«…la lune ne donnera plus sa lumière…»

Après une interruption de 5 mois et 17 jours (170 jours), depuis l’article «Une orange à la baïonnette, un coeur vaillant» (4 juin 2019), je reprends le fil de mes recherches et réflexions sur le vaste sujet de la Prophétie des Papes de saint Malachie. Notre attention se concentrera cette fois sur la 109e devise:

DE MEDIETATE LUNAE
de la moitié de la lune»)

Il me fait plaisir d’offrir le présent article ce 21 novembre 2019, en la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple de Jérusalem. Le Pape saint Gélase Ier (492-496) est également inscrit au Martyrologe romain en ce jour.

De plus, nous commémorons aujourd’hui le 50e anniversaire des voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance prononcés par Marie-Paule le 21 novembre 1969, à la demande du Seigneur. Elle écrit dans le volume V de Vie d’Amour:

Cette consécration de ma vie, demandée par le Seigneur, au moment même où je prie pour le Pape, prière elle aussi demandée par le Seigneur, est certainement significative. Ainsi le Seigneur semble me lier étroitement à la Cause du Saint-Père. [VA V, 37-38]

Que la Lune mystique nous éclaire, non pas en la moitié mais en l’intégralité de son mystère: non seulement en sa face visible et connue (la Vierge Marie, la Mère), mais aussi en sa face cachée et maintenant dévoilée (Marie-Paule, la Fille). Qu’elle nous éclaire, nous réconforte et nous protège!

N.B.: L’étude qui suit de la 109e devise comporte parfois des considérations un peu plus techniques, qui pourront paraître subtiles et abstraites. Elles m’apparaissent néanmoins utiles, voire nécessaires, pour une appréhension plus complète du sujet. Un deuxième article suivra, connexe et complémentaire, portant le titre: «La joie de l’amour… sans la splendeur de la vérité?» Comme il va de soi, j’assume toujours, à titre personnel, l’entière responsabilité des idées ou opinions exprimées sur ce blogue.

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«[9.] /…/ Plusieurs abandonneront la foi et le nombre des prêtres et des religieux qui se sépareront de la vraie religion sera grand; parmi ces personnes il se trouvera même des Évêques. [12. ] /…/ Malheur aux Princes de l’Église qui ne seront occupés qu’à entasser richesses sur richesses, qu’à sauvegarder leur autorité et à dominer avec orgueil. [13.] /…/ Ce sera le temps des ténèbres; l’Église aura une crise affreuse. [27.] /…/ la lune ne reflétera qu’une faible lumière rougeâtre /…/ [28.] Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. [31.] L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. /…/»

la Vierge de La Salette à Mélanie Calvat
(extrait du secret, 19 septembre 1846)[1]

Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu: «quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant» un Évêque vêtu de Blanc, «nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père».

extrait du récit de la vision symbolique
faisant l’objet de la troisième partie du secret de Fatima;
cette vision fut reçue le 13 juillet 1917 par Lucie, François et Jacinthe
et relatée par écrit le 3 janvier 1944 par Soeur Lucie

«Beaucoup de cardinaux, d’évêques et de prêtres sont sur le chemin de la perdition, et entraînent beaucoup d’âmes avec eux.»

la Vierge de Garabandal à Maria «Conchita» Concepción González
(extrait du deuxième message, 18 juin 1965)

«L’action du diable s’infiltrera même dans l’Église, de sorte qu’on verra des cardinaux s’opposer à des cardinaux et des évêques se dresser contre d’autres évêques. /…/ L’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromis.»

la Vierge d’Akita à Soeur Agnès Katsuko Sasagawa
(extrait du troisième message, 13 octobre 1973)

«L’ÉGLISE EST VENDUE AU DIABLE.» [VA IX, 67]

Marie-Paule, Vie d’Amour, volume IX, p. 67
(indication céleste du 14 mars 1974)

«LA DAME DE TOUS LES PEUPLES CONDAMNE L’ÉGLISE.» [VA IX, 185]

Marie-Paule, Vie d’Amour, volume IX, p. 185
(indication céleste du 24 juillet 1974)

Rome est en mouvement, tel un volcan invisible prêt à tout engloutir. [VA XIV, 243]

Marie-Paule, Vie d’Amour, volume XIV, p. 243
(extrait du message de Filiola du 16 décembre 1975)

«NOUS SOMMES RENDUS À LA PÉRIODE NOIRE POUR L’ÉGLISE ET POUR LE MONDE.» [LB-I, 41]

Marie-Paule, Le Livre blanc I, Grâces eucharistiques, p. 41
(indication céleste du 15 juillet 2005)[2]

Le diable s’est installé dans l’Oeuvre pour tenter de tout détruire avant la fin de mai. [LB-V, 142]

Marie-Paule, Le Livre blanc V, Ouverture sur le Ciel, p. 142
(paroles écrites le 15 avril 2010)

«Nous avons éprouvé l’horreur de la guerre entre l’Église et l’Empire. Mais qu’était ce conflit en regard de celui que ne manquerait pas de susciter l’affrontement de deux pouvoirs au sein même de l’Église? Oui, seul le Diable peut vouloir une telle chose, car la mort de l’Église en serait le terme fatal. Un corps ne saurait avoir deux têtes, le pape et le Collège des Évêques. Et l’Église, sur la terre, Jésus-Christ l’a constituée en la forme d’un Corps mystique.»

Raoul Auclair, Sainte Catherine de Sienne,
Drame en trois Actes et un Prologue,
Québec, Éditions Stella, 1980, p. 18
(paroles mises en la bouche du Pape Clément VI, prologue)[3]

La Prophétie n’anticipe pas l’Histoire, elle l’éclaire. [A-III, p. 68]

Raoul Auclair, L’Apocalypse, volume III,
Québec, Éditions Stella, 1987, p. 68

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Un esprit d’amour et de service

Il [Albino Luciani / Jean-Paul Ier] avait accepté la papauté comme un acte d’obéissance à ce qu’il pensait être la volonté de Dieu s’exprimant à travers ses frères cardinaux. Lorsque le quatrième scrutin avait révélé qu’il était élu et que Jean Villot, le camerlengo, lui avait demandé s’il acceptait le résultat du vote, il avait stupéfié ses éminents collègues en déclarant: «Puisse Dieu vous pardonner ce que vous avez fait.» Un «souvenir d’école» expliquerait-il par la suite, lui était soudain «venu à l’esprit» — une référence à saint Bernard de Clairvaux, qui avait critiqué le Collège des cardinaux pour avoir choisi comme pape un moine cistercien réservé et timide, Eugène III, en 1145.[4]

Dans l’article «La Prophétie des Papes, Partie 1», nous avons rappelé l’amitié qui existait entre saint Bernard de Clairvaux et saint Malachie d’Armagh, l’auteur présumé de la Prophétie des Papes. Nous avons également cité la devise numéro 3 correspondant au Pape Eugène III: EX MAGNITUDINE MONTISDe la grandeur de la montagne»). L’Église, comme toute société authentique, est construite sur un principe hiérarchique, où le pouvoir et la grâce descendent de Dieu (Rm 13, 1). Aussi, peut-elle être comparée à une montagne ou à une «pyramide constituée du Pape, au sommet, suivi des Cardinaux, des Évêques, des Prêtres et des Laïcs» (VA VII, 344). Dieu confie à chaque être humain une part de dons hiérarchiques et charismatiques que l’on doit exercer dans un esprit d’humilité, de service et d’amour. Sans l’amour, ce chemin royal par excellence (1 Co 12, 31), tous les autres dons s’anéantissent. Tel était l’enseignement du Christ à ses apôtres, les premiers chefs de son Église:

Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous: au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. [Mc 10, 42-45; cf. Mt 20, 25-28; Lc 22, 25-27][5]

Le Pape lui-même, sommet visible de l’Église, doit se soumettre au Christ, qui en est le sommet invisible, puisque toute «l’Église se soumet au Christ» (Ep 5, 24). Et le Christ s’est fait le «Serviteur», le fils de la «Servante» (Sg 9, 5). Le titre papal «serviteur des serviteurs de Dieu» (servus servorum Dei) est un rappel de cette réalité. Aussi, la véritable «grandeur» de toute «montagne» que représente un pape résidera toujours dans son humilité à paître les brebis avec amour, au nom du Beau Pasteur (Jn 21, 15-17: «m’aimes-tu?», «pais mes agneaux», «pais mes brebis»).

Des bergers révoltés et des faux pasteurs chercheront à renverser ce principe hiérarchique de soumission à un Dieu d’Amour, dont la Loi d’Amour se résume dans les Dix Commandements. Ils chercheront à gravir les échelons hiérarchiques et à s’emparer du pouvoir. Ils auront l’esprit de la Révolution. Réussiront-ils à mettre l’un des leurs au sommet de l’Église, préparant ainsi la voie à l’Antéchrist, qui doit se manifester au terme du Jour de Yahvé?[6]

Avant d’aller plus loin, citons un passage de Raoul Auclair, tiré de son premier volume sur L’Apocalypse (abréviation: A-I), dans lequel le symbolisme de la lune est appliqué, d’une part à la Vierge Marie, et d’autre part à l’Église:

La Lune, en ce propos, et c’est le «Miroir de Justice» — l’un des noms de Marie — qui, la nuit de l’apostasie étant tombée sur le monde, brille déjà de l’éclat du «Soleil de Justice» (Ml 3, 20). Aussi bien, sera-t-Elle la seule, la «vêtue de soleil» (Ap 12, 1), à nous pouvoir guider spirituellement dans les ténèbres vomies par le Dragon!

Or, comment l’Église — la «Lune» — réfléchit-elle et répand-elle la Lumière qu’est venu nous apporter le «Soleil» de vérité, sinon par l’ensemble de ses ministres; cette pyramide spirituelle qui va du sommet, le Souverain Pontife, assuré dans l’Esprit Saint, et qui descend et s’étend de proche en proche jusqu’aux plus humbles des prêtres en contact avec le plan des fidèles. Ainsi, dans la nuit, qui est celle du monde, les prêtres sont donc bien comme des «étoiles», ces points de la lumière du Ciel dans la nuit de la terre. [A-I, pp. 137-138; cf. A-I, pp. 242-243][7]

L’«Évêque vêtu de Blanc» versus le «Saint-Père»

Dans le livre Le Secret de Marie, j’ai consacré le chapitre 9 (pp. 50-58) à la 109e devise DE MEDIETATE LUNAEde la moitié de la lune»). La devise est également citée aux pages 61-62, ainsi que dans l’annexe 1 (p. 96 de la deuxième édition). En revisitant le «troisième secret» de Fatima, j’ai proposé une interprétation originale ou différente de l’expression «Évêque vêtu de Blanc», comme désignant non pas le «Saint-Père» authentique, mais les «papes schismatiques» qui gouverneront l’Église catholique après saint Jean-Paul II le Grand, c’est-à-dire les papes (qu’il conviendrait d’appeler «antipapes») qui rejetteront formellement l’Église de Jean fondée et gouvernée par FLOS FLORUMla fleur des fleurs»), à savoir Marie-Paule ou Paul-Marie, la Dame de tous les Peuples, la Co-Rédemptrice. Nous pouvons voir en «Celle»-ci le «Saint-Père» authentique de la vision de Fatima (cf. l’article «Le Pape de Marie»).

Toujours dans Le Secret de Marie, j’ai rappelé l’action négative du Cardinal Joseph Ratzinger à l’endroit de l’Armée de Marie. Le 15 juillet 2005, moins de trois mois après son élection en tant que Benoît XVI, une indication céleste avertissait Marie-Paule que nous étions rendus «À LA PÉRIODE NOIRE POUR L’ÉGLISE ET POUR LE MONDE» (LB-I, 41). J’appuyais aussi mes propos sur les lumières prophétiques données à La Salette («Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist»; «l’Église sera éclipsée») et à Garabandal (Avertissement, Miracle, prophétie sur les derniers papes après Jean XXIII).

Par la déclaration d’excommunication des membres de l’Armée de Marie, datée du 11 juillet 2007, l’Église catholique sous Benoît XVI répudiait la promulgation, faite le 31 mai 2007 en l’Église de Jean, du cinquième et dernier dogme marial ayant pour objet le mystère de la Co-Rédemption, vécu et révélé en notre temps. La «vieille Église de Pierre», désormais pleinement schismatique,[8] cristallisait sa fermeture à «la révélation de la face cachée [Marie-Paule] de la Lune mystique».[9] Elle devenait donc l’Église «de la moitié de la lune», une Église qui accepte la Vierge Marie (la Mère) mais qui renie Marie-Paule (la Fille).[10] J’ai développé le symbolisme lunaire à la note 57 du livre Le Secret de Marie, tout en faisant observer la tétrade d’éclipses totales de lune qui eut lieu en 2014-2015 (période où est décédée Marie-Paule).

Le 27 septembre 2015, j’ai eu la chance d’observer la dernière éclipse totale de lune de la tétrade 2014-2015. J’ai pris quelques photos avec un simple iPhone 5. Les deux premières photos ont été prises à 22h40, les deux autres à 23h28, après l’éclipse. La portion totale de l’éclipse commença à 22h11 et se termina à 23h23, selon l’heure avancée de l’Est (HAE) ou Eastern Daylight Time (EDT). Les photos 2 et 4 ont été prises avec le zoom.

«L’Église sera éclipsée», avait dit la Vierge à La Salette. En n’acceptant pas la Révélation mariale en vue du troisième millénaire, l’Église catholique a fait «naufrage dans la foi» (1 Tm 1, 19) («Rome perdra la foi»).[11] Telle la lune, elle est entrée dans une phase d’éclipse totale, coupée des rayons du Soleil de la Divinité, ne reflétant qu’une «faible lumière rougeâtre» (une «lune de sang»). L’Apocalypse le prophétisait déjà: «la lune devint tout entière comme du sang» (Ap 6, 12).[12] L’Église de Pierre, maintenant schismatique pour avoir refuser la Co-Rédemptrice, est tombée dans l’erreur, elle s’éloigne de la vérité et elle s’allie avec l’esprit du monde.[13] Le dépôt lumineux de la foi est désormais conservé en son intégralité dans l’Église de Jean, dont le centre est à Lac-Etchemin, la nouvelle Rome, nouveau «port» de la barque ecclésiale: «Au Portugal [Portus in Gallia, port en Gaule, donc en Nouvelle-France] se conservera toujours le dogme de la foi, etc.», avait dit la Vierge dans le secret de Fatima (cf. Le Secret de Marie, deuxième édition, annexe 9, note 174).

La tradition prophétique utilise le symbolisme des astres pour décrire notre époque, où le soleil, la lune et les étoiles peuvent désigner respectivement la papauté, l’Église et les prêtres. Ces images reviennent sous la plume d’Isaïe (Is 13, 10; Is 24, 23), Ézéchiel (Ez 32, 7-8), Joël (Jl 2, 10; Jl 3, 4; Jl 4, 15) et Habacuc (Ha 3, 11). Retenons ce verset de Joël, qui est cité dans les Actes des Apôtres:

Le soleil se changera en ténèbres, la lune en sang, avant que ne vienne le jour de Yahvé, grand et redoutable! [Jl 3, 4, cité en Ac 2, 20]

Le Seigneur Jésus lui-même utilise ces images prophétiques dans son discours eschatologique (c’est-à-dire sur ce qui doit arriver à la Fin des Temps):

Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. [Mt 24, 29; cf. Mc 13, 24-25]

Enfin, il y a l’Apocalypse de saint Jean, ce livre actuel qui expose les différentes phases du Jour de Yahvé (1917-2033), ce temps de tribulation et de purification qui doit nous conduire, tel un grand exode, vers la Terre Promise du Royaume:

12/…/ Lorsqu’il [l’agneau] ouvrit le sixième sceau, alors il se fit un violent tremblement de terre, et le soleil devint noir comme une étoffe de crin, et la lune devint tout entière comme du sang, 13et les astres du ciel s’abattirent sur la terre comme les figues avortées que projette un figuier tordu par la tempête. [Ap 6, 12-13]

Ainsi, ce n’est pas seulement la lune qui est éclipsée, mais aussi le soleil. Si l’Église de Pierre (lune) est éclipsée ou enténébrée, c’est parce que la papauté elle-même (soleil), à la tête de cette Église, s’est coupée de la lumière en rejetant la Dame de tous les Peuples, la Femme du chapitre 12 de l’Apocalypse (Marie-Paule). En excluant ou en écartant la Femme ou la Dame, la papauté de l’Église de Pierre est devenue schismatique (donc éclipsée), entraînant dans le schisme (donc dans la ténèbre) toute l’Église qui lui est soumise.

