[Les Cartons de Raphaël (le peintre Raffaello Sanzio, 1483-1520), conservés au Victoria and Albert Museum de Londres, représentent des épisodes de la vie des apôtres Pierre et Paul. L’image utilisée à la une de cet article reprend l’un d’eux, intitulé Saint Paul prêchant à Athènes. L’homme et la femme en avant-plan à droite pourraient représenter Denys l’Aréopagite et Damaris, convertis par saint Paul. Source: Wikipedia.]
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Des mots paraissent. Je lis: «ÉQUITÉ» «AMOUR» «JUSTICE».
«Aussi longtemps que ces mots ne brilleront pas au regard des hommes, aussi longtemps qu’ils ne brûleront pas dans leur coeur, il n’y aura pas de paix en vue.»
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«PEUPLES CHRÉTIENS, LES PAÏENS VOUS L’APPRENDRONT.» [15e vision, 28 mars 1948]
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«Les hommes sont bons; ce sont les circonstances qui les égarent.» [18e vision, 19 novembre 1949]
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«Les hommes sont bons, mais tiraillés en tous sens, ils ne savent plus comment s’en sortir.» [20e vision, 16 décembre 1949]
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«Il y a dans le monde un fort courant qui le porte vers le Bien. C’est pourquoi l’autre Esprit redouble d’ardeur. Il n’a de cesse qu’il ne séduise et corrompe. Les hommes, eux, sont moins mauvais que faibles.» [21e vision, 14 février 1950]
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«Les peuples de ce monde auront un commandement devant les yeux, et c’est l’Amour.»
«Celui qui possède l’Amour, servira son Seigneur et Maître dans la Création.»
«Un commandement: l’Amour.»
«Quand cela sera restauré parmi les hommes, le monde sera sauvé.»
La Dame lève le doigt, et, l’agitant d’avant en arrière, Elle dit:
«Chrétiens, les païens de ce monde vous en donneront l’exemple.» [37e vision, 15 novembre 1951]
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Dans le cadre de la Communauté de la Dame de tous les Peuples, l’année 2008 a été considérée comme l’«Année de la Lumière», selon une indication du Seigneur à la Fondatrice, Marie-Paule. Le Ciel lui précisait également que c’était «l’Heure de l’Offensive».[1]
Par la suite, dans une lettre à ses Apôtres, datée du 20 décembre 2008, Mère Paul-Marie écrivait:
Alors que se termine l’an 2008, «l’Année de la Lumière et de l’Offensive» brille et brillera encore en l’Église de Jean, et s’ajoutera l’Année de l’Arc-en-ciel qui rappellera toujours l’Alliance entre le Ciel et la terre que Dieu le Père a contractée avec nous grâce à la Co-Rédemption dont vous faites partie. [LB-IV, 157]
Le 1er janvier 2009, dans une lettre aux Fils et Filles de Marie, religieux et laïcs, Mère Paul-Marie poursuit sur les mêmes thématiques:
De plus en plus, Dieu nous découvre ses éternels desseins; de plus en plus, il nous introduit dans la vie nouvelle et ses mystères. C’est ainsi que s’ouvre l’année 2009, Année de la Lumière et de l’Offensive qui se prolonge, doublée de l’Année de l’Arc-en-ciel rappelant l’Alliance contractée entre Ciel et terre, par Dieu le Père, pour faire de celle-ci la Terre du Coeur du Coeur du Père. Quelle grâce, quelle bénédiction données par
DIEU-LUMIÈRE — DIEU-AMOUR! [LB-IV, 165]
Du côté de l’Église catholique, le Pape Benoît XVI a consacré
à l’Apôtre Paul une année jubilaire spéciale du 28 juin 2008 au 29 juin 2009, à l’occasion du bimillénaire de sa naissance, que les historiens situent entre 7 et 10 après Jésus-Christ.[2]
Cette «Année de saint Paul» coïncidait donc avec l’«Année de la Lumière» (2008) et l’«Année de l’Arc-en-ciel» (2009) que nous avons vécu au sein de l’Oeuvre de la Dame. C’est dans ce contexte hautement significatif que la famille des Pauliens et Pauliennes a été fondée, le 30 mai 2009.[3]
Les membres de la Communauté de la Dame de tous les Peuples ont continué de prier officiellement pour le Pape Benoît XVI, dans le canon de la messe, jusqu’à ce jour du 30 mai 2009, à la veille de la canonisation de Mère Paul-Marie. Un beau geste «paulien» à l’égard de celui qui les avait excommuniés le 11 juillet 2007.
