana. Simon, le fils d’Alphée, succédera à son frère Jacques comme deuxième évêque de Jérusalem.

[30]À me pas confondre avec Hérode le Grand (qui fit massacrer les saints Innocents), ni avec Hérode Antipater (qui fit décapiter saint Jean-Baptiste et devant qui comparut Jésus). Anne-Catherine Emmerich affirme que le martyre de Jacques le Majeur (premier apôtre martyrisé) est survenu «huit ans après l’Ascension» (Visions, tome 3, sixième partie, chapitre IX, p. 499; édition 2013: p. 431), soit en l’an 41. Selon les supputations jusqu’ici établies, il serait mieux d’établir le martyre de Jacques six ans après l’Ascension, c’est-à-dire en l’an 39. Mais je suis conscient des limites de mes considérations.

[31]Visions, tome 3, sixième partie, chapitre IX, p. 575 (version de 1864). Cette version de 1864 est disponible sur Google Books. La version que je possède sous forme de livre n’est pas datée mais elle correspond à une version sur Google Books datée de 1922. Le chapitre IX de cette dernière version plus récente contient plusieurs différences notables et semble avoir fait l’objet d’un profond remaniement par rapport au chapitre IX de 1864. La version de 1864 parle de «deux ans» à Antioche, et celle de 1922 parle de «sept ans». Pour la référence concernant Pierre dans la version de 1922, cf. pp. 492-493 (le livre que je possède) ou pp. 447-448 (sur Google Books). Tant qu’une étude critique des écrits liés à la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich n’aura pas été faite, on ne peut donner un caractère définitif aux travaux basés sur ces écrits (ce qui inclut le présent article).

Peu de temps avant sa Passion, Jésus annonça à ses apôtres plusieurs choses qui devaient arriver et il leur donna des instructions. Parmi ces dernières, nous apprenons ceci:

En outre, il [Pierre] devait pendant trois ans rester à la tête de l’Église de Jérusalem avec Jean et Jacques le Mineur. [Visions, tome 3, troisième année, chapitre LVI, pp. 80-81 (édition 2013: p. 70)]

Sous cet angle, Pierre, le chef du collège apostolique, pourrait être considéré comme le premier évêque de Jérusalem (33-36), dans une sorte de triumvirat avec Jean et Jacques le Mineur.

[32]Le pontificat de saint Pierre est le plus long de l’histoire de l’Église de Rome, suivi par le pontificat du bienheureux Pie IX (31 ans, 7 mois et 22 jours) et par celui de saint Jean-Paul II (26 ans, 5 mois et 17 jours). Le martyre de Pierre, comme celui de Paul, a lieu après l’incendie de Rome de l’an 64, sous Néron.

[33]Saint Lin fut successeur de Pierre à Rome, tandis que saint Évode fut successeur de Pierre à Antioche. Le troisième évêque d’Antioche est nul autre que saint Ignace d’Antioche, martyrisé sous la dent des bêtes. Le Père Denis Laprise, apôtre majeur de la Dame, est décédé le 17 octobre 2015, en la fête de saint Ignace d’Antioche. En Vie d’Amour, le Père Denis est vêtu de rouge à deux reprises, dans le cadre de visions prophétiques symbolisant une forme de martyre (VA V, 176; VA XI, 173). Cf. de l’auteur, Le Secret de Marie, p. 85. De plus, en VA XI, 173, Marie-Paule associe son fils-prêtre à la figure de saint Jacques le Majeur, sous le vocable duquel est placée l’église paroissiale où le Père Denis a été baptisé. Saint Jacques le Majeur est le premier apôtre du Seigneur à boire au calice du martyre; le Père Denis Laprise est le premier apôtre de la Dame à mourir, après s’être consumé au service de Dieu et des âmes.

[34]Visions, tome 3, sixième partie, chapitre VI, p. 480 [édition 2013: pp. 414-415]. Cet épisode est cité par Raoul Auclair dans son livre Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, pp. 47-48.