De son côté, la Femme de l’Apocalypse est vêtue de soleil (elle concentre en elle la papauté authentique), la lune est sous ses pieds (l’Église de Jean lui est soumise) et douze étoiles couronnent sa tête (les Apôtres de la Dame, avec la minorité de prêtres, de religieux et de religieuses restés fidèles à leur vocation).[14]

En résumant, et en jouant sur le mot latin «medietas» (signifiant «milieu», «moitié», «moyenne»), nous pourrions dire que la devise DE MEDIETATE LUNAEde la moitié de la lune») désigne les papes schismatiques (antipapes) de l’Église catholique romaine qui rejettent la Dame de tous les Peuples (FLOS FLORUM) et le cinquième dogme marial (incluant la doctrine de la MÉDIATION universelle de Marie). L’Église de Pierre étant désormais schismatique, elle est comme coupée en deux (en fait séparée de l’Église de Jean), telle une DEMI-lune, une MOITIÉ de lune, après avoir écarté le mystère de la Fille (Marie-Paule Co-Rédemptrice, MÉDIATRICE et avocate) qui nous révèle pleinement le mystère de la Lune mystique. Ses dirigeants, en qui l’on peut voir désormais des antipapes, posséderont «l’art de l’ambivalence» ou de l’ambigüité (l’adjectif «medius», en latin, pouvant également signifier «ambigu», «équivoque», de même que «MÉDIOCRE»), devenant «tiède, ni chaud ni froid» (Ap 3, 16), selon la description de l’Église de Laodicée. L’Église de Pierre, schismatisée jusqu’en sa papauté, assume désormais les traits de l’Église de Laodicée, devenant une Église en quelque sorte «protestantisée», travestie en un «moralisme» sans base surnaturelle et investie de la séduction d’un «sentimentalisme» pseudo-mystique.

Un temps de confusion que le nôtre, écrit Raoul Auclair, ainsi qu’un temps de «crise suprême» (A-III, p. 321), tout en étant «le plus prodigieux des temps» (A-II, p. 250):

Or, le Jour de Yahvé, ce ne sont point là de nouveaux temps; mais un temps de transition, mais UN TEMPS HORS DU TEMPS, destiné à combler l’espace qui s’étend entre une Fin [celle du Sixième Jour] et un futur Commencement [celui du Septième Jour]. Cependant, pour hors du temps que soit ce temps, il n’en est pas moins soumis à une grande rigueur et à de strictes mesures. C’est en outre un temps d’une densité extrême, car il est celui des récapitulations. Enfin, et avant que d’aborder ce qu’en révèle expressément la Bible, disons encore que c’est un temps de CONFUSION. [Histoire et Prophétie, p. 82]

Lumières prophétiques de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

Le sort de l’Église à la Fin des Temps a été entrevue mystiquement par la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, ce qui est amplement exemplifié par Raoul Auclair dans son livre Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps. Certaines sections de ce livre, dans leur intitulé, évoquent le travail de sape à l’intérieur de l’Église:

La démolition de l’Église [pp. 66-72]
L’obscurcissement de l’Église [pp. 72-83]
L’Église des apostats [pp. 83-91]
La Fausse-Église [pp. 91-105]
L’anarchie dans l’Église [pp. 130-134]

et ce, jusqu’à

La scission de l’Église [pp. 145-147]

Raoul explique que ce travail de sape consiste à «vider de sa transcendance» et «amputer de son mystère» (p. 81; cf. pp. 64, 107, 116-118, 140, 155) l’Église catholique et la religion, la Révélation et la théologie catholique.

Coupé de «ses sources divines et surnaturelles» (p. 197) et vidé de «ses sacrements, dont l’essentiel, l’Eucharistie» (p. 198), le christianisme se voit réduit à une «simple morale» (p. 173). Or, sans base surnaturelle, «les digues fragiles de la loi et de la morale naturelles» (p. 65) auront tôt fait de céder, comme ce fut le cas chez les peuples protestants. Tout deviendra permis (ou presque).

Mais il est une autre manière subtile et combien plus pernicieuse d’amoindrir l’Église [catholique]: c’est de la séduire en infusant en son sein l’esprit de la Réforme. N’est-ce pas justement ce que nous voyons depuis quelques années? N’est-ce pas le naturalisme, l’humanisme, le moralisme protestant qui se sont substitués à la pure et surnaturelle doctrine de la foi catholique? [p. 163][15]

À travers les visions prophétiques de la stigmatisée de Dülmen, Raoul expose la supercherie d’une «fausse Église» (pp. 104-107, 195, 199), à l’encontre de la «véritable Église» (pp. 102, 109, 152, 199-200, 246), l’«Église authentique» (pp. 87, 99). Il parle d’une «église souterraine» (p. 95), une «église dans l’Église» (p. 95), une «église des ténèbres» (pp. 96, 152, 199-200); une «église noire» (pp. 99-102, 199-200, 204), une «ténébreuse église» (pp. 152, 159, 200, 220) ou «église ténébreuse» (pp. 102, 201); une «étrange église» (pp. 88, 90, 95, 112), une «mauvaise église» (pp. 109, 219), une «église d’iniquité» (p. 246), une «église naturaliste» (pp. 83, 92), une «église de fabrique humaine» (p. 91), une «église désacralisée» (pp. 87, 105) et «profanée» (p. 105), «vidée de ses sacrements» (p. 198), une «église sans mystère» (pp. 72, 107, 110); «en un mot l’anti-Église» (p. 105) ou la «contre-église» (pp. 201, 209). Cette église enfumée et enténébrée, qui «deviendra le siège de l’Antéchrist» (La Salette), correspondrait donc à l’Église de «Laodicée», en opposition à l’Église de Jean, l’Église de «Philadelphie» (p. 103).[16]

Et cette église-là [l’église noire], sans doute, hélas! se redressera-t-elle, plus terrible, plus abominable, plus satanique que jamais. Ce sera, durant la sombre période de Laodicée, aux jours de l’Antéchrist. [pp. 102-103][17]

Il se pourrait aussi que dans ce pressentiment d’une église des ténèbres, laquelle aurait supplanté la véritable Église, ou bien même se serait implantée en son lieu, un pape — ou plutôt, en la conjoncture, un antipape — ait été installé. [p. 152]

Plus loin, Raoul évoque encore cette possibilité de «la venue d’un antipape, élu selon la convenance des novateurs» (p. 219), «l’installation d’un antipape sur le trône de Pierre», tel un «usurpateur» (p. 246). N’est-ce pas ce que l’on vit dans le contexte de l’Église de Pierre maintenant schismatique, laquelle est devenue «la nouvelle église hétérodoxe de Rome» (p. 91), selon les mots de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich. Mais «Satan ne pourra rien contre l’authentique Vicaire du Christ, continuateur de saint Pierre» (p. 96), «en qui se concentre toute l’Église» (p. 114) et qui, après le dernier PASTOR ET NAUTA (Jean-Paul II, qui a l’«esprit de Jean»), se trouve être FLOS FLORUM (Marie-Paule, qui a l’«esprit de Marie»). En vérité, Marie a préservé l’Église «demeurée fidèle au Pape» (p. 96; cf. pp. 98-99, 246), la prenant sous son manteau. La Dame de tous les Peuples, la Fleurs des Fleurs, en qui nous avons également reconnu le Pape de Marie, le Pape des Papes, le plus grand Pape de tous les temps, est donc un Pape mystique et mystérieux, investi de la Divinité, que l’on pourrait dire en quelque sorte «caché» ou «invisible» (p. 246). C’est par elle (Marie-Paule) que l’Église de Pierre a été préservée et renouvelée, ou encore «transmutée», en l’Église de Jean. C’est donc aussi par elle que l’Église a été «matériellement transportée dans un autre lieu que Rome», à Lac-Etchemin (ville considérée comme la nouvelle Rome), et «transférée à de nouveaux responsables» (p. 151). Anne-Catherine Emmerich parle d’une «translation de l’Église» (p. 152), qui fait l’objet d’une section du livre de Raoul (pp. 149-156). Le vieille et schismatique Église de Pierre (celle qui est au Vatican, à Rome, en Italie) est désormais «ce qui paraît être l’Église et en revendique le titre», étant tombée «entre les mains de l’Ennemi» (p. 151).

Que la Femme soit écartée — et par nous seuls, qui avons ce pouvoir dans l’Église! — et l’Usurpateur, déjà tout puissant dans le monde, s’installe dans l’Église! Et le Mystère d’Iniquité se consomme dans l’Abomination de la désolation. [p. 201; souligné dans le texte]

[L’expression scripturaire «abomination de la désolation» (1 M 1, 54; 1 M 6, 7) désigne la profanation suprême par laquelle le roi impie Antiochus Épiphane fit ériger un autel dédié à Zeus (2 M 6, 2) par-dessus l’autel des holocaustes, dans le Temple de Jérusalem.[18] L’expression est reprise par le prophète Daniel (Dn 8, 13; Dn 9, 27; Dn 11, 31; Dn 12, 11) et par Jésus lui-même (Mt 24, 15; Mc 13, 14) dans son discours eschatologique. Elle désigne le Mystère d’Iniquité parvenu à son affreuse perfection, c’est-à-dire son installation dans le sanctuaire (soit le Temple, soit l’Église).[19] Dans son homélie du 29 juin 1972, le Pape Paul VI pressentait cette ultime profanation lorsqu’il confiait que, «par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le Temple de Dieu».[20] En VA XV, 371, Marie-Paule parle de «l’abomination dans les Lieux Saints [l’Église]».]

Le «katechon»

Il convient de rappeler ici ce que saint Paul expliquait aux Thessaloniciens, à propos de ce qui doit précéder le Jour du Seigneur (le Royaume terrestre de 1000 ans):

3Que personne ne vous abuse d’aucune manière. Auparavant doit venir l’apostasie et se révéler l’Homme impie, l’Être perdu, 4l’Adversaire [l’Antéchrist], celui qui s’élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu [cf. Ez 28, 2; Dn 11, 36]. 5Vous vous rappelez, n’est-ce pas, que quand j’étais encore près de vous je vous disais cela. 6Et vous savez ce qui le retient [τὸ κατέχον (neutre, impersonnel), le «katechon» ou «QUELQUE CHOSE qui fait obstacle»] maintenant, de façon qu’il ne se révèle qu’à son moment. 7Dès maintenant, oui, le mystère de l’impiété est à l’oeuvre. Mais que seulement celui qui le retient [ὁ κατέχων (masculin, personnel), le «katechon» ou «QUELQU’UN qui fait obstacle»] soit d’abord écarté. 8Alors l’Impie se révélera, et le Seigneur le fera disparaître par le souffle de sa bouche, l’anéantira par la manifestation de sa Venue. [2 Th 2, 3-8][21]

Dans son livre Histoire et Prophétie, Raoul Auclair fait un commentaire concernant cet énigmatique «katechon» (pp. 215-218). Ce mot grec renferme l’idée d’«obstacle», d’«empêchement». Il est mentionné deux fois dans le passage de saint Paul ci-dessus, d’abord au neutre (quelque chose), puis au masculin (quelqu’un). C’est ainsi qu’un double obstacle «empêche» l’Antéchrist de se manifester et de s’installer «dans le sanctuaire», jusqu’à ce que cet obstacle soit écarté. Pour Raoul, le premier «katechon» (au neutre) désigne une entité ou une collectivité (groupe); le second «katechon» (au masculin) désigne une personne en qui s’exprime cette entité ou cette collectivité. C’est ainsi que le «katechon»-groupe pourrait désigner l’Église, et le «katechon»-personne, le Pape. Le Pape (véritable) doit donc être écarté pour que l’Antéchrist puisse se manifester. Déjà à l’époque du Grand Schisme d’Occident, le conciliarisme chercha à affirmer la supériorité du concile oecuménique (rassemblement général d’évêques) sur le pape. Cette théorie fut définitivement rejetée lors du Concile Vatican I, par la constitution dogmatique Pastor aeternus (18 juillet 1870) sur l’infaillibilité pontificale. Des discussions similaires refirent surface lors du Concile Vatican II, en lien avec le thème de la collégialité des évêques. La constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964) réaffirma le pouvoir plénier, suprême et universel du Pape à l’égard de l’Église. Le Collège des évêques n’a de pouvoir que s’il agit «cum Petro et sub Petro» («avec Pierre et sous Pierre»).

Avec les événements que nous connaissons aujourd’hui, nous pourrions voir dans le «katechon»-groupe la Communauté de la Dame de tous les Peuples (l’Oeuvre de la Dame) et dans le «katechon-personne», Mère Paul-Marie (la Dame elle-même, la Fleur des Fleurs), qui concentre en elle les trois Blancheurs (l’Eucharistie, Marie et le Pape). Par l’excommunication des membres de l’Oeuvre, et donc de la Dame elle-même, le 11 juillet 2007 (condamnation dont les germes remontent à la Note doctrinale du 15 août 2001), le Mystère d’Iniquité peut dès lors exercer ses ravages au sommet de l’Église catholique à Rome. Après avoir cherché à renverser ou déstabiliser l’ordre hiérarchique de la pyramide ecclésiale, dans un esprit démocratique et anarchique («état latent de schisme»),[22] la Bête peut maintenant imposer sa tyrannie (schisme consommé). Dans l’Évangile, Jésus annonçait la venue de l’imposteur:

41De la gloire, je n’en reçois pas qui vienne des hommes; 42mais je vous connais: vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu; 43je viens au nom de mon Père et vous ne m’accueillez pas; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là, vous l’accueillerez. 44Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique. [Jn 5, 41-44; nous soulignons]

Le Catéchisme de l’Église catholique mentionne l’«imposture religieuse», prophétisée dans la Bible, que représente l’«Anti-Christ» ou l’«Antéchrist» (celui qui, à la fois, sera «contre» le Christ et viendra «avant» le Christ). Cette imposture proposera une «solution apparente» et comportera l’«apostasie de la vérité»:

Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12; Jn 15, 19-20) dévoilera le «mystère d’iniquité» sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12; 1 Th 5, 2-3; 2 Jn 7; 1 Jn 2, 18.22). [CEC 675]

J’ai voulu m’appuyer sur les réflexions inspirées de Raoul Auclair, à partir de son livre Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, et relever combien elles s’appliquent avec justesse à notre situation actuelle, marquée par une «confusion sans exemple dans le sein de l’Église» (p. 159). Je n’ai pas chercher à analyser en profondeur les interprétations et les conjectures de Raoul, dont la pensée était clairvoyante, même s’il ne disposait pas de tous les éléments que nous connaissons aujourd’hui. Voici un dernier passage:

La chose est donc ici entièrement et vilainement nouvelle. Il faut aussi que le crime de l’Église ne soit plus le seul péché de ses membres, mais du corps tout entier et, donc, vienne de l’Autorité elle-même [une autorité usurpatrice]. Toutefois, comme l’Autorité légitime, le Pape, ne peut faillir, il s’ensuit qu’il n’y a plus de Pape [dans cette «église des ténèbres» gouvernée par un antipape] ou que ce dernier a été mis dans l’impossibilité d’exercer son magistère [en fait le Pape véritable sera présent et agira dans l’Église de Jean]. [p. 159]

Le chemin du martyre

Nous avons suggéré de voir en Marie-Paule (FLOS FLORUM) le «Saint-Père» authentique de la vision de Fatima, lequel est «tué par un groupe de soldats» et est suivi dans le martyre par tous les fidèles:

/…/ et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu. [«troisième secret» de Fatima]

Ces «martyrs», qui auront lavé et blanchi leurs robes «dans le sang de l’Agneau» (Ap 7, 14), ne sont-ils pas appelés à faire partie de la Communauté de la Dame de tous les Peuples, laquelle est, selon sa propre définition,

un mouvement laïco-communautaire embrassant tous les états de vie, toutes les religions, passant par toutes les classes de la société, de l’urbanisme au patriotisme, etc. /…/.