À 10 ans de distance de l’«Année de saint Paul», qui recoupait l’«Année de la Lumière» et l’«Année de l’Arc-en-ciel», poursuivons nos réflexions en compagnie de l’«Apôtre des Païens», qui fut l’apôtre de l’AMOUR et de la LUMIÈRE.
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Dans l’article «Le Paul, c’est toi!», j’ai abordé la question du concile de Jérusalem (Ac 15) (cf. la section «L’ouverture sur le monde païen»). Durant ce «premier Concile, celui des Apôtres», Paul et Barnabé plaidèrent «en faveur des Nations»,[4] afin de simplifier ou de faciliter leur intégration ou initiation chrétienne.
Suite à ce concile, Paul proposa à Barnabé de faire une nouvelle tournée apostolique, afin de tâter le pouls des fidèles et de leur transmettre «les décrets portés par les apôtres et les anciens de Jérusalem» (Ac 16, 4). Barnabé voulait emmener de nouveau Jean-Marc, mais Paul «n’était pas d’avis d’emmener celui qui les avait abandonnés en Pamphylie» (Ac 15, 38).
39On s’échauffa, et l’on finit par se séparer. Barnabé prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre. 40De son côté, Paul fit choix de Silas et partit, après avoir été confié par les frères à la grâce de Dieu. [Ac 15, 39-40]
Voici les étapes du deuxième voyage missionnaire de saint Paul, en suivant la liste des toponymes que l’on trouve dans les Actes des Apôtres.
- Antioche (capitale de Syrie)
- province de Syrie
- province de Cilicie (dont la capitale est Tarse)
- Derbé (Lycaonie)
- Lystres (Lycaonie) [adjonction de Timothée]
- province de Phrygie (où se trouvent la ville de Colosses)
- province de Galatie
- province de Mysie
- Troas ou Alexandrie de Troade (Mysie) [adjonction de Luc]
- île de Samothrace (à proximité des côtes de la Thrace)
- Néapolis (Macédoine)
- Philippes (Macédoine) [fondation de l’Église de Philippes]
- Amphipolis (Macédoine)
- Apollonie (Macédoine)
- Thessalonique (Macédoine) [fondation de l’Église de Thessalonique]
- Bérée (Macédoine)
- Athènes (Achaïe) [2e discours de Paul: aux païens (Ac 17, 22-31)]
- Corinthe (Achaïe) [fondation de l’Église de Corinthe]
- Cenchrées, port de la ville de Corinthe (Achaïe)
- Éphèse (Ionie)
- Césarée (Judée)
- Antioche (capitale de Syrie)
[La Phrygie, la Mysie (qui inclut la Troade), l’Ionie, la Carie, la Lydie, sont toutes des régions historiques qui formaient la province romaine d’Asie, dite également Asie proconsulaire. C’est là, en ces contrées, que l’on trouve les «sept Églises d’Asie» de l’Apocalypse (Ap 1, 4.11.20): Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. La Macédoine et l’Achaïe font partie de la Grèce actuelle, en Europe. La Thrace appartient également à l’Europe: elle touche à la Bulgarie, la Grèce et la Turquie (la portion européenne de celle-ci).]
Sources des cartes: christus.fr et conformingtojesus.com
Durant ce deuxième voyage, le trait marquant sera de pénétrer en Macédoine et en Achaïe, qui font partie de la Grèce actuelle, c’est-à-dire en Europe. L’Esprit empêcha Paul d’aller en Asie (c’est-à-dire la portion occidentale de l’Anatolie) et en Bithynie (Ac 16, 6-7). Une nuit, à Troas, Paul eut la vision d’un Macédonien qui le suppliait de venir dans son pays.
Aussitôt après cette vision, nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, persuadés que Dieu nous appelait à y porter la Bonne Nouvelle. [Ac 16, 10; nous soulignons]
À partir de ce moment, la narration des Actes des Apôtres se poursuit à la première personne du pluriel («nous»). L’hypothèse la plus courante veut que Luc, l’auteur des Actes, s’est joint à Paul lors de l’étape de Troas. Cette ville, aussi appelée Alexandrie de Troade, se situe non loin de l’emplacement de l’antique Troie du temps de Priam (cf. l’article «Le souci de toutes les Églises!»).