[35]Dans Les Cahiers de 1944 de Maria Valtorta, Jésus lui dit que l’apôtre Jean est «mort centenaire» (14 juin 1944, p. 363), et dans Les Cahiers de 1945 à 1950 «qu’il était presque centenaire» au soir de sa vie (18 avril 1946, p. 243). En supposant que Jean avait 21 ans à la mort du Christ, le «disciple que Jésus aimait» aurait atteint l’âge de 100 ans lors de l’année 112 de notre ère. De la naissance du Christ à la mort du dernier apôtre (qui clôt le Nouveau Testament), voici la liste des empereurs qui gouvernèrent à Rome:

  • Auguste (27 avant J.-C. à 14 après J.-C.)
  • Tibère (14-37)
  • Caligula (37-41)
  • Claude (41-54)
  • Néron (54-68)
  • Galba (68-69)
  • Othon (69)
  • Vitellius (69)
  • Vespasien (69-79)
  • Titus (79-81)
  • Domitien (81-96)
  • Nerva (96-98)
  • Trajan (98-117)

De ces treize empereurs, trois sont nommés dans le Nouveau Testament (couleur bleu): Auguste, Tibère et Claude (incidemment, ils sont nommés tous les trois par saint Luc dans son évangile et dans les Actes des Apôtres, comme nous l’avons vu). L’année 69 est «l’année des quatre empereurs», année trouble sur le plan politique à Rome. Les trois empereurs soulignés (couleur rouge) représentent les trois premières persécutions d’ampleur contre les chrétiens (les historiens retiennent dix vagues de persécutions dans l’Empire romain à l’encontre des chrétiens). La dernière vague (et la plus grave) sera celle de Dioclétien (284-305).

Si Jacques le Majeur, le fils de Zébédée, est le premier apôtre à être martyrisé, Jean son frère est le dernier à mourir. On se rappelle que les deux apôtres frères avaient voulu siéger à la droite et à la gauche du Christ dans son Royaume et que Jésus leur avait promis qu’ils boiraient à sa coupe (Mt 20, 20-23; Mc 10, 35-40). Jacques et Jean avaient aussi proposé de faire descendre le feu du ciel sur un village de Samarie (Lc 9, 54-55), se méritant d’être surnommés par Jésus «Boanergès», c’est-à-dire «fils du tonnerre» (Mc 3, 17). Cf. Les Cahiers de 1944 (20 octobre 1944, p. 594).

En Vie d’Amour (VA XII, 110-111), Marie-Paule cite le dernier chapitre des Visions d’Anne-Catherine Emmerich, qui rapporte la «Mort de saint Jean l’évangéliste» (sixième partie, chapitre XXI, pp. 553-556; édition 2013: pp. 477-479).

[36]La Bible de Jérusalem commente ainsi Ac 15, 20:

On demande aux chrétiens venus du paganisme d’accepter un minimum de pratiques rituelles [comme s’abstenir des viandes immolées aux idoles] pour ne pas heurter les Juifs convertis.

L’Église de Jean, dans son effort d’ouverture à tous les peuples et à toutes les religions, est appelée à une même logique de simplification et de retour à l’essentiel (l’unique nécessaire). Un exemple me vient spontanément en tête: le jeûne eucharistique. Bien que des adoucissements ont été apportés déjà à cette obligation, la Dame de tous les Peuples annonce son abolition complète:

«Un décret devra être et sera promulgué. Il ne sera plus nécessaire d’être à jeun pour communier.» [26e vision, 25 janvier 1951]

À noter la date de la 26e vision, la seule qui eut lieu un 25 janvier, en la fête de la Conversion de saint Paul. Dans l’édition de 1967 de son livre La Dame de tous les Peuples, Raoul Auclair écrit:

L’Eucharistie va devenir nécessité si urgente et si impérieux moyen de salut que l’Église, nous dit la Dame, en prévision des jours d’iniquité, devra en faciliter l’accès en supprimant le jeûne préalable. [p. 24]

Dans Vie d’Amour, en 1964, Marie-Paule écrit: «Nous espérons qu’un jour cette heure du jeûne obligatoire disparaîtra /…/.» (VA II, 389) En 1967, elle écrit encore:

Les habitués de la Sainte Table sont très heureux d’un pareil adoucissement et espèrent que «cette heure de jeûne obligatoire», telle qu’elle est encore aujourd’hui requise, disparaîtra bientôt et, bien plus, que l’on pourra communier à chaque messe complète que l’on entendra. Ce sera sans doute nécessaire avec la lutte affreuse qui va suivre… [VA II, 505]

[37]Cf. Visions, tome 3, cinquième partie, chapitre VII, pp. 398-405 [édition 2013: pp. 346-351]. Il y a une divergence avec Maria Valtorta à ce sujet. Pour cette dernière, l’autre disciple sur le chemin d’Emmaüs est le beau-père du jeune Cléophas et s’appelle Simon.

Une mention de Luc se trouve également à la référence suivante: Visions, tome 3, troisième année, chapitre LXII, p. 117 [édition 2013: p. 101].

[38]Visions, tome 3, sixième partie, chapitre XIX, pp. 542-544 [édition 2013: pp. 467-469].

[39]Ap 4, 7 présente les Quatre Vivants dans l’ordre suivant, selon le symbole qui leur est attaché: un lion, un jeune taureau, un visage d’homme, un aigle en plein vol. La tradition les associe respectivement à Marc, Luc, Matthieu et Jean.

[40]L’onomastique est une branche de la lexicologie qui a pour objet l’étude des noms propres. Lors d’un appel téléphonique à Marie-Paule, Monseigneur van Lierde lui souhaite «une bonne fête de saint Pierre et de saint Paul [29 juin], surtout parce que c’est un peu votre journée onomastique» (VA XII, 275), c’est-à-dire la fête d’un saint patron dont on porte le nom.

[41]Les «Gentils», du latin gens («nation»), désigne les nations païennes, non juives. Face à la non-réceptivité de beaucoup de ses coreligionnaires juifs, saint Paul s’est tourné vers les païens pour leur annoncer le message de l’Évangile. «Apôtre des Gentils», «Apôtre des Nations» ou «Apôtre des Païens» sont des expressions synonymes pour désigner saint Paul.

[42]Marc Bosquart, «Le Pape annonce le Royaume» (Le Royaume, n. 40, avril 1986, p. 8) [LR-040]. Cf. «Tous les Peuples» (Le Royaume, n. 48, février 1987, pp. 8-9) [LR-048]; Trésors de «Vie d’Amour» — 1, chapitre 8 «Toutes les religions», pp. 37-42. C’est également en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, toujours en la fête de la Conversion de saint Paul, le 25 janvier 1986, que le Pape Jean-Paul II fit l’annonce de la Rencontre d’Assise qui eut lieu le 27 octobre de la même année. Cet événement interreligieux n’aurait peut-être pas été possible sans l’apport préalable du Concile Vatican II.

[43]L’Apocalypse, vol. III, p. 336. Ainsi, la Vierge de Trois-Fontaines voulut marquer un lien particulier avec l’Apôtre des Nations. La conversion de Bruno Cornacchiola peut être comparée à celle de saint Paul. Dans Les Cahiers de 1945 à 1950, il est question de l’apparition de Tre Fontane à quelques reprises: cf. 12 et 13 octobre 1947; 9 novembre 1947; 25 décembre 1947; 28 décembre 1947; 31 décembre 1947; 2 janvier 1948. Dans cette dernière référence, la Voix divine (l’Esprit Saint) fait allusion au martyre de saint Paul, «celui qui a prêché le Christ même après sa mort par le triple jaillissement des trois fontaines, à l’endroit où une source est maintenant apparue miraculeusement par la miséricorde de Marie, puisqu’elle est la clé de la miséricorde divine» (p. 472).