La Communauté de la Dame de tous les Peuples comprendra donc tous les groupes de la société: les laïcs chrétiens et la minorité de prêtres, de religieux et de religieuses restés fidèles à leur vocation. Ce seront des laïcs engagés, ayant l’âme religieuse, qui verront au bien de chacun et de tous, dans un ensemble de mesures permettant un développement harmonieux, rationnel et humain, soutenu par une spiritualité centrée sur les dix Commandements de Dieu et l’Évangile.[23]

«Le chemin du martyre recommence», a dit la Dame de tous les Peuples (16e vision, 7 mai 1949). Dans Le Livre blanc V, le thème du martyre est souligné. Le 21 mai 2009, dans une section intitulée «Mes funérailles», Marie-Paule «entends» plusieurs fois ce seul mot «MARTYRE» ou «MARTYR» (LB-V, 16). Elle n’a pas vu l’écriture de ce mot qui est repris dans le titre du chapitre 13, où il est précisé que Marie-Paule «voyait beaucoup de martyrs», ce qui lui a fait dire «que nous entrons peut-être dans une ère de martyrs» (LB-V, 73). Cela lui a aussi fait penser au symbolisme mystique de ses deux filles, Louise et Michelle, lesquelles représentent «les deux continents qui disparaîtront de la surface de la terre» (VA I, 328, paroles prophétiques du 6 mai 1958). Mais ce mot «martyre» ou «martyr» s’applique d’abord à la «Passion d’Amour» et au «Martyre d’Amour» (LB-V, 100) de la Co-Rédemptrice, une «Passion» et un «Martyre» vécus tout au long de sa «Vie d’Amour», et particulièrement durant les cinq dernières années de sa vie, où elle s’est allongée sur la Croix-de-Nacre (son lit de douleur) en un «long martyre» (LB-V, 184). Marie-Paule rappelle «tous ces martyrs qui ont accompagné ou qui ont suivi Jésus dans l’Église primitive» (LB-V, 100), lors des premiers siècles du christianisme. Elle suggère également que toutes les âmes, ses «fils» et ses «filles», emprunteront cette même voie du martyre «durant le Millénaire de l’Amour» (LB-V, 100). C’est donc dire que les âmes en voie de régénération ou de résurrection, dans le Royaume, vivront un «martyre d’amour» dans les étapes de l’anéantissement total, en vue de la glorification et de la divinisation.

Mais eux l’ont vaincu [«l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan», «le séducteur du monde entier» (Ap 12, 9), «l’accusateur de nos frères» (Ap 12, 10)] par le sang de l’Agneau et par la parole dont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. [Ap 12, 11]

Alors, furieux contre la Femme, le Dragon s’en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus. [Ap 12, 17]

Dans la nuit du 5 au 6 mai 1977, lors d’une expérience eucharistique, sainte Ida Peerdeman, la voyante de la Dame de tous les Peuples,[24] entendit une Voix intérieure dire à plusieurs reprises: «Les Maccabées!» Ensuite, à trois reprises, avec des temps d’arrêt, elle entendit intérieurement: «Lisez les Maccabées!…» Le 31 mai 1977, la même Voix céleste précisa:

«Enfant de l’homme, je t’ai fait vivre les temps des temps. On y vit de nouveau en plein milieu. Considère et comprends-moi bien. C’est maintenant que viennent les Maccabées!»

Le nom «Maccabées» s’applique aux combattants et aux martyrs d’Israël, à l’époque du roi impie Antiochus IV Épiphane. Ils désignent particulièrement les sept fils et leur valeureuse mère, dont le martyre est rapporté au chapitre 7 du Deuxième Livre des Maccabées. Ils symbolisent donc les chevaliers de Marie qui combattront et donneront leur vie au service de la Dame, la Mère par excellence.

Marie-Paule, durant toute sa vie et suprêmement sur sa Croix-de-Nacre, a vécu «mille morts» (VA III, 173) et mille formes de martyre. Elle a goûté à «toutes les souffrances physiques et morales» (VA I, 327, paroles prophétiques du 5 mai 1958; cf. VA I, 285-286), sans oublier que «les peines morales sont plus difficiles à supporter que les souffrances physiques» (VA I, 28). Point n’est besoin d’avoir été tué physiquement par quelque ennemi de la foi pour être considéré «martyr» aux yeux du Seigneur. Pensons au Père Denis Laprise, le «PREMIER FILS DE MARIE» (VA XI, 254-257; cf. VA VII, 216), que Marie-Paule a «vu» «vêtu de rouge» (VA XI, 173; cf. VA V, 176). Il a vécu une forme de martyre durant sa vie, dans le sillage de sa mère spirituelle, alors qu’il était appelé à «servir d’exemple» (VA VII, 27). Cf. Le Secret de Marie, p. 85.[25] L’expérience de Sainte-Agathe-des-Monts est aussi comparée à «mille morts» (VA II, 452) par Marie-Paule en Vie d’Amour. Oui, Marie-Paule aura goûté «à toutes les souffrances» (VA I, 322, paroles prophétiques du 28 avril 1958) de la Passion du Christ Jésus. Marc Bosquart écrivait, en 1986, dans Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice:

Un jour vient la naissance, et pour la Nouvelle Ève et Co-Rédemptrice, la naissance vient aujourd’hui. Ne l’entendez-vous donc pas, qui «crie» de manière angoissante et terrible — et Vie d’Amour est comme en lui-même ce «cri» d’amour et de martyre —, et qui agonise atrocement, torturée «dans les douleurs de l’enfantement» (Ap 12, 2), tellement même qu’elle vécut mille morts et les vit encore à chaque jour de sa Vie d’Amour (VA III, 173)? [p. 86][26]

Dans ce même livre, l’auteur explique que la «crucifixion» de la Co-Rédemptrice s’est opérée en mode psychique, dans son «corps d’âme», alors que le Rédempteur fut crucifié physiquement dans son corps de chair.[27] Dans l’article «Le Paul, c’est toi!», le thème du martyre est très présent. Nous y avons identifié deux formes non sanglantes de martyre: le martyre de la réputation et le martyre de la conscience (cf. la section «L’importance de saint Paul dans l’Oeuvre de la Dame»). Nous pourrions ajouter ici le martyre de la réforme intérieure.

Si le mode de crucifixion de la Dame fut différent de celui du Seigneur, cela n’a pas empêché la Dame de souffrir aussi beaucoup physiquement. Écoutons-la:

«Maintenant, je me tiens devant la Croix; et c’est comme Sacrificatrice, car j’ai souffert avec mon Fils; souffert spirituellement, mais aussi, mais surtout, souffert corporellement.»

/…/

«Enfant, tel qu’Il a souffert, tel j’ai souffert, comme la Mère du Fils de l’Homme. Répète cela exactement.» [30e vision, 1er avril 1951]

«J’ai dit: “Je consolerai.” Peuples, votre Mère connaît la vie; votre Mère connaît la tristesse; votre Mère connaît la croix. Tout ce que vous avez à éprouver en cette vie, votre Mère, la Dame de tous les Peuples, l’a connue avant vous. Ce chemin, Elle l’a parcouru avant vous.» [51e vision, 31 mai 1955]

La Trinité d’Abomination

Dans son exégèse de l’Apocalypse, Raoul Auclair parle de «la Trinité d’Abomination» (cf. Ap 16, 13), sorte d’«inversion du mystère de Dieu» (Eschatologie de notre Temps, p. 209):[28]

— le DRAGON (première bête) (Ap 12, 3);
— la BÊTE DE LA MER (deuxième bête) (Ap 13, 1);
— la BÊTE DE LA TERRE (troisième bête) (Ap 13, 11).

Puis, il y a l’inversion du mystère de l’Immaculée (Jérusalem), sous la forme de la GRANDE PROSTITUÉE (Babylone) (Ap 17, 1). Cette dernière pourrait être qualifiée de «quatrième bête» (Eschatologie de notre Temps, p. 245; cf. A-I, pp. 97, 378; A-II, p. 98; A-III, p. 168), mais il ne faudrait pas la confondre avec la «quatrième bête» de Daniel (Dn 7). En fait, l’Apocalypse ne qualifie pas le «Dragon» directement de «Bête». Aussi, peut-être est-il préférable de dire que la Bête de la mer est la «première bête» (Ap 13, 12) (ou «premier Mystère d’Iniquité») et la Bête de la terre la «seconde bête» (ou «second Mystère d’Iniquité»). C’est ce que fait Raoul aussi généralement.

C’est au chapitre 13 de l’Apocalypse qu’il est question de la Bête de la mer et la Bête de la terre. Voici le passage concernant la Bête de la mer:

1Alors je vis surgir de la mer une Bête ayant sept têtes et dix cornes, sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des titres blasphématoires. 2La Bête que je vis ressemblait à une panthère [ou léopard], avec les pattes comme celles d’un ours et la gueule comme une gueule de lion; et le Dragon lui transmit sa puissance et son trône et un pouvoir immense. 3L’une de ses têtes paraissait blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie; alors émerveillée, la terre entière suivit la Bête. [Ap 13, 1-3; nous soulignons]

Une note dans la Bible de Jérusalem précise que la «mer», d’où surgit la première Bête, est la mer Méditerranée. En effet, saint Jean écrivit son Apocalypse sur l’île grecque de Patmos, située dans la mer Égée. Celle-ci est une subdivision de la Méditerranée orientale. L’adjective «méditerranée» vient du latin «medius» («milieu») et «terra» («terre»): la mer «au milieu des terres», ou encore, la «mer du milieu». Cette étymologie intéressante renforce le lien que l’on peut faire entre la devise DE MEDIETATE LUNAE et les deux Bêtes (celle de la mer et celle de la terre). Selon Wikipédia:

La mer Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée, bordée par les côtes d’Europe du Sud, d’Afrique du Nord et d’Asie de l’Ouest, depuis le détroit de Gibraltar à l’Ouest aux entrées des Dardanelles et du canal de Suez à l’Est. /…/ L’histoire de la Méditerranée est importante dans l’origine et le développement de la civilisation occidentale.

Concernant la Bête de la terre, nous lisons dans l’Apocalypse:

11Je vis ensuite surgir de la terre une autre Bête; elle avait deux cornes comme un agneau, mais parlait comme un dragon. 12Au service de la première Bête [la Bête de la mer], elle en établit partout le pouvoir, amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête dont la plaie mortelle fut guérie. 13Elle accomplit des prodiges étonnants: jusqu’à faire descendre, aux yeux de tous, le feu du ciel sur la terre; 14et, par les prodiges qu’il lui a été donné d’accomplir au service de la Bête, elle fourvoie les habitants de la terre, leur disant de dresser une image en l’honneur de cette Bête qui, frappée du glaive, a repris vie. [Ap 13, 11-14; nous soulignons]

Un peu plus loin, au chapitre 17, il est question de la «Prostituée fameuse» (Ap 17, 1; Ap 19, 2):

3/…/ Et je vis une femme, assise sur une Bête écarlate couverte de titres blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes. 4La femme, vêtue de pourpre et d’écarlate, étincelait d’or, de pierres précieuses et de perles; elle tenait à la main une coupe en or, remplie d’abominations et des souillures de sa prostitution. [Ap 17, 3-4; nous soulignons]

Si la «Bête de la mer» désigne le bloc communiste (sous l’égide de la Russie), la «Prostituée fameuse» désigne le bloc capitaliste (sous l’égide des États-Unis d’Amérique). Quelqu’un a dit: «Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme; et le marxisme, c’est le contraire.» Mais c’est la Russie que la Vierge a spécifiquement dénoncée à Fatima.

La «Prostituée fameuse», dans la conjoncture actuelle, englobe également les Nations chrétiennes d’Europe devenues apostates et dont la capitale spirituelle est Rome, «la ville aux sept collines» mentionnée dans le paragraphe final de la Prophétie des Papes (cf. A-III, p. 82). Les «dix cornes» du Dragon (Ap 12, 3), de la Bête de la mer (Ap 13, 1; Ap 17, 3.7.12.16) ou de la quatrième Bête de Daniel (Dn 7, 7.20.24) (voir plus bas la section «Les quatre bêtes») représentent «dix rois» (Ap 17, 12; Dn 7, 24), donc dix peuples (cf. A-I, p. 89; A-II, pp. 98-99; A-III, 77). Les «cornes», dans la symbolique scripturaire, désignent la «puissance temporelle» (A-I, p. 89). Donc ces «dix rois» ne correspondent pas à «des papes» (A-III, p. 65).

Dans une première application, Raoul Auclair a vu dans ces «dix cornes» ou «dix rois» les dix peuples barbares qui deviendront les dix Nations d’Occident ou les dix royaumes chrétiens qui se sont partagé l’Europe après la chute de l’Empire romain. Les dix Nations sont aussi représentées par les dix orteils du Colosse aux pieds de fer et d’argile, dans la vision de Daniel (Dn 2). Comme le fer et l’argile ne peuvent se marier ou s’allier, les dix Nations tenteront, sans succès, de ressouder l’Empire durant le cinquième temps du Temps des Gentils. Après l’Empire de Babylone (tête d’or), l’Empire des Perses (poitrine et bras d’argent), l’Empire des Grecs (ventre et cuisses d’airain) et l’Empire des Romains (jambes de fer), Raoul parle de «l’impossible cinquième empire» (pieds de fer et d’argile) que sera le Temps des Nations de l’Europe chrétienne, dont les deux pôles furent le césarisme (fer) et le christianisme (argile). Les Nations chrétiennes d’Occident ne parviendront pas à s’unir et demeureront divisées.[29]

Dans une deuxième application, toujours dans le contexte européen, Raoul a vu dans les «dix cornes» les «dix peuples enchaînés derrière le “Rideau de fer”» (Le Secret de La Salette, p. 66), «la Russie et ses neuf peuples satellites» (A-II, p. 99). Comme l’avait annoncé la Vierge à Fatima, la Russie a répandu ses erreurs (et ses terreurs) à travers le monde.

Enfin, une ultime application (non encore réalisée) devrait concerner «les dix rois de l’Antéchrist» mentionnés par la Vierge dans le secret de La Salette (paragraphe 23). Raoul évoque de «grands ensembles politico-religieux» (A-III, p. 92), par le moyen desquels la Bête de la terre «gouvernera le monde» (A-III, p. 316), mais cela, «c’est l’Histoire qui l’éclairera» (A-III, p. 321; cf. A-III, la section «Les dix Rois», pp. 71-75).

Il serait intéressant d’explorer davantage la vision de Raoul Auclair sur l’Histoire, confrontée avec la Prophétie scripturaire. Je me suis borné à quelques éléments essentiels afin de mieux contextualiser la suite de mon exposé sur la Prophétie des Papes.