Dans la ville de Philippes, les missionnaires rencontrèrent une femme nommée Lydie (Ac 16, 14.40), négociante en pourpre originaire de la ville de Thyatire, qui fut baptisée avec les siens. Après avoir chassé un esprit divinateur chez une autre femme dont les oracles rapportaient gains et profits à ses maîtres, Paul et Silas ont été battus de verges et mis en prison.[5] Durant la nuit, les deux hommes priaient et chantaient, les autres prisonniers les écoutaient. Tout à coup, un violent tremblement de terre secoua les fondements de la prison, apportant une délivrance merveilleuse: «À l’instant, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers se détachèrent.» (Ac 16, 26) Personne ne s’évada. Le geôlier lui-même se convertit et se fit baptisé avec les gens de sa maison. Finalement, les magistrats de la ville de Philippes pressèrent Paul et Silas de s’en aller.
Dans la ville de Thessalonique, les Juifs, «pris de jalousie» (Ac 17, 5) suscitèrent des difficultés aux évangélisateurs du Christ. Les Juifs de Bérée avaient «l’âme plus noble» (Ac 17, 11) et l’esprit plus ouvert que ceux de Thessalonique. Ces derniers vinrent également semer le tumulte à Bérée. Paul partit pour Athènes par la mer, alors que Silas et Timothée devaient le rejoindre dès que possible. Il semble que Paul ait demandé à Timothée de retourner à Thessalonique, selon ce passage de la Première Lettre aux Thessaloniciens:
1Aussi, n’y tenant plus, nous avons pris le parti de demeurer seuls à Athènes, 2et nous avons envoyé Timothée, notre frère et le collaborateur de Dieu dans l’Évangile du Christ, pour vous affermir et réconforter dans votre foi. [1 Th 3, 1-2]
Dans la ville d’Athènes, Paul prêchaient à qui voulait bien l’entendre. Des Athéniens curieux disaient: «Que peut bien vouloir dire ce perroquet?» (Ac 17, 18) Finalement, Paul prononça son fameux discours devant l’Aréopage d’Athènes, «le seul exemple conservé de la prédication de Paul aux païens», dit la Bible de Jérusalem, sans compter l’esquisse de Ac 14, 15-17 (à Lystres, lors du premier voyage missionnaire).
Paul dut apparaître aux Athéniens comme un phénomène absolument sensationnel, puisqu’ils l’ont tenu pour un de ces prêtres divins, annonciateurs de divinités étrangères. Il n’aura pas caché qu’il annonçait une religion nouvelle. Ils avaient pu saisir au vol quelques idées de la prédication de l’Apôtre: Jésus et Anastasis (résurrection), et déjà ils se faisaient une idée de la nouvelle religion: Paul annonce l’existence d’un couple divin, le dieu masculin s’appelle Jésus et la divinité féminine porte le nom d’Anastasis.[6]
Cependant, la majorité des Athéniens décrochèrent du discours, lorsqu’ils réalisèrent que Paul leur parlait bel et bien de résurrection des morts, et non pas d’une déesse nommée Anastasis. Quelques personnes embrassèrent la foi, parmi lesquelles Denys l’Aréopagite[7] et une femme nommée Damaris (Ac 17, 34).