[44]Cf. Mère Paul-Marie, «Notre transparence nous grandit toujours devant Dieu, malgré les apparences contraires aux yeux des hommes» (II) (Le Royaume, n. 147, janvier-février 2001, pp. 7-9) [LR-147]. La lettre fut commencée le 12 janvier 2001 et terminée le 2 février suivant.

[45]Cf. VA App. IV, 329-330; VA App. V, 13-15; VA App. V, 63-64; Marc Bosquart, Nos Trois Corps et le mystère du coeur (particulièrement les nn. 1-7); Les Trois Mondes et la Lumière de Dieu (particulièrement les nn. 1-5); Terre nouvelle, Homme nouveau, pp. 17-21.

[46]Cf. également: VA App. I, 40; LB-II, 52-56; LB-III, 173-174; Mère Paul-Marie, «En marche vers l’Église de Jean» (Le Royaume, n. 139, mars-avril 2000, p. 7) [LR-139]; Marc Bosquart, Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice, pp. 334-335; Trésors de «Vie d’Amour» — 4, chapitre 7 «Jésus-Christ — Paul-Marie», pp. 39-44.

[47]Dans une lettre à l’abbé Jean Derobert, du 7 janvier 1978, Marie-Paule écrivait:

Partant du fait que mes volumes de «Vie d’Amour» sont prophétiques, tout en étant la relation des faits de ma vie courante, il convient de comprendre que les volumes concernant Monseigneur Jean, à partir du neuvième, sont aussi prophétiques. [VA XV, 213; nous soulignons en gras]

Déjà, dans une lettre à Raoul Auclair, du 8 juillet 1976, Marie-Paule allait dans le même sens:

Il vous reste à lire les volumes IX- X- XI et XII, ce dernier se terminera bientôt. Ces volumes prophétiques recèlent des beautés à nulle autre pareille. [VA XII, 296; nous soulignons en gras]

[48]Mère Paul-Marie, «Tu seras seule jusqu’à la fin» (Le Royaume, n. 114, novembre-décembre 1996, p. 7) [LR-114]. Cette locution divine provient originellement de la brochure n. 10, Lac-Etchemin, p. 104, où l’on peut lire:

Les Oeuvres de Dieu ne se ressemblent pas, mais de l’ouverture et de la collaboration demandées aux Autorités religieuses dépend la réalisation prompte ou retardée du Plan de Dieu. Quelle responsabilité!

Habituellement, Dieu informe ceux et celles qu’il appelle à une Mission difficile. Pour ma part, j’ai été prévenue que je serais seule jusqu’au bout, sans appui de l’Autorité religieuse. [souligné dans le texte]

Cf. également: VA App. III, 99; VA App. V, 110-111; VA App. V, 279; Mère Paul-Marie, «L’ultime combat» (Le Royaume, n. 97, janvier-février 1994, p. 16) [LR-097]; «Pierres vivantes», pp. 141-144; Marc Bosquart, «Tu seras seule jusqu’à la fin» (Le Royaume, n. 173, mai-juin 2005, p. 14) [LR-173]; Trésors de «Vie d’Amour» — 4, chapitre 8 «J’ai l’impression d’être une île», pp. 45-47.

[49]Cf. Mère Paul-Marie, «Tu seras seule jusqu’à la fin» (Le Royaume, n. 114, novembre-décembre 1996, pp. 6-8) [LR-114]. Le Père Denis Thivierge a rappelé ces choses dans sa cinquième brochure: Marche au désert (2006), p. 16.

[50]C’est ainsi que se nomme Paul au début des lettres suivantes: les deux aux Corinthiens, celle aux Éphésiens, celle aux Colossiens, et les deux à Timothée.

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