Une clef pour l’ouverture du Livre

Nous savons désormais que les huit dernières devises de la Prophétie des Papes correspondent au temps de l’Apocalypse, ce terrible Jour de Yahvé qui débuta en 1917 et qui devrait se terminer en 2033, l’année de la Fin des Temps, selon Vie d’Amour, marquant l’entrée de tous les peuples de la terre dans le millénaire du Royaume. Dans notre tableau de la Prophétie des Papes, nous avons divisé cette période en deux:

  • la section bleu pâle (correspondant à la Bête de la mer, c’est-à-dire la Russie communiste, ou encore l’Antéchrist-groupe, l’Antéchrist-Légion)
  1. [I] RELIGIO DEPOPULATA: [1] Benoît XV (1914-1922)
  2. [II] FIDES INTREPIDA: [2] Pie XI (1922-1939)
  3. [III] PASTOR ANGELICUS: [3] vénérable Pie XII (1939-1958)
  4. [IV] PASTOR ET NAUTA: [4] saint Jean XXIII (1958-1963)
    [5] saint Paul VI (1963-1978)
    [6] vénérable Jean-Paul Ier (1978)
    [7] saint Jean-Paul II (1978-2005)
  • la section rouge pâle (correspondant à la Bête de la terre, c’est-à-dire l’Antéchrist-personne, l’Antéchrist-Homme de péché)
  1. [V] FLOS FLORUM: [8] Mère Paul-Marie (1921-2015)
  2. [VI] DE MEDIETATE LUNAE: [a] Benoît XVI (2005-2013)
    [b] François (2013-présent)
    [c] autre successeur?
    [d] Antéchrist?
  1. [VII] DE LABORE SOLIS: [9] Père Victor Rizzi
  2. [VIII] DE GLORIA OLIVAE: [10] Padre Jean-Pierre

Un tableau similaire se trouve dans le troisième volume de Raoul Auclair sur L’Apocalypse, à la page 59 (les noms s’arrêtant à Jean-Paul II). Ce livre contient un important commentaire sur la Prophétie des Papes (pp. 53-64).[30]

L’Ange poursuit ses explications à l’apôtre Jean à propos de la Bête de la mer, celle qui a les «sept têtes» et les «dix cornes» (Ap 17, 7), celle qui «était», qui «n’est plus» (à cause de sa blessure mortelle) et qui «reparaîtra» (Ap 17, 8). Les versets 9-11 concernent les «sept têtes» et les versets 12-18 concernent les «dix cornes». Nous porterons notre attention sur la thématique des «sept têtes» (Ap 17, 9-11). Pour Raoul (cf. A-III, p. 53), la Prophétie des Papes de saint Malachie apporte un éclairage substantiel sur ces trois versets de l’Apocalypse:

Version de la Bible de Jérusalem:

Ap 17, 9: C’est ici qu’il faut un esprit doué de finesse! Les sept têtes, ce sont sept collines sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois,

Ap 17, 10: dont cinq ont passé, l’un vit, et le dernier n’est pas encore venu; une fois là, il faut qu’il demeure un peu.

Ap 17, 11: Quant à la Bête qui était et n’est plus, elle-même fait le huitième, l’un des sept cependant; il s’en va à sa perte.

Version biblique utilisée par Raoul Auclair:

Ap 17, 9: Ici est l’intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont les sept montagnes sur lesquelles la Femme est assise. Ce sont aussi sept rois.

Ap 17, 10: Cinq sont tombés, le sixième règne; l’autre n’est pas encore venu, et quand il viendra, il doit demeurer peu.

Ap 17, 11: Et la Bête qui était et n’est plus est elle-même un huitième; et elle est des sept, et elle s’en va à sa perte.

[C’est la deuxième fois que l’Apocalypse parle de «finesse» ou de «sagesse» (Ap 17, 9). La première fois (Ap 13, 18), c’était en lien avec «le chiffre de la Bête», qui est «un chiffre d’homme»: 666.[31] Or, nous avons vu déjà que la Prophétie des Papes divisait le temps de l’Église en 18 périodes de 111 ans, ou encore en 3 périodes de 666 ans, soit un total de 1998 ans. Cf. l’article «La Prophétie des Papes, Partie 1». En faisant de nouveau appel à «un esprit doué de finesse» (Ap 17, 9) en cet endroit, peut-être avons-nous ici une subtile et «fine» confirmation de la nécessité de la Prophétie des Papes (avec les huit dernières devises) pour «déchiffrer» les versets 9-10-11 du chapitre 17 (où il est question des «sept rois» et d’«un huitième» qui est l’imposteur.]

a) «sept collines»

Le trône des «sept montagnes» ou des «sept collines», symbolisé par les «sept têtes» de la Bête de la mer et sur lequel est assise la Prostituée fameuse, correspond à l’Église catholique romaine.

Tout d’abord, les sept montagnes? De toute évidence, ce sont les sept collines de Rome. La chose en est si claire que le Protestantisme, tout aussitôt que né, en profita pour proclamer bien haut pareille et si explicite condamnation de l’Église romaine: verdict proféré par l’infaillible parole de la Révélation divine. Voire!… [A-III, pp. 41-42; cf. Eschatologie de notre Temps, p. 214]

Un peu plus loin, Raoul continue:

Oui, l’Église romaine, mais non pas en l’absolu de sa fondation [la papauté ou le «Trône des Sept Collines», «Trône fondamental» (A-III, p. 43), dont Jésus, «à travers Pierre», a juré la «pérennité» (A-III, p. 166)… un trône «inviolable jusqu’à l’instant de la Fin» (A-III, 82)] parfaite, inexpugnable et inébranlable, celle contre qui les forces de l’enfer ne prévaudront point; mais l’Église incarnée dans la société chrétienne des NATIONS [la Chrétienté en état d’apostasie], selon le profond mystère de leur identité, telle que voulue par Dieu. [A-III, p. 42; souligné dans le texte; cf. A-III, pp. 44-45]

Certes, le Pape et l’Église sont indissociables. Toutefois, quelles que soient la sainteté, la vertu, la médiocrité, voire les fautes d’un Souverain Pontife, il est et demeure LE SOUVERAIN assuré dans sa mission. Assurance qui lui est donnée en propre mais ne saurait s’étendre à la Chrétienté; aussi la voyons-nous ici — à tout le moins pour une part prépondérante — tombée aux mains de la Prostituée. [A-III, p. 53]

Il écrivait dans un autre livre:

Aujourd’hui, et pour la première fois, le phénomène est nouveau. Il ne s’agit plus d’un mal localisé. Le schisme et l’hérésie sont diffus, comme d’un cancer généralisé. Le cancer, cette anarchie des cellules…

Dieu va-t-il laisser faire, lui qui promit à Pierre son soutien jusqu’à la fin? Mais si, justement, nous touchions à la fin? [Histoire et Prophétie, p. 217]

L’Église catholique romaine assiégée par la Bête de la mer et la Prostituée fameuse: cela ne correspond-il pas au projet d’«infiltration marxiste et maçonnique», cette «fumée de Satan», «jusque dans les hauts paliers de l’Église»,[32] dans la ligne de la vision de Léon XIII (13 octobre 1884)? Ce travail de sape à l’intérieur même de l’Église était dénoncé par la Vierge lors de ses apparitions, notamment dans le secret de La Salette (19 septembre 1846), le deuxième message de Garabandal (18 juin 1965) et le troisième message d’Akita (13 octobre 1973).[33]

Alors même que l’Antéchrist-Légion (franc-maçonnerie et marxisme) ravageait l’Église de l’intérieur, remontant l’échelle hiérarchique le plus haut possible, un obstacle «empêchait» l’Antéchrist-Homme de péché de se manifester dans l’Église: le Pape (le «katechon»-personne). Dans Histoire et Prophétie, Raoul demande: «Mais est-il possible que le Pape soit chassé de l’Église?» «Est-ce là éventualité inconcevable?» (p. 216) L’Église est une hiérarchie dont le Pape est la tête visible. Si l’on parvient à décapiter le corps hiérarchisé de l’Église, celle-ci tombe dans l’anarchie, suivie de la tyrannie. Les quatre PASTOR ET NAUTA (Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II) ont su maintenir à flot l’Église durant la Grande Tempête qui a suivi le Concile Vatican II. Par-delà ces quatre «champions» (la Dame les appelle «les Lutteurs»: 4e vision, 29 août 1945), le Pape («katechon») qui sera «contesté, combattu, écarté» (p. 216) correspondrait donc à nul autre que FLOS FLORUM (Mère Paul-Marie).

b) «sept rois»

Selon le texte apocalyptique, les «sept têtes» désignent également «sept rois», c’est-à-dire «sept papes» dit Raoul, le pape étant le «souverain» pontife siégeant sur le trône des «sept montagnes» ou des «sept collines» (Rome). Ces «sept papes» seront particulièrement saints:

Durant cela, toujours régnant sur une chrétienté délabrée, les «rois» — les souverains Pontifes — occupent le TRÔNE inviolable de Pierre. Chose assurément singulière, jamais papes ne furent aussi manifestement saints que ceux-là! Comme s’il fallait que la santé spirituelle de la Tête compensât l’odieuse détérioration du Corps de l’Église! [A-III, p. 60; souligné dans le texte]

Mais l’Apocalypse (Ap 17, 11) fait état d’un «huitième» de ces «rois», et qui serait la Bête elle-même. Ce «huitième» s’adjoindrait au groupe «des sept», mais à titre d’intrus, d’usurpateur, d’imposteur. C’est ici que la Prophétie des Papes apporte un précieux éclairage: ses huit dernières devises, qui couvrent le temps de l’Apocalypse, correspondraient aux «sept rois» parmi lesquels s’immiscera un «huitième» élément, étranger au groupe, un «exclu de la légitimité», un usurpateur «qui occuperait illégitimement le Siège de Pierre» (A-III, p. 321).[34]

La chose apparaît clairement dans l’oracle de Malachie: sept devises, donc sept papes, nous conduisent au terme de l’actuelle Chrétienté. Et s’il est huit devises, une huitième selon qu’il est affirmé, une huitième concernerait la Bête elle-même. Ce qui donne à supposer qu’elle se serait emparée du trône de l’Église. [A-III, p. 60]

La seule chose qui soit claire, c’est que, parmi les huit devises de l’oracle, l’une des dernières concerne un usurpateur du titre, lequel ne saurait être le pape devant Dieu, encore que, semble-t-il, personne alors ne mettra en doute l’authenticité de son élection et de sa fonction. Quant à l’unique clarté que nous puissions avoir ici, elle nous vient encore de l’oracle de Malachie; et ce ne saurait plus être désormais témérité que d’y recourir, eu égard à tant de preuves qu’il apporte et que, déjà, confirme l’Histoire. [A-III, pp. 62-63; nous soulignons; cf. pp. 65, 67]

[Il est intéressant de remarquer que la Papauté d’Avignon correspond elle aussi à huit devises, incluant «sept papes» (tous français) et un antipape (devises 34 à 41, section violacée du tableau). Certains considèrent le passage des papes à Avignon (de 1309 à 1378, c’est-à-dire environ 70 ans) comme la «captivité babylonienne» de l’Église. Ne peut-on y voir une sorte d’anticipation de «Babylone la Grande» (Ap 14, 8; Ap 16, 19; Ap 17, 5; Ap 18, 2.10.21) qui enserrera la terre entière pendant les heures apocalyptiques du Jour de Yahvé?]

Et Raoul continue d’élaborer sa pensée à propos de ce «huitième qui n’est pas des sept» (A-III, pp. 97-99):

Elle [la Bête] est des sept: donc, elle désigne un pape. Mais, et le texte est clair: ils ne sont que sept: donc ce huitième n’est point pape. Encore que peut-être — encore que sûrement, hélas! toute la terre, en ces jours-là, vénérera en lui ou à travers lui, le pontife légitime.

/…/

Que sera ce pape qui ne le sera point? Un antipape, donc. Or, les antipapes figurent parmi les 111 devises de la Prophétie de Malachie. [A-III, p. 98; nous soulignons; cf. A-III, p. 298]

Ainsi, le Jour de Yahvé sera-t-il ponctué de sept devises de papes authentiques (indépendemment de la devise usurpatrice) conduisant le peuple de Dieu au sein de la «grande épreuve» (Ap 7, 14), jusqu’aux portes du «grand Royaume» de mille ans (le Septième Jour, le Jour du Seigneur). Pareillement, en une sorte de parallèle providentiel, sept papes précéderont le «petit Royaume» (le silence d’une demi-heure), de Benoît XV à Jean-Paul II.[35] Tout cela était en quelque manière annoncé, selon que le devinait déjà saint Raoul, dans le 50e quatrain de la 4e centurie de (ou attribuée à) Nostradamus:

Que sept ne tiennent par rang la hiérarchie.[36]

Dans la revue Le Royaume (n. 257, mars-avril 2019, p. 22) [LR-257], la Rédaction présenta le livre La Prophétie des Papes de Raoul Auclair, en coïncidence avec le «jubilé d’or» de sa publication (5 avril 1969, donc 50 ans cette année). La rubrique «Les livres de Raoul Auclair» est toujours excellente et intéressante, et la présentation du n. 257 ne fait pas exception. Je me permets une légère remarque: on y met en évidence les dernières devises avec les noms des papes correspondants, selon l’ordre communément admis. Cela m’apparaît inadéquat pour deux raisons:

  1. Dès son livre La Prophétie des Papes, Raoul hésitait à associer Paul VI à «La fleur des fleurs» (c’est donc là qu’il aurait fallu mettre le «?», et non à «La moitié de la lune» pour Jean-Paul Ier).[37]
  2. En 1982, assez rapidement après l’élection de Jean-Paul II, Raoul élabore pour la première fois l’hypothèse des quatre PASTOR ET NAUTA. Aussi n’a-t-il jamais associé la sombre devise DE MEDIETATE LUNAE à Jean-Paul Ier ni la devise DE LABORE SOLIS à Jean-Paul II. Il récuse même explicitement la chose parmi «les supputations malsaines», dans son article «Pasteur et Timonier», en première page du journal Le Royaume (n. 39, mars 1986, p. 1) [LR-039]. Dans ce contexte, l’association de Benoît XVI à la 111e devise produit un effet discordant. L’hypothèse raoulienne des quatre PASTOR ET NAUTA est nécessaire pour comprendre le sens plénier de la Prophétie des Papes (cf. l’article «Pasteur et Nautonier»).

La Prophétie des Papes, comme on vient de le voir, contient «une clef pour l’ouverture du Livre» (A-III, p. 54): elle éclaire le passage apocalyptique (Ap 17, 9-11) concernant les ultimes «rois» ou souverains pontifes devant siéger sur le trône des «sept montagnes» ou des «sept collines».