Dans Les Cahiers de 1944 (11 janvier 1944), Maria Valtorta eut la surprise de recevoir une dictée de saint Paul lui-même, la seule fois par ailleurs. Ce dernier traite de la réincarnation, à laquelle il oppose le concept de résurrection. Par la suite, la voyante dira:
Ainsi, saint Paul est également venu. Bonté divine! Quel ouragan! Je ne suis pas surprise que, par la véhémence de ses paroles, il ait confondu les Athéniens eux-mêmes, pourtant habitués à leurs orateurs! Si Jean est un soupir de vent parfumé du ciel, Paul est un cyclone chargé de tous les éléments capables de faire plier les génies les plus arrogants. [p. 50][8]

Par la suite, Paul se rendit à Corinthe, où il rencontra le couple Priscilla et Aquila (Ac 18, 2-3). Silas et Timothée arrivèrent enfin de Macédoine (Ac 18, 5). Les Actes des Apôtres précisent que Paul séjourna à Corinthe «un an et six mois» (Ac 18, 11), et «encore un certain temps» (Ac 18, 18). Le récit montre encore l’opposition des Juifs à l’égard de Paul, qui est amené à comparaître devant Gallion, proconsul de l’Achaïe.[9] Paul avait dit à ses compatriotes et coreligionnaires:
«Que votre sang retombe sur votre tête! Pour moi, je suis pur, et désormais c’est aux païens que j’irai.» [Ac 18, 6]
Deux chefs de synagogue sont mentionnés dans ce contexte: Crispus (Ac 18, 8), qui se convertit au Seigneur avec tous les siens; et Sosthène (Ac 18, 17), qui remplaça probablement Crispus. Après que Gallion ait rejeté les accusations des Juifs contre Paul, ces derniers se mirent à malmener Sosthène, leur chef de synagogue, qu’ils ont peut-être trouvé quelque peu favorable à Paul. Plus tard, Sosthène se convertira également au Christ, et nous retrouverons les deux anciens chefs de synagogue dans la Première Lettre aux Corinthiens: la lettre est adressée de la part de Paul et de Sosthène, «le frère» (1 Co 1, 1), et l’on y apprend que Paul, à Corinthe, a baptisé personnellement Crispus et Caïus, de même que la famille de Stéphanas (1 Co 1, 14-16).
Selon plusieurs historiens de Paul, c’est lors de ce séjour à Corinthe que les deux Lettres aux Thessaloniciens auraient été rédigées. Ces deux lettres figurent parmi les premiers textes du Nouveau Testament à avoir été écrits. Toutes deux commencent ainsi: «Paul, Silvain et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens…» (1 Th 1, 1; 2 Th 1, 1). Silvain (nom latinisé de Silas) et Timothée ont dû faire le travail d’écriture sous la dictée de Paul (2 Th 3, 17).[10] Celui-ci rappelle à ses interlocuteurs de Thessalonique les humiliations subies lors de l’emprisonnement de Philippes (1 Th 2, 2).
Paul resta encore un certain temps à Corinthe, puis il prit congé des frères et s’embarqua pour la Syrie. Priscilla et Aquilas l’accompagnaient. Il s’était fait tondre la tête à Cenchrées, à cause d’un voeu qu’il avait fait. [Ac 18, 18]
Priscilla et Aquila ont suivi Paul jusqu’à Éphèse, où ils rencontrèrent Apollos, qui deviendra lui-même un ardent propagateur de l’Évangile (Ac 18, 24-28). Paul se sépara de ses compagnons et rentra à Antioche de Syrie, en passant par Césarée.
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Saint Paul aux disciples de l’Église de Thessalonique:
19N’éteignez pas l’Esprit, 20ne dépréciez pas les dons de prophétie; 21mais vérifiez tout: ce qui est bon, retenez-le; 22gardez-vous de toute espèce de mal. [1 Th 5, 19-22]
Saint Paul aux disciples de l’Église de Philippes:
Enfin, frères, tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, faites-en l’objet de vos pensées. [Ph 4, 8]
Saint Paul aux disciples de l’Église de Corinthe:
21Ainsi donc, que nul ne se glorifie dans les hommes; car tout est à vous, 22soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir. Tout est à vous; 23mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. [1 Co 3, 21-23]
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Concluons cet article avec quelques passages de l’encyclique Redemptoris missio du Pape saint Jean-Paul II, sur la valeur permanente du précepte missionnaire (7 décembre 1990), où l’exemple de saint Paul est cité. Quelques passages de la Dame de tous les Peuples apporteront la touche finale qui convient.
Extraits de la lettre encyclique Redemptoris missio
Paul et Barnabé sont poussés par l’Esprit vers les païens (Ac 13, 46-48), ce qui ne se produit pas sans tensions et sans difficultés. Comment les païens convertis doivent-ils vivre leur foi en Jésus? Sont-ils tenus par la tradition du judaïsme et par la loi de la circoncision? Au premier Concile, qui réunit à Jérusalem autour des Apôtres les membres de diverses Églises, une décision est prise, reconnue comme inspirée par l’Esprit: il n’est pas nécessaire qu’un païen se soumette à la loi juive pour devenir chrétien (Ac 15, 5-11.28). À partir de ce moment, l’Église ouvre ses portes et devient la maison dans laquelle tous peuvent entrer et se sentir à leur aise, en conservant leur culture et leurs traditions, pourvu qu’elles ne soient pas en opposition avec l’Évangile. [n. 24]
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Les discours de Lystres et d’Athènes (Ac 14, 15-17; 17, 22-31) sont reconnus comme des modèles pour l’évangélisation des païens: Paul y entre en «dialogue» avec les valeurs culturelles et religieuses des différents peuples. Aux habitants de la Lycaonie, qui pratiquaient une religion cosmique, il rappelle des expériences religieuses en rapport avec le cosmos; avec les Grecs, il discute de philosophie et cite leurs poètes (Ac 17, 18.26-28). Le Dieu qu’il veut leur révéler est déjà présent dans leur vie: c’est lui, en effet, qui les a créés et qui dirige mystérieusement les peuples et l’histoire; cependant, pour reconnaître le vrai Dieu, il faut qu’ils renoncent aux faux dieux qu’ils ont eux-mêmes fabriqués et qu’ils s’ouvrent à celui que Dieu a envoyé pour remédier à leur ignorance et pour satisfaire l’attente de leur coeur. Ce sont là des discours qui présentent des exemples d’inculturation de l’Évangile. [n. 25]
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Paul, après avoir prêché dans de nombreux endroits, parvient à Athènes et se rend à l’Aréopage où il annonce l’Évangile en utilisant un langage adapté et compréhensible dans ce milieu (Ac 17 22-31). L’Aréopage représentait alors le centre de la culture des Athéniens instruits et il peut aujourd’hui être pris comme symbole des nouveaux milieux où l’on doit proclamer l’Évangile.
Le premier aréopage des temps modernes est le monde de la communication, qui donne une unité à l’humanité en faisant d’elle, comme on dit, «un grand village». Les médias ont pris une telle importance qu’ils sont, pour beaucoup de gens, le moyen principal d’information et de formation; ils guident et inspirent les comportements individuels, familiaux et sociaux. Ce sont surtout les nouvelles générations qui grandissent dans un monde conditionné par les médias. On a peut-être un peu négligé cet aréopage. On privilégie généralement d’autres moyens d’annonce évangélique et de formation, tandis que les médias sont laissés à l’initiative des particuliers ou de petits groupes et n’entrent dans la programmation pastorale que de manière secondaire. L’engagement dans les médias, toutefois, n’a pas pour seul but de démultiplier l’annonce. Il s’agit d’une réalité plus profonde car l’évangélisation même de la culture moderne dépend en grande partie de leur influence. Il ne suffit donc pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l’enseignement de l’Église, mais il faut intégrer le message dans cette «nouvelle culture» créée par les moyens de communication modernes. C’est un problème complexe car, sans même parler de son contenu, cette culture vient précisément de ce qu’il existe de nouveaux modes de communiquer avec de nouveaux langages, de nouvelles techniques, de nouveaux comportements. [n. 37][11]
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Pour sa part, la Dame de tous les Peuples, dans ses messages, nous demandent de faire usage des «moyens modernes» dans notre oeuvre d’apostolat et d’évangélisation, ce que n’aurait certainement pas manqué de faire l’apôtre saint Paul. C’est ce que je m’efforce de faire, à mon humble mesure, à travers ce blog personnel que j’ai nommé «Le Secret de Marie».
«Tu vois cette croix; c’est vers elle, de nouveau, qu’il faut conduire les hommes. Je le demande instamment: que les hommes, dans ce monde moderne, avec sa technique moderne, n’oublient pas cette simple croix.»