L’oracle de Malachie rejoint donc la grande Prophétie sacrée, celle du Livre de Jean. Et nous voyons que la jonction de la Prophétie de Jean et de l’oracle de Malachie se fit quand parut le premier Pontife [Benoît XV] de la Fin des Temps: RELIGIO DEPOPULATA. [A-III, p. 58]

Les devises lunaires

Raoul explique que la Bête de la mer va «ressusciter» en la forme de la Bête de la terre (A-III, p. 65; cf. A-II, p. 128), comme «transfigurée» (A-III, p. 48). De «dix cornes» (Ap 13, 1), elle passera à «deux cornes» (Ap, 13, 11), sur le symbolisme desquelles je ne m’attarde pas ici. La Bête (l’Antéchrist, l’Homme d’iniquité ou l’Homme de péché, le Maître de la terre, le Faux Prophète ou le Faux Agneau) parviendra «à se hisser sur le trône de Pierre, soit en personne, soit en y portant l’un des siens» (A-III, p. 65; cf. A-III, p. 82). Et ce «huitième» (Ap 17, 11), l’usurpateur, sera assis sur le trône des sept collines «après ou durant le règne des Sept derniers» (A-III, p. 81). Et où se situe-t-il parmi les huit dernières devises de la Prophétie des Papes? Certainement après FLOS FLORUM, donc l’une des trois dernières devises.[38] La 111e et dernière devise? «Non, il ne semble pas», dit Raoul (A-III, p. 83).[39] Il ne peut s’agir non plus de la 110e devise, DE LABORE SOLIS, car celle-ci jouit d’une sainte et lumineuse gloire, seule devise citée dans Vie d’Amour (VA VII, 207-209), avec FLOS FLORUM (VA V, 40-41).[40] Il ne reste que la 109e devise, citée par Raoul en lien avec les devises associées aux antipapes (cf. A-III, p. 98):

109.
DE MEDIETATE LUNAE
De la moitié de la lune»)

Voici comment Raoul Auclair, dans son livre La Prophétie des Papes (1969), introduisait son commentaire (pp. 122-132) à propos de la devise DE MEDIETATE LUNAE:

Nous ne pouvons pas ne pas être saisis de crainte en présence de cette devise. Depuis longtemps déjà on a cru y lire un présage redoutable. C’est que, pour les deux précédentes fois où le mot «lune» parut dans l’oracle, ce fut à l’occasion de ce drame affreux dans l’Église: la présence d’un antipape. [p. 122]

En incluant DE MEDIETATE LUNAE, nous arrivons à un total de onze devises, sur les 111 de l’oracle, qui sont attribuées à des antipapes et parmi lesquelles pas moins de sept figurent dans la période trouble de la Papauté d’Avignon et du Grand Schisme d’Occident:

  • [36.] CORVUS SCHISMATICUSLe corbeau schismatique»): antipape Nicolas V (1328-1330)
  • [42.] DE CRUCE APOSTOLICADe la croix apostolique»): antipape Clément VII (1378-1394)
  • [43.] LUNA COSMEDINALa lune de Cosmedin»): antipape Benoît XIII (1394-1423)
  • [44.] SCHISMA BARCHINONIUM Le schisme des Barcelonais»): antipape Clément VIII (1423-1429)
  • [49.] FLAGELLUM SOLIS Le fléau du soleil»): antipape Alexandre V (1409-1410)
  • [50.] CERVUS SIRENAE Le cerf et les sirènes»): antipape Jean XXIII (1410-1415)
  • [53.] AMATOR CRUCISL’amant de la croix»): antipape Félix V (1439-1449)

Dans les devises qui précèdent, les mots «corbeau», «schisme», «croix», «fléau» et «sirène» expriment bien l’épreuve, la division et la confusion qu’implique la présence d’un antipape. À ces devises, il convient d’ajouter celle du Pape Nicolas V (1447-1455), contemporain de Félix V, le dernier antipape historiquement reconnu:

54.
DE MODICITATE LUNAE
De la petitesse de la lune»)

C’est durant le pontificat de Nicolas V (à ne pas confondre avec l’antipape Nicolas V, désigné par la 36e devise CORVUS SCHISMATICUS) que Mehmet II le Conquérant prit la ville de Constantinople, le 29 mai 1453. Le croissant de l’islam, telle une lune naissante ou «petite» («cette faucille d’or dans le champ des étoiles»), était appelé à croître jusqu’à un autre croissant, celui du communisme, symbolisé par la faucille qui tranche et le marteau qui frappe.[41] Au plan ecclésial, Raoul Auclair associe les devises «lunaires» à un contexte de schisme:

Comment, aussi, ne pas être frappé du parallélisme de ces deux devises: DE MODICITATE LUNAE de la petitesse de la lune») et DE MEDIETATE LUNAE de la moitié de la lune»)?

S’il s’agit bien, ici et là, de schisme, il est à craindre que le Grand Schisme d’Occident ne soit qu’un tout petit malheur, un désordre mineur, en regard de celui qui nous menace. [La Prophétie des Papes, p. 124]

43.
LUNA COSMEDINA
La lune de Cosmedin»)

Pour sa part, l’antipape Benoît XIII était le Cardinal Pierre de Lune (Pedro Martínez de Luna), originaire du Royaume d’Aragon (aujourd’hui Espagne). Il était titulaire de l’église Santa Maria in Cosmedin à Rome, d’où la devise LUNA COSMEDINALa lune de Cosmedin»). Cette église dédiée à la Vierge est située face au Tibre, à proximité du Cirque Maxime (en latin Circus Maximus, en italien Circo Massimo, «le plus grand cirque»). Sous le portique, à gauche, se trouve l’énigmatique et très célèbre Bocca della Verità («Bouche de la Vérité»), un masque de marbre qui, d’après la légende, mord ou tranche la main de celui qui ment. Le mot «Cosmedin» vient du grec κόσμος («cosmos»), signifiant «ordre», «monde» ou «univers» (en tant qu’ordonné et donc beau), mais aussi «parure», «décoration», puisque les choses ordonnées sont belles, d’où le mot «cosmétique». Ainsi l’église Santa Maria in Cosmedin s’est méritée son nom pour la beauté de ses ornementations et la proportion harmonieuse de ses formes architecturales.

«Je suis noire, mais je suis belle!»
(Ct 1, 5)

Ainsi s’exprime la Bien-Aimée du Cantique des Cantiques, l’Immaculée, la Lune mystique, qui n’a point de lumière ou de beauté qui lui soit propre, mais qui est toute revêtue du Soleil mystique (Ap 12, 1) de la Divinité dont elle réfléchit la splendeur. En forçant un peu la traduction, nous pourrions rendre LUNA COSMEDINA par «la lune cosmétique», c’est-à-dire une lune à la beauté artificielle et superficielle, comme maquillée et fardée. En effet, coupée du «soleil» de la papauté, la «lune» ecclésiale (en certains de ses membres, fussent-ils cardinaux) sombre dans la vanité, la gloriole, la duplicité, ne recevant plus sa beauté du Christ (Ep 5, 25-27) qui la guide à travers son représentant ou son vicaire sur la terre, le pape, au sommet de la pyramide.

Il nous faut aussi entendre que l’heure de Marie est l’heure nocturne. C’est pourquoi Marie ne devait vraiment paraître que dans les Derniers Temps [à travers ses modernes épiphanies jusqu’à sa manifestation en Marie-Paule].[42]

Église Santa Maria in Cosmedin et la «Bocca della Verità».

Les quatre bêtes

2Daniel dit: J’ai contemplé des visions dans la nuit. Voici les quatre vents du ciel soulevaient la grande mer; 3quatre bêtes énormes sortirent de la mer, toutes différentes entre elles. 4La première était pareille à un lion avec des ailes d’aigle. Tandis que je la regardais, ses ailes lui furent arrachées, elle fut soulevée de terre et dressée sur ses pattes comme un homme, et un coeur d’homme lui fut donné. 5Voici: une deuxième bête, tout autre, semblable à un ours, dressée d’un côté, trois côtes dans la gueule, entre les dents. Il lui fut dit: «Lève-toi, dévore quantité de chair.» 6Ensuite, je regardai et voici: une autre bête pareille à un léopard, portant sur les flancs quatre ailes d’oiseau; elle avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. 7Ensuite je contemplai une vision dans les visions de la nuit. Voici: une quatrième bête, terrible, effrayante et forte extrêmement; elle avait des dents de fer énormes: elle mangeait, broyait, et foulait aux pieds ce qui restait. Elle était différente des premières bêtes et portait dix cornes. 8Tandis que je considérais ses cornes, voici: parmi elles poussa une autre corne, petite; trois des premières cornes furent arrachées de devant elle, et voici qu’à cette corne, il y avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui disait de grandes choses! [Dn 7, 2-8; nous soulignons]

À l’époque du prophète Daniel, la «petite corne» qui poussa parmi les dix cornes de la quatrième bête correspondait à Antiochus Épiphane (cf. Dn 8, 5-14). Pour le temps de la Fin, selon Raoul, elle représente l’Antéchrist lui-même.[43]

Quant à «LA CORNE», ce ne saurait être la pâle figure de l’Épiphane, mais bien la Bête des Derniers Jours, celle qui portera au front «les cornes de l’Agneau» (Ap 13, 11). [A-I, p. 242]

Que représentent ces Bêtes qui précèdent la quatrième? L’Histoire ne nous l’a pas encore enseigné. Quant à la quatrième Bête, sinon en son identité, du moins quant à la petite corne, la Prophétie en parle d’abondance.

/…/

Ainsi, nous faut-il voir en cette «corne», non plus un antichrist mais l’Antichrist parfait et de surcroît l’Antéchrist, celui qui précédera la nouvelle venue du Christ. [A-II, pp. 127-128]

Il n’est nullement téméraire de voir l’Antéchrist en cette [quatrième] bête. [A-III, p. 69]

Raoul ne se prononce pas sur les trois bêtes (lion, ours, léopard) qui précèdent la quatrième bête, différente de toutes les autres, la plus terrible et la plus effrayante. Puisque celle-ci représente l’Antéchrist, il m’est venu à l’esprit que les trois premières pourraient représenter les papes schismatiques (antipapes) qui l’auront précédé. Que l’on me permette de citer ici ce que j’ai écrit dans le livre Le Secret de Marie:

Si la devise qui précède FLOS FLORUM comprenait quatre papes (les quatre PASTOR ET NAUTA), il nous semble devoir inclure, sous la devise DE MEDIETATE LUNAE qui suit, non seulement Benoît XVI, mais aussi ses successeurs, jusqu’à l’accomplissement final de la prophétie de la Vierge à La Salette: «Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist.» [p. 54]

Selon nous, ce qu’ils [Jacinthe, François et Lucie de Fatima] ont vu, en cet «Évêque vêtu de Blanc», ce n’est pas un pape, mais un antipape, ou les antipapes (que l’on pourrait appeler «papes schismatiques») qui gouverneront l’Église à partir de Benoît XVI jusqu’à l’Antéchrist lui-même. [p. 55]

Nous avons reconnu dans l’«Évêque vêtu de Blanc» les papes schismatiques de la vieille Église de Pierre, c’est-à-dire Benoît XVI et ses successeurs, désignés par la devise DE MEDIETATE LUNAE. [p. 61]

Benoît XVI fut élu le 19 avril 2005 et demeura en poste jusqu’au 28 février 2013, jour où il démissionna (ou abdiqua) officiellement de sa fonction. Voici la raison qu’il a invoquée, lorsqu’il communiqua publiquement sa décision de renoncer au ministère d’Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre:

Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les oeuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. [extrait de la déclaration du 11 février 2013]

Benoît XVI avait 85 ans (presque 86) lorsqu’il se retira du suprême pontificat. Il adopta le titre nouveau de «pape émérite», conserva son nom de pape et continua de porter la soutane blanche papale. Les circonstances de cet acte de démission sont absolument inédites. Rarissimes furent les cas d’abdication papale:

  • Grégoire XII (1406-1415): contexte trouble du Grand Schisme d’Occident; il correspond à la 48e devise NAUTA DE PONTE NIGROLe nautonier de la mer ténébreuse»);
  • saint Célestin V (1294): moine et ermite octogénaire, il devint pape le 5 juillet 1294, après l’une des plus longues vacances du Siège apostolique (2 ans et 3 mois), le pape précédent, Nicolas IV, étant mort le 4 avril 1292;[44] après 5 mois et 8 jours seulement de règne, Célestin V renonça à la charge pétrinienne, invoquant son incompétence et sa répugnance à gouverner; il correspond à la 31e devise EX EREMO CELSUSÉlevé du désert»);
  • le cas particulier de Benoît IX (entre 1032 et 1048).[45]

[Nous pourrions mentionner également les cas de quelques saints papes martyrs, qui ont ou auraient abdiqué dans un contexte de persécution: saint Clément Ier (88-97); saint Pontien (230-235); saint Marcellin (296-304); saint Silvère (536-537). Cependant, les informations à ce sujet sont parfois douteuses.]

Benoît XVI et François font partie des papes les plus âgés au moment de leur élection (respectivement 78 ans, 3 jours / 76 ans, 86 jours).[46] Avec le précédent créé par Benoît XVI, il est plus que probable que François démissionne à son tour. Un scénario insolite pourrait se présenter: François démissionne vers l’âge de 85-86 ans comme son prédecesseur (donc en 2021-2022), Benoît XVI est toujours vivant (94-95 ans), un autre pape (schismatique) est élu. Nous aurions ainsi trois papes schismatiques: un en fonction et deux émérites. Je fais l’hypothèse que ces trois derniers pourraient correspondre aux trois premières bêtes de la prophétie de Daniel, qui auront préparé le terrain à la quatrième bête, l’Antéchrist lui-même. Ainsi, en une sorte de parallélisme prophétique, les deux devises de part et d’autre de FLOS FLORUM correspondraient chacune à quatre personnages. Évidemment, seuls les événements d’ici 2033 confirmeront ou infirmeront cette hypothèse. Cette multiplicité de papes schismatiques évoquent, mais de manière décuplée, l’extrême confusion qui régnaient lors du Grand Schisme d’Occident. Le «vrai pape» se situant, bien sûr, dans la nouvelle Rome, en l’Église de Jean, à commencer par FLOS FLORUM, Paul-Marie, la Fleur des Fleurs.

Benedict-XVI-Francis-Bishops-in-White.JPG
François et Benoît XVI: deux «évêques vêtus de blanc».

armoiries de Benoît XVI et armoiries de François

Le blason de Benoît XVI a été reproduit dans le journal Le Royaume (LR-177, pp. 3, 13, 15; LR-178, p. 13). Sans nous attarder sur les différents symboles qui y sont représentés, relevons simplement la présence de l’ours de saint Corbinien, premier évêque de Freising. Dans le cadre du présent article, ce symbole ne laisse pas d’être troublant, étant donné que l’ours est le symbole de la Révolution (symbolisée aussi par la couleur rouge) et qu’il est mentionné en Dn 7, 5 et Ap 13, 2. À la note 5 du livre Le Secret de Marie, je souligne que Raoul Auclair voit dans la franc-maçonnerie la «mère de toutes les révolutions» (Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, p. 83).

La conquête de la lune

Raoul anticipait un autre élément en lien avec la devise DE MEDIETATE LUNAE. Dans son livre La Prophétie des Papes, achevé d’imprimer le 5 avril 1969, Raoul écrivait:

DE MEDIETATE LUNAE! Outre ces conjonctures d’ordre eschatologique et politique, la devise ne pourrait-elle point, dans le même temps, concerner quelque événement qui aurait la lune, astre physique, pour objet? Ne sera-ce pas sous ce prochain pontificat que sera consommée la conquête de la lune? Ne s’élèvera-t-il pas à son propos de contestation sur la terre? L’homme est à l’instant de porter une main sacrilège sur le ciel. Dieu, qui lui donne ce pouvoir, sans doute ne lui en conteste-t-il pas le droit. Mais que ce soit sa conscience et non sa seule science qui anime son audace. Ne voit-on pas, déjà, l’esprit de domination se profiler au terme de la conquête? Prenons garde qu’il n’y ait en tout cela un monstrueux défi. [p. 129]

Raoul publia son livre trois mois et demi avant que la mission Apollo 11 atteigne l’objectif de poser un premier homme sur la lune, le 21 juillet 1969 (50e anniversaire cette année). Le programme Apollo (1961-1972) prit fin avec Apollo 17, dernière excursion humaine à ce jour dans l’environnement lunaire. Au total, douze hommes ont marché sur le corps céleste le plus près de la terre. En voici les noms, suivis de deux dates: celle de l’alunissage et celle du décollage de la lune.

  • Apollo 11 (Neil Armstrong, Buzz Aldrin) [20-21 juillet 1969]
  • Apollo 12 (Charles Conrad, Alan Bean) [19-20 novembre 1969]
  • Apollo 14 (Alan Shepard, Edgar Mitchell) [5-6 février 1971]
  • Apollo 15 (David Scott et James Irwin) [30 juillet-2 août 1971][47]
  • Apollo 16 (John Watts Young, Charles Duke) [21-24 avril 1972]
  • Apollo 17 (Eugene Cernan, Harrison Schmitt) [11-14 décembre 1972]

Parallèlement aux programmes spatiaux de la Russie et des nouvelles puissances spatiales (Japon, Agence spatiale européenne, Chine, Inde, Israël), les États-Unis ont annoncé, en avril 2019, le programme Artemis, «dont l’objectif est d’amener un équipage sur le sol lunaire d’ici 2024», incluant la première femme à y poser le pied. Toujours selon Wikipédia, ce programme

doit déboucher sur une exploration durable de notre satellite c’est-à-dire l’organisation de missions régulières dont l’aboutissement serait l’installation d’un poste permanent sur la Lune. Le programme doit également permettre de tester et mettre au point les équipements et procédures qui seront mises en oeuvre au cours des futures missions avec équipage à la surface de la planète Mars.

/…/

Selon le planning établi en mai 2019, Artemis 3, lancée en 2024, sera la première mission qui devrait amener un équipage mixte de deux astronautes sur la Lune pour un séjour d’une durée de 6 jours et demi.

Logos des programmes spatiaux Apollo et Artemis.