/…/
«Je viens de parler du monde moderne. Pourquoi Rome ne recourt-elle pas davantage à des moyens modernes? Pourquoi ne travaillent-ils pas d’une manière moderne? Qu’ils se saisissent donc de ces moyens pour gagner l’esprit du monde. D’autres s’occuperont des corps. L’Église, elle, doit travailler dans l’Esprit. Et voilà, justement, parce que l’humanité est en pleine recherche, voilà qu’une grande chance est offerte à l’Église.» [21e vision, 14 février 1950]
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«[S’adressant au Pape:] Tu es dans la bonne voie. Je t’aiderai. Use davantage encore de moyens modernes. Persévère. L’occasion est venue pour Rome. Saisis-la. Tu auras à traverser des tempêtes. Tu seras secouru.» [25e vision, 10 décembre 1950]
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«Dis à ton directeur: En ces temps modernes, en ce monde moderne qui sait si promptement agir pour des entreprises matérielles, il faut de même, par des moyens modernes, travailler, et très vite, à l’oeuvre spirituelle.» [29e vision, 28 mars 1951]
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«Et toi, enfant, tu sais, car je te l’ai expliqué, ce que mon message signifiera pour le monde. Fais donc en sorte, aidée de ton directeur et des autres, que ce message parvienne au monde. Tel est pour lors mon désir, car il faut que je sois reconnue comme Dame de tous les Peuples. Agis promptement et use de moyens modernes.» [33e vision, 31 mai 1951]
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«Maintenant, je m’adresse à l’Église de Rome et je dis au Pape: Veille à ce que tes subordonnés sachent, en ce monde, en ce monde corrompu, apporter l’amour du Fils, Jésus-Christ. L’Église de Rome devra s’attacher à ce commandement pour le conduire à son total accomplissement.»
«J’ajoute: soyez larges. Cherchez à prendre pied dans ce monde moderne, et faites-le en union avec Jésus Crucifié.» [37e vision, 15 novembre 1951]
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Dans ses commentaires sur les messages de la Dame, Raoul Auclair aborde la thématique de «l’Église et le monde»:
Le monde est-il mauvais parce qu’il est moderne?
— Non pas! Le génie de l’homme le met en possession de forces et de moyens considérables. Dieu a fait l’homme roi et maître de la terre. Il lui en a livré tous les trésors (Gn 1, 26). Et ces trésors sont bons. Mais l’homme devenant mauvais, il va en user mauvaisement.
Or, dans le cas particulier de l’unité de la terre qui doit se faire en vue de l’unité du ROYAUME, tout ce que nous permet la science, triomphant des contraintes du temps et de l’espace, est bon et nécessaire: à l’homme d’en rendre l’usage salutaire. [La Dame de tous les Peuples, Ouverture à l’intelligence des messages, p. 88]
Notes
[1]Le Livre blanc III, Amour céleste, p. 111 (LB-III, 111). Dans une lettre datée du 11 février 2008 et adressée aux Chevaliers de Marie, membres de la Communauté de la Dame de tous les Peuples, Mère Paul-Marie écrit:
Selon l’indication du Seigneur, nous entrons dans L’Année de la Lumière.
Depuis un mois, Dieu le Père est DEBOUT et c’est l’Heure de l’Offensive. Notre offensive consiste à FAIRE LE BIEN pour DÉTRUIRE LE MAL, NON en frappant les autres, NON en les critiquant. [LB-III, 151]
Dans ce contexte, Marie-Paule voit que «Dieu le Père est debout» (chapitre 16 du Livre blanc III, LB-III, 141-145), une «posture divine» qui lui rappelle l’époque de la fondation de l’Armée de Marie (1971, fin du volume VII et début du volume VIII de Vie d’Amour), symbolisant «l’heure de l’action, de la lutte, de la victoire» (VA VII, 452; souligné dans le texte). L’action divine, lors de l’Année de la Lumière (2008), commençait déjà en faveur de l’abbé Marcel Larouche, afin de «prouver son innocence» et de «rétablir sa réputation» en lien avec son adhésion de foi envers la Dame. L’action divine consiste à «faire la lumière» et à «faire éclater la vérité», sans même attaquer les adversaires. Les expressions entre guillemets proviennent du Livre blanc III (LB-III, 145). Évidemment, pour être en mesure de «faire la lumière», il faut de l’amour et de la charité:
Celui qui aime son frère demeure dans la lumière.
[1 Jn 2, 10]
Toujours dans ce même contexte de l’«Année de la Lumière», Marie-Paule parle d’un «nettoyage dans la Communauté»:
J’«entends» soudain le Seigneur: «BIENTÔT JE VAIS FAIRE UN BON NETTOYAGE DANS LA COMMUNAUTÉ.» Je pense alors qu’il s’agit de la Communauté des Fils et Filles de Marie. Tout semble coïncider avec l’Année de la Lumière et de l’Offensive. Mais j’«apprends» qu’il s’agira de «la Communauté de la Dame de tous les Peuples, religieux et laïcs» qui comprend aussi la Communauté des Fils et Filles de Marie. [LB-III, 111; cf. 1 P 4, 17]
Nous sommes à 10 ans de distance de ce «BIENTÔT» divin. Nous savons que c’est sur l’AMOUR que, au soir de notre vie, nous serons jugés. Récemment, mon confrère le Père Jonathan Larochelle l’a rappelé à la fin de son bel article intitulé «La Sincérité dans la Confession» (Le Royaume, n. 252, mai-juin 2018, p. 18) [LR-252]. Le «nettoyage», étant lui-même une forme de «jugement», ne pourra s’opérer que sur la base de l’AMOUR et dans un esprit d’AMOUR. Cf. VA App. I, 278. «Nettoyer» (toujours dans l’AMOUR) peut donc vouloir dire «faire la lumière, afin que brille la vérité» (Le Royaume, n. 109, janvier-février 1996, p. 14, 1ère colonne; souligné dans le texte) [LR-109]. À chacun de cultiver cet AMOUR, afin d’échapper au jugement (lorsque se révèleront les pensées intimes d’un grand nombre), comme le dit l’apôtre saint Jacques (dit «le Mineur», le fils d’Alphée, le cousin du Seigneur):
Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde; mais la miséricorde se rit du jugement. [Jc 2, 13]
[2]Benoît XVI, homélie lors de la célébration des premières Vêpres de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, 28 juin 2007. Cf. Sylvie Payeur-Raynauld, «L’Année saint Paul» (Le Royaume, n. 192, juillet-août 2008, p. 4) [LR-192].
[3]Le président-fondateur est Paul Schulte, Apôtre de la Dame, des Pays-Bas:
Comme il est l’instigateur et premier membre de ce groupe, tous seront connus sous le nom: les Pauliens ou Pauliennes. Ils seront sous la protection de saint Paul de Tarse. [Le Royaume, n. 197, mai-juin 2009, p. 6] [LR-197]
Le 7 novembre 2002, Marie-Paule expérimenta une grâce surprenante, annonciatrice de la famille des Pauliens et Pauliennes, alors qu’elle venait de recevoir une lettre de Paul Schulte:
/…/ Mère Paul-Marie se tourne vers la droite [vers l’Est, vers les Pays-Bas], sans savoir pourquoi, et elle sent son coeur s’ouvrir en deux, sous la force de l’Amour du Père dont il est rempli. Cet AMOUR et cette LUMIÈRE descendent en milliers de rayons de cristal, pénètrent son coeur et en rejaillissent comme des flots cristallins d’AMOUR et de LUMIÈRE qui vont sur Paul, c’est-à-dire qu’elle voit l’âme de Paul absorber ce TRÉSOR et diffuser ces rayons d’AMOUR et de LUMIÈRE à travers le monde entier. [Le Royaume, n. 197, mai-juin 2009, p. 6] [LR-197]
Être Paulien ou Paulienne, «c’est adhérer pleinement au mystère de la Dame», c’est devenir «des défenseurs de la Dame», «c’est donc signifier notre totale appartenance à la Dame», la Dame étant Marie-Paule (selon son nom personnel) ou Paul-Marie (selon son nom de mission), en qui Marie Immaculée s’est de nouveau rendue présente sur la terre, en cette Fin des Temps. Les expressions entre guillemets proviennent de l’article suivant: Soeur Chantal Buyse, «Que signifie être Paulien ou Paulienne?» (Le Royaume, n. 204, juillet-août 2010, p. 12) [LR-204]; cf. Le Royaume, n. 203, mai-juin 2010, p. 6 [LR-203]; n. 207, janvier-février 2011, p. 20 [LR-207]. Dans l’article de Soeur Chantal, nous apprenons que le Père Denis Laprise a été nommé, le 21 novembre 2009, «AUMÔNIER-FONDATEUR DES PAULIENS POUR L’EUROPE».
Selon Le Livre blanc V, Ouverture sur le Ciel, les Pauliens et Pauliennes doivent être «des semeurs de paix et d’amour» (LB-V, 27; LB-V, 38), sans juger personne:
L’Église de Jean doit s’ouvrir à tous, sans exclure personne, jamais, en aucun temps. Qui sommes-nous pour juger les autres? [LB-V, 83]
[4]Raoul Auclair, Eschatologie de notre Temps, p. 44; cf. Prophétie des Papes, p. 83.