Dans la mythologie gréco-romaine, le dieu Apollon (associé au soleil) et la déesse Artémis-Diane (associée à la lune) sont les enfants jumeaux de Zeus-Jupiter et Léto-Latone. Apollon et Artémis sont tous les deux armés d’un arc et de flèches. Le programme Artemis, tout en honorant le programme Apollo dont elle est la soeur jumelle, se propose d’envoyer sur l’astre lunaire la «première femme» aux côtés du «prochain homme» («the first woman and the next man»).

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Vue d’artiste: L’équipage d’une mission Artemis à la surface de la Lune près du pôle sud (source: Wikipedia).
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Léto (Latone) et ses enfants Apollon et Artémis (Diane), par William Henry Rinehart, 1874 (source: Wikipedia).

Pour nous, Pauliens et Pauliennes, qui croyons et embrassons tous les dogmes de la foi, y compris le dogme de Marie Co-Rédemptrice, Médiatrice et Avocate; nous qui connaissons et qui aimons le mystère de la Divinité tout entière, la divine Quinternité: le Père et le Fils, la Mère et la Fille, dans l’Unité de l’Esprit; nous savons et nous proclamons, à la face du monde, qu’une «première Femme» («first Woman»), déjà, a rejoint le «premier Homme» («first Man») dans la Conquête du Paradis Terrestre (premier Ciel / monde Eau), celle du Paradis Céleste (deuxième Ciel / monde Air) et celle du Coeur du Coeur du Père (troisième Ciel / monde Feu).

Que le Nouvel Adam, Jésus-Christ Rédempteur,
le véritable «Apollon-Soleil mystique»;

et que la Nouvelle Ève, Paul-Marie Co-Rédemptrice,
la véritable «Artémis-Lune mystique»;

guident tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, avec Justice et Miséricorde, quels que soient leur race ou leur culture, leur langue ou leur religion. Puissions-nous, d’un seul coeur et d’une seule âme (Ac 4, 32), communier à l’Amour fort et doux qui déborde à l’infini des

Deux Coeurs Unis

de

Jésus-Christ / Paul-Marie,
tous deux présents dans l’Eucharistie.

Concluons avec un extrait, adapté au Christ Total, de l’homélie du Pape saint Jean-Paul II le Grand, lors de la messe solennelle marquant le début de son ministère de Pasteur suprême (22 octobre 1978):

Frères et soeurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir!

Aidez le Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ et, avec la puissance du Christ servir l’homme et l’humanité entière! N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur! Le Christ sait «ce qu’il y a dans l’homme»! Et lui seul le sait!


Notes

[1]La Vierge Marie confia un secret particulier à chacun des deux enfants, d’abord à Maximin Giraud, ensuite à Mélanie Calvat. Pendant que Maximin recevait son secret, Mélanie voyait la Vierge «remuer gracieusement ses aimables lèvres» (selon les mots de la voyante), mais sans entendre ses paroles. Ni Mélanie ni Maximin ne révélèrent l’un à l’autre leur secret. En 1851, à la demande de l’évêque de Grenoble, Monseigneur Philibert de Bruillard, les deux voyants mirent par écrit leur secret respectif, à l’intention du Saint-Père le Pape Pie IX. En 1879, Mélanie publia une version complète et définitive du secret qu’elle a reçu de la «belle Dame», avec imprimatur de l’évêque de Lecce (Italie), Monseigneur Salvatore Luigi Zola. Le titre de son opuscule est: L’apparition de la Très Sainte Vierge sur la montagne de La Salette le 19 septembre 1846. Dans l’année même de son élection au pontificat, le Pape Léon XIII avait reçu Mélanie en audience privée le 3 décembre 1878 et il approuvait le secret. Celui-ci commence ainsi:

Mélanie, ce que je vais vous dire maintenant, ne sera pas toujours secret; vous pourrez le publier en 1858.

La Vierge autorisait la voyante à publier le secret à partir de l’année qui sera celle de ses apparitions à Lourdes. Entre 1860 et 1870, Mélanie fit circuler de nombreuses copies manuscrites du secret. Claude-Régis Girard publia une version en 1872 et l’abbé Félicien Bliard fit de même en 1873. Ces versions étaient incomplètes, puisque comportant des réticences identifiées par des «etc.», c’est-à-dire des passages que Mélanie préféra ne pas dévoiler à ce moment-là. Ces publications jouissaient de la bénédiction du Pape Pie IX. Cf. VA XIV, 101-102. En VA IX, 143, Marie-Paule mentionne Mélanie de La Salette aux côtés de Jeanne d’Arc de France et des trois enfants de Fatima, «tous calomniés, méprisés, repoussés». Peut-être reviendra-t-il à l’Église de Jean de canoniser Mélanie un jour, étant donné «la conspiration du silence» dans l’Église de Pierre qui a entouré «les avertissements de Notre-Dame de la Salette, dénonçant les temps qui allaient venir, la trahison des prêtres et des religieuses» (VA XIV, 102; cf. Raoul Auclair, Le Secret de la Salette, p. 18).

En 1908, Léon Bloy (1846-1917) publia Celle qui pleure, incluant parmi les appendices l’opuscule de Mélanie publié en 1879. En 1980, Raoul Auclair (1906-1997) publia dans le journal L’Étoile [E-12, E-13, E-14] un commentaire du secret (selon le texte de 1879), qui fut repris dans un livret l’année suivante. Marie-Paule a également cité des extraits du secret à quelques reprises:

  • a) article «L’ineffable richesse» (L’Armée de Marie, vol. 2, n. 1, septembre 1972, p. 4; p. 12 du volume relié);
  • b) éditorial «Terrible comme une armée rangée en bataille» (Marie, n. 8, mai 1977, p. 5; pp. 183-184 du volume relié) [M-08];
  • c) article «La barque de Pierre» (Le Royaume, n. 38, février 1986, p. 6, 4e colonne) [LR-038];
  • d) éditorial «La divinisation de l’univers» (Le Royaume, n. 152, novembre-décembre 2001, p. 8, 3e colonne) [LR-152];
  • e) Vie d’Amour, Appendice — volume IV, L’Immolation, p. 32 (VA App. IV, 32).

Les références a) et d) contiennent de courtes citations (provenant des paragraphes 2 et 9 du secret) en lien avec «l’affadissement clérical» (Mère Paul-Marie, Les Voies de Dieu ne sont pas les nôtres, p. 35). Les références b) et c) citent le paragraphe 30 du secret contenant l’appel de Marie aux Apôtres des Derniers Temps. Dans le cas de c), Marie-Paule a aussi inclus la phrase: «L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation.» (début du paragraphe 31) La référence e) rapportent cinq phrases du secret (provenant des paragraphes 9, 10, 12, 13, 21), incluant celle-ci: «Ce sera le temps des ténèbres; l’Église aura une crise affreuse.»

Enfin, Marc Bosquart, dans Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice (pp. 276-279), cite lui aussi plusieurs passages du secret de La Salette, principalement en lien avec la corruption des prêtres et des personnes consacrées à Dieu (paragraphes 2, 5, 9, 11, 12, 25); mais il rapporte également la phrase sur la «crise affreuse» de l’Église (paragraphe 13) et celle qui annonce que l’Église sera «éclipsée» (paragraphe 31). Cf. pp. 283 et 303 (note 40).

[2]Cf. Le Royaume, n. 174, juillet-août 2005, p. 22 [LR-174]; Le Royaume, n. 175, septembre-octobre 2005, p. 7 [LR-175].

[3]Le Pape Clément VI, quatrième pape avignonnais, correspond à la 38e devise de la Prophétie des Papes: DE ROSA ATHREBATENSIDe la rose d’Arras»). Il fut évêque d’Arras, en France. En 1346, sainte Brigitte de Suède lui écrivit une lettre dictée par le Christ lui-même rappelant le pape à son devoir. Il y a en tout cinq devises, dans l’oracle de Malachie, contenant le mot «rose» (la fleur à cinq pétales):

  • [27.] ROSA COMPOSITALa rose composée»): Nicolas III (1277-1280);
  • [29.] EX ROSA LEONINADe la rose léonine»): Honorius IV (1285-1287);
  • [38.] DE ROSA ATHREBATENSIDe la rose d’Arras»): Clément VI (1342-1352);
  • [81.] LILIUM ET ROSALe lys et la rose»): Urbain VIII (1623-1644);
  • [94.] ROSA UMBRIAELa rose de l’Ombrie»): Clément XIII (1758-1769).

De plus, la Prophétie des Papes comportent trois devises contenant le mot «fleur». Par-delà Brigitte de Suède, Catherine de Sienne ou Jeanne d’Arc de Domrémy, c’est Marie-Paule ou Paul-Marie, la Fleur des Fleurs et la Rose des Roses, qui sauve l’Église et la Royauté, entraînant leur conjonction et leur réunification.

  • [65.] FLOS PILAEI AEGRILa fleur et les globes malades»): Clément VII (1523-1534);
  • [89.] FLORES CIRCUMDATIDes fleurs tout autour»): Clément XI (1700-1721); ce dernier, en 1708, solennisa la fête de l’Immaculée Conception à titre de fête de précepte; en 1716, il étendit à l’Église universelle la fête du Saint-Rosaire (fixée alors au premier dimanche d’octobre);
  • [108.] FLOS FLORUMLa fleur des fleurs»): Mère Paul-Marie (1921-2015).

Le 1er octobre 1999, le Pape Jean-Paul II proclama sainte Brigitte de Suède co-patronne de l’Europe, avec sainte Catherine de Sienne et sainte Édith Stein. Nous lisons ceci dans la lettre apostolique Spes aedificandi (n. 3):

Catherine de Sienne est aussi connue pour le rôle qu’elle joua en un temps où le Successeur de Pierre résidait à Avignon, et elle acheva une oeuvre spirituelle déjà commencée par Brigitte en se faisant la promotrice de son retour à son siège propre près du tombeau du Prince des Apôtres.

[4]George Weigel, Jean-Paul II, témoin de l’espérance, Paris, Jean-Claude Lattès, 2005 (édition augmentée), p. 314.

[5]Le Christ prononça ces paroles à l’occasion de la demande des deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, de siéger l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, dans sa gloire. L’on pourra lire également la réponse du Christ aux apôtres qui s’interrogeaient pour savoir qui était «le plus grand» (Mt 18, 1-5; Mc 9, 33-37; Lc 9, 46-48; Mt 23, 11; Lc 22, 24).

Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. [Mc 9, 35]

Que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert. [Lc 22, 26]

Dans ce même esprit, l’apôtre Paul exhorte les Philippiens:

2/…/ ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment; 3n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi; 4ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. 5Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus: 6lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. 7Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, 8il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix! 9Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom /…/ [Ph 2, 2-9; nous soulignons]

Deux maximes évangéliques résument cet enseignement:

Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers.
[Mt 20, 16; cf. Mt 19, 30; Mc 10, 31; Lc 13, 30]

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé.
[Mt 23, 12; Lc 14, 11; Lc 18, 14]

Dans le film Gladiator (cf. l’article «Le Paul, c’est toi!», note 10), l’empereur Marc-Aurèle veut confier le pouvoir à son général et fils adoptif Maximus qui refuse d’abord, détaché de toute ambition, puis accepte, dans l’humilité et l’obéissance. Commode, le fils de Marc-Aurèle et le frère adoptif de Maximus, usurpera le pouvoir par jalousie, jusqu’à devenir parricide et fratricide.

Marc-Aurèle: Il y a encore un service que je te demande avant de rentrer chez toi.
(There is one more duty that I ask of you before you go home.)

Maximus: Qu’attends-tu de moi, César?
(What would you have me do, Caesar?)

Marc-Aurèle: Je veux que tu deviennes le protecteur de Rome à ma mort. Je t’en donnerai les moyens dans un but unique: rendre le pouvoir au peuple de Rome et en finir avec la corruption qui la fait dépérir. Ne vas-tu donc pas accepter le grand honneur que je te fais?
(I want you to become the protector of Rome after I die. I will empower you to one end alone, to give power back to the people of Rome, and end the corruption that has crippled it. Will you accept this great honor that I have offered you?)

Maximus: De tout mon coeur, non.
(With all my heart, no.)

Marc-Aurèle: Maximus, voilà pourquoi il faut que ce soit toi.
(Maximus, that is why it must be you.)

[6]Cf. Raoul Auclair, Le Jour de Yahvé, pp. 159-160 (et même toute la section «Le Loup ravisseur du troupeau»).

[7]Voici quelques références où la lune est prise comme symbole de l’Église: Raoul Auclair, La Prophétie des Papes, pp. 136-138; Le Jour de Yahvé, pp. 46-49; Le Secret de La Salette, pp. 22-23; Eschatologie de notre Temps, pp. 51-52, 61-62; Tous ces mystères dans le Mystère de Marie, pp. 290-291; A-I, pp. 137-140, 145, 235-243, 328, 348; A-II, pp. 20, 60, 198, 256; A-III, p. 66; Marie-Paule, «Le Véritable Esprit» (Marie, n. 7, avril 1977, p. 8) [M-07].

[8]Elle l’était déjà depuis la Note doctrinale des évêques canadiens en 2001, laquelle avait reçu la recognitio officielle de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dirigée alors par le Cardinal Ratzinger. Nous savons que l’Avertissement de Garabandal (c’est-à-dire les attentats du 11 septembre 2001) «se produirait après un douloureux déchirement de l’Église, “quelque chose comme un schisme”». La Note doctrinale

constituait un premier pas vers l’excommunication des membres de l’Armée de Marie et annonçait un schisme qui serait provoqué par ceux qui rejetaient le Plan d’Amour du Père pour notre temps /…/. [Sylvie Payeur-Raynauld, «Je prouverai ton innocence» (Le Royaume, n. 198, juillet-août 2009, p. 15, 1ère colonne); souligné dans le texte] [LR-198]

[9]Marc Bosquart, Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice (achevé d’imprimer le 28 août 1986), p. 471. Le 23 juin 1986, le Seigneur disait à Marie-Paule: «L’ÉGLISE VA ÉCLATER À CAUSE DU LIVRE DE MARC.» (VA App. II, 249) Cf. Mère Paul-Marie, «La Dame de tous les Peuples, “Avocate”» (Le Royaume, n. 120, 1er juillet 1997, numéro spécial, p. 8) [LR-120].

[10]Mais rejeter la Fille revient aussi à rejeter la Mère.

Qui vous écoute m’écoute, qui vous rejette me rejette, et qui me rejette rejette Celui qui m’a envoyé. [Lc 10, 16]

[11]Cf. Marc Bosquart, Trésors de «Vie d’Amour» — 4, chapitre 5 «L’Église de Pierre tire à sa fin» (3 octobre 2008), pp. 25-30:

En vérité, le naufrage de l’Église de Pierre est devenu réalité dès l’instant (10 septembre 2007) où l’Archevêché de Québec a rendu publique la déclaration des autorités romaines (datée du 11 juillet précédent!) stipulant que les membres de l’Oeuvre de la Dame étaient rejetés de l’Église de Pierre, excommuniés, bannis, soit pour schisme (avoir participé ou assisté à des ordinations sacerdotales dans le cadre de l’Église de Jean), soit pour hérésie (adhérer «sciemment et délibérément» à la «doctrine» de l’Armée de Marie). [p. 27]

Le Catéchisme de l’Église catholique parle de «la cohérence des dogmes» et des «liens mutuels» ou connexion des mystères entre eux (nexus mysteriorum): CEC 90, qui réfère également à la constitution dogmatique Dei Filius du Concile Vatican I (chapitre IV, 2e paragraphe; DS 3016) et à la constitution dogmatique Lumen gentium du Concile Vatican II (n. 25). Ailleurs, au n. 114, le Catéchisme parle de «la cohésion des vérités de la foi entre elles et dans le projet total de la Révélation» (CEC 114; cf. CEC 158). Dans l’«ordre» ou la «hiérarchie» des vérités de la foi catholique, le mystère de la Trinité est le centre ou le sommet (CEC 234).