[5]Le «nous» narratif cesse à ce moment-là (Ac 16, 17), Luc et Timothée ayant apparemment évité l’emprisonnement. Timothée, qui s’est adjoint au groupe à Lystres (Ac 16, 1-3), réapparaîtra lors de l’étape de Bérée (Ac 17, 14-15). La narration ne reprendra pas le «nous» dans le cadre de ce deuxième voyage (indice de l’absence de Luc aux côtés de Paul). Lors du troisième voyage, le «nous» reviendra quand Paul passera de nouveau dans la ville de Philippes (Ac 20, 5-6). On peut donc déduire que Paul ait demandé à Luc de rester derrière lui afin de soutenir l’Église de Philippes, jusqu’à son prochain passage. Cf. Joseph Holzner, Paul de Tarse, Paris, (traduction de l’allemand par Léon Johner) Alsatia, 1950, pp. 193, 211-212, 423.
[6]Joseph Holzner, Paul de Tarse, p. 241. Le mot grec pour «résurrection» (anastasis, ἀνάστασις) est pris par les Athéniens pour le nom d’une nouvelle déesse (Anastasis, Anastasie). Cet imbroglio comique est mentionné dans l’homélie 38 de saint Jean Chrysostome sur les Actes des Apôtres. Aujourd’hui, dans la foi nouvelle des Pauliens et Pauliennes, la Fille Co-Rédemptrice prend place au sein de la Divinité Totale (la Quinternité) et, sa mission étant accomplie en complément de celle de Jésus, elle rend possible concrètement la Résurrection des morts. J’ai rappelé déjà que celle-ci est la «clef» de Vie d’Amour: cf. article «“Vie d’Amour”, volume I: Jubilé de Diamant», section «La Résurrection, une clef essentielle».
[7]Saint Denys l’Aréopagite, converti par saint Paul, est considéré comme le premier évêque d’Athènes (fête liturgique le 3 octobre). À ne pas confondre avec un autre saint Denis, le premier évêque de Paris (fête liturgique le 9 octobre). La Basilique Saint-Denis, à Paris, est devenue la nécropole des rois de France (j’ai eu la chance de la visiter le 15 septembre 1998, il y a 20 ans cette année). Après que le roi Charles VII donna le signal de la retraite, lors du siège de Paris (3 au 9 septembre 1429), Jeanne d’Arc, qui avait été blessée d’un trait d’arbalète à la cuisse, dut se replier vers la Basilique Saint-Denis, où elle offrit son épée et ses armes. Cf. Marius Sepet, Jeanne d’Arc, Tours, Maison Alfred Mame et Fils, 1884 (texte révisé plusieurs fois par la suite), pp. 171-172.
[8]Dans la dictée du 7 janvier 1944, Jésus rejette l’idée de réincarnation ou de métempsycose, en tant que déplacement ou transmigration ou transvasement d’une âme dans un autre corps (humain, animal ou végétal), en des cycles qui se répètent jusqu’à la libération définitive.
[9]Ce dernier épisode avec Gallion a été commémoré lors du pèlerinage en l’honneur de saint Jean et de saint Paul, en Grèce et en Italie, du 27 septembre au 12 octobre 1989 (VA App. IV, 194). Le discours de Paul devant l’Aréopage d’Athènes a également été souligné (VA App. IV, 192). Gallion était le frère aîné de Sénèque, philosophe stoïcien et précepteur de Néron. Selon des hypothèses, Gallion aurait été condamné à se donner la mort, comme il en fut de son frère Sénèque, sur l’ordre de l’empereur Néron.
[10]Sosthène a pu également faire oeuvre de scribe ou de secrétaire pour le compte de Paul, dans la Première Lettre aux Corinthiens (1 Co 16, 21).
[11]À propos du monde des médias et de la communication, en tant que «premier aréopage des temps modernes», cf. les exhortations apostoliques post-synodales de Jean-Paul II sur l’Afrique et l’Asie: Ecclesia in Africa (14 septembre 1995), n. 71; Ecclesia in Asia (6 novembre 1999), n. 48; de même que la lettre apostolique Il rapido sviluppo (24 janvier 2005), aux responsables des communications, n. 3. Le Concile oecuménique Vatican II a consacré un de ses 16 documents aux moyens de communication sociale: le décret Inter mirifica, promulgué le 4 décembre 1963.
Merci David, pour ce merveilleux travail que Dieu et la Dame vous ont inspiré, c’est une très grande lumière, que Dieu et maman Marie vous bénissent pour toujours!
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