Dans l’Église de Jean, le dogme de Marie Co-Rédemptrice, Médiatrice et Avocate est le cinquième et «dernier dogme marial — et le plus grand» (35e vision; cf. 33e vision; 41e vision; 46e vision), «le dernier dogme de l’histoire mariale» (50e vision). Ailleurs, la Dame de tous les Peuples dit simplement: «Ce dogme sera le dernier dogme.» (44e vision; cf. 47e vision) Ce dogme est même «la clef de voûte de la doctrine mariale» (43e vision), «la clef de voûte du mystère marial» (49e vision). Ce dogme est d’une importance capitale, non seulement parce qu’il nous introduit dans le mystère de la Co-Rédemption, mais aussi parce qu’il nous conduit au mystère de la Quinternité, centre et sommet de la foi paulienne (prolongement et renouvellement de la foi chrétienne).

Par rapport à la foi chrétienne, on peut qualifier la foi paulienne en termes d’«épanouissement dans la continuité»: Marc Bosquart, «Par la Dame au Royaume de l’Esprit» (Le Royaume, n. 183, janvier-février 2007, p. 15, 1ère colonne en haut) [LR-183].

Il n’est pas possible de rejeter un dogme sans que tout l’édifice dogmatique de l’Église s’écroule, si petite soit la lézarde ou la fissure au départ, et ce, en vertu du nexus mysteriorum. Voici comment les Papes Pie IX et Pie XII exprimaient la chose, dans leur définition dogmatique respective de l’Immaculée Conception et de l’Assomption, c’est-à-dire les troisième et quatrième dogmes marials:

C’est pourquoi, si quelques-uns avaient la présomption, ce qu’à Dieu ne plaise, de penser contrairement à notre définition, qu’ils apprennent et qu’ils sachent que, condamnés par leur propre jugement, ils ont fait naufrage dans la foi et cessé d’être dans l’unité de l’Église. [bulle dogmatique Ineffabilis Deus, 8 décembre 1854; nous soulignons]

C’est pourquoi, si quelqu’un — ce qu’à Dieu ne plaise — osait volontairement nier ou mettre en doute ce que Nous avons défini, qu’il sache qu’il a fait complètement défection dans la foi divine et catholique. [bulle dogmatique Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950, n. 45; nous soulignons]

[12]En astronomie, on parle d’une éclipse lunaire (totale ou partielle) lorsque la lune se trouve dans l’ombre de la terre par rapport au soleil. La terre bloque ou occulte les rayons du soleil, empêchant le rayonnement solaire d’atteindre directement la lune. Cependant, une partie du rayonnement solaire est dévié en pénétrant l’atmosphère terrestre (on parle de réfraction, de diffusion et de dispersion de la lumière). Ainsi, la lune reçoit un peu de lumière solaire de manière indirecte, ne reflétant qu’une «faible lumière rougeâtre» lors des éclipses totales. En anglais, on parle de blood moon (lune de sang ou lune sanglante), alors qu’en français, les expressions «lune cuivrée», «lune rouge» et «lune rousse» sont également utilisées.

[13]Cf. Marc Bosquart, Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice, pp. 270-275, et en général toute la section intitulée «L’Église et la Famille: une même Histoire, une seule Victoire» (pp. 265-284).

[14]Dans les paroles prophétiques du 28 avril 1958, il a été dit à Marie-Paule:

«Bien peu de mes âmes sacerdotales te soutiendront par leurs prières et tu les connais. Ces âmes ne douteront pas de toi, parce que toujours, elles ont été pures et ont désiré avant tout ma Gloire et celle de ma Mère.» [VA I, 322]

Dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (nn. 55-59), saint Louis-Marie Grignion de Montfort annonçait déjà les «apôtres véritables des derniers temps» (n. 58), lesquels enseigneront «la voie étroite de Dieu dans la pure vérité» (n. 59), ne laissant derrière eux que «l’or de la charité qui est l’accomplissement de toute la loi» (n. 58). La Vierge de La Salette, en écho à son prophète de prédilection, lance un appel aux «apôtres des derniers temps»: «Il est temps qu’ils sortent et viennent éclairer la terre.» (paragraphe 30) Dans Vie d’Amour, le Ciel parle d’«UNE MINORITÉ DE PRÊTRES, DE RELIGIEUX ET DE RELIGIEUSES RESTÉS FIDÈLES À LEUR VOCATION» (VA VIII, 171; VA VIII, 325; VA IX, 90; VA X, 156; VA XV, 98), lesquels «VONT SAISIR LE MESSAGE DE L’ARMÉE DE MARIE» (VA VIII, 171) et accepteront le mystère de la Co-Rédemptrice.

[15]Que l’on me permette de citer plus largement un autre passage de Raoul Auclair, tiré de La Fin des Temps, qui exprime très clairement le danger de l’Église sous la gouverne de DE MEDIETATE LUNAE, en laquelle je crois reconnaître «la septième et sombre Église de Laodicée» (Histoire et Prophétie, p. 137; cf. pp. 23, 121), c’est-à-dire l’Église de Pierre maintenant schismatique:

La sentimentalité naquit avec la Réforme. Le Protestantisme est une religion morale. Mais la religion n’a pas pour fin la morale, encore qu’elle soit aussi morale. La religion est mystère.

L’homme de la Réforme, nourri d’humanisme, devenant la mesure des choses, la religion, amputée de ses transcendances, s’enferma et se contraignit dans les limites humaines. Qui donc oserait affirmer que cet humanisme et, pis que cela, un certain naturalisme n’ont point gagné le catholicisme? Qui donc, hormis l’usage et l’efficacité des sacrements, saurait désormais distinguer un catholique de son frère protestant?

La Charité, cela d’essentiel et de fondamental qu’est venu apporter le Christ, et qui est amour de l’homme EN DIEU, donc amour dans la Vérité surnaturelle et la Lumière incréée, est devenue une sorte de philanthropie, un amour de l’homme pour l’homme enfermé dans sa limite humaine. Et l’équivoque tiédeur d’un universel sentimentalisme est en train de corrompre le monde. [La Fin des Temps, pp. 95-96]

Dans Le Livre des Cycles, Raoul décrivait le christianisme issu de la Réforme comme «une religion purement sentimentale, étroitement éprise de morale et de justice sociale» (p. 131). Tel est aussi le danger représenté par le Renouveau charismatique, issu des milieux pentecôtistes et imprégné d’un pseudo-mysticisme, et par d’autres courants «spirituels» vidés de surnaturel authentique et remplis de mièvre sentimental. Dans un autre livre, Raoul revient sur la fragilité d’une morale privée du fondement de la foi et de la religion:

Le pourrissement [moral] gagna l’Occident à partir des Nations protestantes. Ce sont aussi les plus riches: les États-Unis d’Amérique, la Suède, le Danemark et l’Angleterre.

Ce fut là, pourtant, moins le fait de leur opulence que, bien davantage, celui de leur religion. — Comment cela? vous étonnez-vous. — Mais parce qu’ayant rompu le fil qui les reliait aux suprêmes hauteurs de la transcendance divine, elles s’étaient depuis accrochées aux misérables altitudes de la simple morale humaine. La religion: une morale; et cela seulement. [Mystère de l’Histoire, pp. 271-272]

Cf. Marc Bosquart, «La religion réduite à la morale?» (Le Royaume, n. 220, mars-avril 2013, pp. 4-5) [LR-220].

[16]L’Église de Philadelphie pourrait aussi inclure l’Église catholique du XXe siècle dont l’événement central a été le Concile Vatican II, qui favorisa le renouveau de l’Église (cf. Histoire et Prophétie, p. 25). Ce renouveau bien assimilé mena à l’Église de Jean, dont saint Jean-Paul II le Grand fut l’un des préparateurs immédiats, lui qui avait «l’esprit de Jean».

Aussi, Raoul Auclair fait commencer l’Église de Philadelphie en 1917 (cf. La Prophétie des Papes, p. 134; Histoire et Prophétie, pp. 121-122; Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, p. 243), en sorte qu’on peut voir en elle l’Église de l’Apocalypse, l’Église de la Fin des Temps, l’Église du Jour de Yahvé (cf. A-I, p. 191), en ce temps du Grand Passage ou du Grand Exode vers la Terre Promise du Royaume. Cf. Histoire et Prophétie, pp. 23-28, 135-141.

Généralement, Raoul associe l’Église de Philadelphie au «petit Royaume» du «silence d’une demi-heure», mais il lui arrive aussi parfois de l’identifier avec le «grand Royaume» de mille ans, suivant ce que nous pourrions appeler le «principe de l’homothétie scripturaire». Cf. Histoire et Prophétie, pp. 137, 143-145; Mystère de l’Histoire, p. 178; A-I, p. 190.

À propos «du caractère homothétique de la Révélation» (Le Jour de Yahvé, p. 124), Raoul apporte cette explication dans un autre de ses livres:

L’homothétie, ici considérée, dérivée symboliquement de l’homothétie géométrique, désigne une similitude de forme entre deux événements séparés dans l’espace et le temps, et dont le plus éloigné est entièrement recouvert, mais aussi entièrement signifié par le premier et cela pour un observateur placé en un point donné. [Histoire et Prophétie, p. 138; cf. Mystère de l’Histoire, pp. 176-177; A-I, pp. 217-218]

En vertu de cette perspective homothétique, lorsque Jésus annonçait par exemple la chute de Jérusalem (événement minuscule et prochain), il contemplait déjà, à travers cette image, l’effondrement de l’univers (événement immense et lointain). Une prophétie peut donc avoir plusieurs niveaux de réalisation, s’appliquer à plusieurs événements, lesquels deviennent parallèles et homologues entre eux.

[17]Cf. Raoul Auclair, Le Jour de Yahvé, pp. 156-162 (section «Le Loup ravisseur du troupeau»). Raoul ne mentionne que très peu l’Église de Laodicée (à l’inverse de l’Église de Philadelphie). Dans son livre Histoire et Prophétie, le chapitre VII s’intitule «Les sept Églises de l’Apocalypse», où la portion dédiée à l’Église de Laodicée se trouve aux pages 148-149.

Dans le premier volume qu’il a consacré à L’Apocalypse, Raoul a volontairement omis de commenter les chapitres 2 et 3 de la prophétie johannique où se trouve «l’Intermède des sept Lettres aux sept Église d’Asie» (A-I, p. 374), référant le lecteur (cf. A-I, p. 38) au chapitre VII d’Histoire et Prophétie (pp. 119-149).

[18]Cf. Raoul Auclair, La Prophétie des Papes, pp. 54-55; Histoire et Prophétie, pp. 196-197; La Dame de tous les Peuples (édition de 1982), pp. 73, 101; A-I, p. 347.

[19]Cf. Raoul Auclair, Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, pp. 68-69, 103, 120, 183, 197, 201, 225, 246.

[20]Homélie lors de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, à l’occasion du neuvième anniversaire de son couronnement.

[21]Dans son discours eschatologique, Jésus nous prévient contre les «faux christs» qui précéderont sa venue (Mt 24, 23-24; Mc 13, 21-22). Saint Jean, dans ses lettres, nous met en garde contre l’«Antichrist» (le «menteur», le «séducteur») qui doit venir à la fin et contre les «antichrists» qui sont déjà survenus et qui le préfigurent (1 Jn 2, 18-28; 1 Jn 4, 1-6; 2 Jn 7). Parmi ceux-ci, nous pouvons ranger certains personnages historiques: Nabuchodonosor (le dévastateur), Antiochus Épiphane (le profanateur) et Néron (le fou mystique); et plus près de nous: Hitler, Staline et Mussolini, et les autres dictateurs de l’ère moderne post-Révolution française.

[22]La Prophétie des Papes, p. 124.

[23]La définition de la Communauté de la Dame de tous les Peuples se trouve dans le journal Le Royaume, n. 134, mai-juin 1999, pp. 1, 6, 19 [LR-134]. Elle est reprise dans Le Livre blanc IV, au chapitre 3 (LB-IV, 22).

[24]Elle a été canonisée dans l’Église de Jean le 15 septembre 2019 par Padre Jean-Pierre, en présence du Roi Marc-André Ier. Cf. la bulle de canonisation dans la revue Le Royaume (n. 260, septembre-octobre 2019, pp. 10-11) [LR-260].

[25]Le Père Denis Laprise est décédé le 17 octobre 2015, en la fête liturgique de saint Ignace d’Antioche, évêque et martyr, appartenant au groupe des Pères apostoliques. Ignace et son ami Polycarpe étaient disciples de saint Jean. Incidemment, la fête de saint Ignace survient huit jours après la fête de saint Denis de Paris, évêque et martyr. Ce dernier fut décapité sur l’actuelle butte Montmartre, point culminant de la capitale française, où s’élève aujourd’hui la célèbre basilique dédiée au Sacré-Coeur, «sanctuaire de l’adoration eucharistique et de la miséricorde divine». L’on sait la grande dévotion qu’avait le Père Denis envers le Sacré-Coeur de Jésus.

Dans l’article «Un seul troupeau, un seul Pasteur», signé le 11 octobre 1997, Mère Paul-Marie parle du Père Denis Laprise (Le Royaume, n. 123, septembre-octobre 1997, pp. 10-11) [LR-123]. Le 9 octobre, achevant d’écrire cet article, Marie-Paule a la surprise de constater que l’Église célèbre en ce jour la fête liturgique de saint Denis et ses compagnons martyrs. Elle écrit (p. 11, 2e colonne):

Il y a aussi des martyres qui durent toute une vie.

Par nos luttes constantes, notre réforme intérieure, nos prières et nos regrets, puissions-nous, le Père Denis et nous tous qui sommes aux prises avec nos tares opiniâtres, savourer la grâce que Dieu nous donne de plonger nos racines dans l’abîme de notre misère et d’intensifier nos désirs de conversion et d’amour!

Après avoir cité un auteur spirituel sur la sublime vertu d’humilité, Marie-Paule poursuit:

J’ai donc l’impression très nette que cet article est terminé, mais le lendemain matin, pendant la messe — quelle consolation attend le Père Denis! — l’image du Bon Pasteur, choisie pour la première page de ce numéro, m’est «montrée» et j’«entends»: «Comme la brebis, le Père Denis est entre mes bras.» J’en suis émue. Aussitôt je «saisis» quelle délicatesse divine enveloppe ces «paroles», car c’est vendredi, jour consacré au Sacré-Coeur que le Père Denis a tant prié.

Du 9 au 17 octobre inclusivement, nous comptons neuf jours, soit une neuvaine. Le Père Denis a multiplié les neuvaines de prières au cours de sa vie. En signant son article le 11 octobre, Marie-Paule souligne que c’est la fête de la Maternité divine, que le Pape Pie XI avait instituée par la lettre encyclique Lux veritatis (25 décembre 1931), à l’occasion du 1500e anniversaire du Concile d’Éphèse qui promulgua le premier dogme marial (texte français et latin téléchargeable en format pdf). La dernière phrase de l’article est brûlante de l’amour incandescent du coeur maternel de Marie-Paule:

Ces lignes ont été écrites dans le feu de l’Amour infini de Dieu.

[26]Cf. Marc Bosquart, Trésors de «Vie d’Amour» — 1, chapitre 9 «J’ai vécu mille morts», pp. 43-46.

[27]Cf. Le Rédempteur et la Co-Rédemptrice, pp. 171-176, 213 (note 15), 270-272, 304, 315.

[28]Raoul Auclair publia quelques articles à ce sujet, qui seront repris et remaniés dans son livre Eschatologie de notre Temps (pp. 181-246):

  • a) «Ce livre si actuel… l’Apocalypse» (Marie, n. 10, juillet-août 1977, pp. 6-10) [M-10];
  • b) «La Trinité d’Abomination» (L’Étoile, n. 3, juillet-août 1979, pp. 10-11) [E-03];
  • c) «Le Mystère d’Iniquité» (L’Étoile, n. 18, février 1981, pp. 1, 3-5) [E-18];
  • d) «La Grande Prostituée» (L’Étoile, n. 25, octobre 1981, pp. 1, 4-6) [E-25].

À cela, nous pouvons ajouter le commentaire de Raoul sur les chapitres 13 (Bête de la mer, Bête de la terre) et 17 (Grande Prostituée) de l’Apocalypse: A-II, pp. 93-139; A-III, 7-99 (cette dernière référence contient également un commentaire sur la Prophétie des Papes).

Marie-Paule mentionne la «trinité d’abomination» dans son article magistral «Je suis la Dame de tous les Peuples» (Marie, n. 18, mai-juin 1978, p. 3, 1ère colonne) [M-18].

[29]Cf. Le Livre des Cycles et La Fin des Temps (la première section intitulée «Le songe de Nabuchodonosor»). La comparaison avec les «dix cornes» est faite aux pages 46 et 58 dans Le Livre des Cycles, mais ne revient pas dans La Fin des Temps. Elle est faite également dans Histoire et Prophétie, pp. 129-130.

[30]On peut considérer le troisième volume de Raoul Auclair sur L’Apocalypse comme son dernier ouvrage, achevé d’imprimer le 13 mai 1987. Tous ces mystères dans le Mystère de Marie (21 novembre 1987) est un recueil d’articles écrits antérieurement, tandis que La Fin des Temps (11 janvier 1993) est la réédition du livre de 1973, avec une nouvelle préface.

[31]Cf. Raoul Auclair, La Prophétie des Papes, pp. 87-88, 95, 149-156.

[32]Mère Paul-Marie, «Du Ciel sur la terre et l’enfer se déchaîne!» (Le Royaume, n. 142, mai-juin 2000, p. 13, 2e colonne) [LR-142].

[33]Cf. Le Secret de Marie, pp. 16 (avec la note 5), 34, 41, 123 (2e édition, annexe 7),

[34]Dans cette dernière référence, Raoul qualifie l’usurpateur (ce «huitième») de «onzième» (c’est le seul endroit). En effet, si l’on compte les quatre PASTOR ET NAUTA, nous arrivons à dix pontifes légitimes, plus l’usurpateur.

[35]Cf. A-III, pp. 60-61, 111, 321. Il faut tenir compte du «voile» (A-III, p. 61; cf. p. 321) ou de l’«astuce» (A-III, p. 98) consistant à réunir quatre papes sous la seule devise PASTOR ET NAUTA (cf. l’article «Pasteur et Nautonier»). Concernant le «petit Royaume» et le «grand Royaume», cf. l’article «Le Pape de Marie», section «Le silence d’une demi-heure».

[36]Cf. Raoul Auclair, Les Centuries de Nostradamus ou le Dixième Livre sibyllin, pp. 97-100, 270.

[37]Cf. Raoul Auclair, La Prophéties des Papes, p. 70 (manque de certitude pour appliquer FLOS FLORUM à Paul VI); p. 109 (tentative d’appliquer PASTOR ET NAUTA à Paul VI plutôt qu’à Jean XXIII), d’où le point d’interrogation dans le sous-titre de la p. 64.

[38]Dans Eschatologie de notre Temps, Raoul Auclair fait mention des quatre dernières devises de la Prophétie des Papes, désignant «quatre personnages: Papes ou antipapes» (p. 325).

[39]La dernière devise, DE GLORIA OLIVAE, semble dévolue à Pierre le Romain (Petrus Romanus), ou Pierre II, mentionné dans le paragraphe final de la Prophétie des Papes (cf. A-III, pp. 63, 83, 322). En effet, Raoul Auclair voit en Pierre le Romain «le septième de la fin de l’oracle» (A-III, p. 83), ajoutant plus loin que ce Pierre «est, lui aussi, compté parmi les huit qui ne sont que sept» (A-III, p. 98; souligné dans le texte). Pierre II le Romain est «le dernier, le cent onzième Pontife» (A-III, p. 58; souligné dans le texte).

Dans Le Secret de Marie (chapitre 10, pp. 62 et 65; ainsi que p. 73), j’ai associé la dernière devise de la Prophétie des Papes au Père Pierre Mastropietro, maintenant connu sous le nom de Padre Jean-Pierre.

Dans ses premiers écrits, Raoul Auclair considérait Pierre II le Romain (dans le paragraphe qui lui est consacré) comme «extérieur» aux 111 devises de la Prophétie des Papes. En effet, il voyait en Pie IX le premier du cycle des douze derniers papes et en Pie XII le premier du cycle des sept derniers papes (voir tableau). Ces deux cycles incluaient la devise DE MEDIETATE LUNAE et distinguaient Pierre II le Romain de la dernière devise. Cf. Le Crépuscule des Nations (1949), pp. 136, 211, 276 (note 1 au bas de la page); Les Centuries de Nostradamus ou le Dixième Livre sibyllin (1975), p. 270 (p. 218 dans l’édition de 1958); cf. également pp. 99-101 et 271 (pp. 77-79 et 218 dans l’édition de 1958), où Pierre II le Romain est distingué de la dernière devise.

Dans La Prophétie des Papes (1969), Raoul voit maintenant en Pie IX «le premier des onze derniers papes» (p. 43), ouvrant «le cycle prestigieux des onze derniers pontifes» (p. 42). Ce cycle est maintenant passé de «douze» à «onze». Quant à Pie XII, Raoul le décrit comme «ouvrant la série des six derniers oracles» (p. 62), et non plus sept. L’inclusion de la devise DE MEDIETATE LUNAE étant sous-entendue, il en découle le rattachement de Pierre II le Romain à la dernière devise DE GLORIA OLIVAE. La même déduction peut être faite dans le passage suivant:

La prophétie, dite de saint Malachie, est composée d’une suite de cent onze devises latines, concernant Papes et antipapes qui se succéderont selon l’ordre chronologique des sentences. Elle [cette suite de 111 devises] s’étend du pontificat de Célestin II [première devise], en 1143, jusqu’à celui de Pierre II, dernier pape [dernière devise], auquel l’oracle consacre [outre la 111e devise] toute une phrase. [p. 21]

Dans sa réédition de 1975 du livre sur Nostradamus, pourtant postérieure à son livre La Prophétie des Papes, Raoul n’apporte pas de correctif à cet égard (bien qu’il ait modifié d’autres aspects).

Enfin, à partir de l’article «Pasteur et Timonier» (Le Royaume, n. 39, mars 1986, pp. 1, 3-4) [LR-039], Raoul rattache clairement Pierre II le Romain à la dernière devise:

Aussi peut-on lire, en l’oracle de Malachie, s’appliquant au 111e et dernier pape de la Prophétie, non plus seulement la devise du Pontife: DE GLORIA OLIVAE, mais le commentaire suivant:

«Pendant la dernière persécution que souffrira la Sainte Église Romaine siégera Pierre le Romain. Il paîtra les brebis au milieu de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la ville aux sept collines sera détruite; et le Juge redoutable jugera le peuple.»

Raoul maintiendra cette position dans son troisième volume sur L’Apocalypse, dans les références citées plus haut (A-III, p. 58; A-III, p. 83; A-III, p. 98).

[40]Cela peut laisser entendre que DE LABORE SOLIS soit une personne très proche de Marie-Paule (FLOS FLORUM). Dans Le Secret de Marie (chapitre 10, pp. 62 et 65; ainsi que p. 73), j’y voyais Marc Bosquart, mais j’y vois maintenant le Père Victor Rizzi.

[41]Cf. Raoul Auclair, La Prophétie des Papes, pp. 124-129.

[42]Raoul Auclair, Histoire et Prophétie, p. 172; cf. Le Crépuscule des Nations, p. 99.

[43]Cf. Raoul Auclair, A-I, pp. 241-242, 345-347; A-II, pp. 127-139 (section «La Petite Corne»); A-III, pp. 65-70 (section «Les Cornes de la Bêtes»), 320.

[44]La plus longue période où l’Église fut privée de pape a été de 2 ans et 10 mois, entre la mort de Clément IV (29 novembre 1268) et l’élection de Grégoire X (1er septembre 1271). À quatre reprise, l’Église a connu une vacance de plus de deux ans. Toutes les autres vacances furent inférieures à un an.

Puisque l’Église est une structure hiérarchique pyramidale, la pierre angulaire du sommet ne saurait lui manquer: «il ne peut pas ne pas y avoir toujours un Pape» [Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, p. 246]. Mais l’absence de pape est possible durant un temps relativement court et limité:

L’Église peut donc subsister sans la présence d’un Pape. Et, certes, on a vu cela dans le cours des siècles où le siège apostolique demeura vacant un certain temps. [Prophétie de Catherine Emmerich pour notre Temps, p. 152]

[45]Il fait l’objet d’un cas inusité: il apparaît trois fois dans les listes de papes (il est le seul à avoir eu plus d’un pontificat, ou encore un pontificat entrecoupé)!

  1. Il est élu par l’influence de sa famille (les puissants Tusculani ou les Théophylactes), alors qu’il a une vingtaine d’années (premier mandat). Il est expulsé au profit de Sylvestre III.
  2. Benoît IX excommunie ce dernier et réussit à s’imposer de nouveau (deuxième mandat), expulsant Sylvestre III. Par la suite, il abdique en retour d’une forte somme d’argent, au profit de son parrain qui devint Grégoire VI, un homme pourtant sincère, bon et pieux. Il est le seul pape à avoir «vendu» la papauté (contexte de simonie). Il cherche à s’imposer de nouveau, mais un concile dépose Benoît IX, Sylvestre III et Grégoire VI. Les deux derniers se retirent définitivement. Clément II est élu.
  3. Après la mort de ce dernier, Benoît IX (qui n’avait pas accepté sa déposition) s’impose une dernière fois (troisième mandat), avant d’être définitivement expulsé. Damase II est nommé par l’empereur Henri III (son pontificat ne dure que 23 jours). Benoît IX, qui semble avoir abandonné ses prétentions au trône papal, se retire dans un monastère pour faire pénitence. Un autre pape est élu, qui sera par la suite canonisé: saint Léon IX (1049-1054).

L’élection des papes Sylvestre III, Grégoire VI, Clément II et Damase II est jugée douteuse, étant donné le contexte houleux, bien que l’Église les compte parmi la liste des papes légitimes (morcelant ainsi le pontificat de Benoît IX en trois).

Benoît IX avait des liens de parenté avec plusieurs papes. Il était:

  • le neveu de Benoît VIII et de Jean XIX (ces deux derniers étaient frères);
  • le petit-neveu de Jean XII;
  • l’arrière-petit-neveu de Jean XI (ce dernier est soupçonné d’être le fils naturel et illégitime de Serge III et de Marozie, sans preuve absolue);
  • et le cousin germain éloigné au 2e degré de Benoît VII.

Jean XI (à 20 ans), Jean XII (à 18 ans ou même peut-être 16) et Benoît IX (à 20 ans plutôt que 12) sont les plus jeunes papes élus, grâce à l’emprise des Tusculani (leur famille d’origine) sur les affaires pontificales. Jean XII et Benoît IX avaient une réputation honteuse et scandaleuse. Jean XII fut également déposé, mais la validité de cette déposition est douteuse, rendant par conséquent douteuse l’élection de Léon VIII et de Benoît V. L’Annuario Pontificio accorde le bénéfice du doute à ces deux derniers en ne les comptant pas officiellement comme des antipapes.

L’histoire de Benoît IX se situe au terme d’une sombre période où la papauté toucha le fond de la décadence morale, caractérisée par des actes de débauche et de simonie, des ambitions, des intrigues et des meurtres. Des historiens parlent du «siècle obscur» (en latin «saeculum obscurum»), s’étendant plus techniquement de Serge III (904-911) à Jean XII (955-963). L’historien Will Durant voit dans la période qui va de 867 à 1049 «le nadir [point le plus bas] de la papauté» (Histoire de la Civilisation, tome 11, p. 320). Durant cette période trouble, il y eut des mauvais papes, des papes assassinés, mais aussi des papes qui se sont distingués par une réputation de vertu et de sainteté (même sans être officiellement canonisés). La «descente aux enfers» de la papauté est marquée en parallèle de l’élargissement du fossé entre l’Occident et l’Orient chrétien, jusqu’à la consommation du Schisme d’Orient en 1054. Raoul Auclair évoque ainsi cette période:

Avec le Pape suivant, Formose [891-896], commencent les obscurités et la confusion de l’histoire des Papes du triste Xe siècle. [La Prophétie des Papes, p. 96]

À l’occasion d’un procès posthume inique, le cadavre de Formose fut outragé. En janvier 897, neuf mois après le décès de Formose, la dépouille de celui-ci est exhumée et revêtue des ornements pontificaux, en vue de «comparaître» devant une assemblée convoquée par Étienne VI (896-897), commémorée plus tard sous l’appellation lugubre de «concile cadavérique». Condamné, le cadavre de Formose est ensuite dénudé, mutilé et finalement jeté dans le Tibre. Le corps sera miraculeusement repêché. Wikipédia rapporte:

La légende veut que, sur le passage du corps, les statues des saints se soient inclinées pour le saluer.

Étienne VI mourra étranglé en prison. Théodore II (897) réhabilitera solennellement Formose en lui donnant une sépulture dans la basilique Saint-Pierre, et Jean IX (898-900) cassera définitivement le concile cadavérique.

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Liste des 148 papes inhumés dans la basilique Saint-Pierre de Rome (source: Wikipedia). Dans la deuxième colonne, on peut voir le nom de Formose.

[46]Le pape le plus âgé au moment de son décès a été Léon XIII (93 ans, 140 jours). Aujourd’hui (21 novembre 2019), Benoît XVI a 92 ans, 219 jours. Il est donc actuellement le second pape le plus âgé. François aura 83 ans le 17 décembre prochain. Il est le 16e pape le plus âgé, devançant Pie XII (82 ans, 221 jours). Jean-Paul II est le 12e pape le plus âgé (84 ans, 319 jours).

[47]Dans le journal Le Royaume (n. 131, novembre-décembre 1998, p. 15, 2e colonne) [LR-131], Mère Paul-Marie cite James Irwin:

Dans un même ordre d’idées, que dire des astronautes qui, se rendant sur la lune, s’aperçoivent que les horizons féeriques se perdent dans l’infini! ce qui, en juillet 1971, faisait dire à James Irwin, de l’équipage d’Apollo XV:

«Quand un homme voit cela, il ne peut qu’être transformé, il ne peut que mesurer ce qu’est la création et l’amour de Dieu.» (Kevin W. Kelly, La lune vue du ciel, Paris, France Loisirs, 1990, p. 82)

Peu de temps après la parution du présent article sur la 109e devise, je recevais le numéro 261 de la revue Le Royaume (novembre-décembre 2019) [LR-261]. Dans ce numéro, un article de Marc Bosquart était publié, avec pour titre «“L’Oeuvre éblouissante” que Dieu veut nous faire connaître» (pp. 3-7). L’auteur y aborde la question de la présence dans l’univers d’autres «terres totales» similaires à la nôtre, contenant des formes de vie intelligente et libre. À la fin de l’article, un encadré souligne «le 50e anniversaire des premiers pas de l’Homme sur la Lune le 20 juillet 1969» et rapporte le fait peu connu suivant: Buzz Aldrin, avant d’aller marcher sur la Lune avec son co-équipier Neil Armstrong, prit part à un rituel de communion eucharistique, suivant la foi de sa confession presbytérienne (non pas «en tant que Présence réelle de Jésus-Christ, mais en tant que mémorial de la dernière Cène»). À cet effet, l’astronaute avait reçu la permission des autorités de la Nasa d’emporter avec lui une hostie bénie et un peu de vin de messe. On apprend également que, en 1994 et 2013, quelques astronautes ont emporté avec eux des hosties consacrées selon le rite catholique.

6 réflexions sur “«…la lune ne donnera plus sa lumière…»

  1. Je trouve très intéressante l’intuition de plusieurs papes schismatiques sous cette même devise, surtout depuis l’avènement de l’Église de Jean. C’était présent dans le livre Le Secret de Marie et cette nouvelle explication apporte d’autres belles lumières. Bravo pour ce travail colossal.

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  2. Avec grand intérêt, très grand interêt je vais imprimer le fruit de ton superbe travail et le lire et l’approfondir

    Comment te remercier et te féliciter sinon en parlant de toi dans ma prière à Marie-Paule: Qu’Elle te remplisse (et que ça déborde!) de grâces, de bénédictions et de son Amour fou pour toi.

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    Pierre +

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